Beschreibung:

André MASSON -- Marcel ARLAND Le Mal. Maquette originale et documents autographes concernant un projet d'ouvrage non publié. Datés du 5 mars 1949 au 30 mars 1950. In-4 (270 x 220 mm). 16 feuillets tout compris chiffrés au crayon dans l'angle droit supérieur et de dimensions variables montés sur onglets et reliés en un volume. Très bon état de conservation, (quelques petits trous de classeur ont été soigneusement bouchés sur 4 feuillets, légers jaunissements et salissures minimes). RELIURE SIGNÉE DE GEORGES GAUCHÉ, VERS 1950. Bradel plein papier rouge violet, dos lisse entièrement recouvert d'une pièce de titre en long, de maroquin gris, portant les noms de l'auteur et de l'artiste ainsi que le titre en lettres dorées. (Dos frotté avec manques aux coiffes, coins légèrement frottés.) Etui signé de D.-H. Mercher de demi-box violet, pièce de titre de box brun, titre doré. Précieux ensemble original et unique concernant cet ouvrage non publié , réunissant des textes de Marcel Arland et des illustrations à la pointe sèche d'André Masson. La correspondance contient deux lettres très intéressantes d'André Masson, 2 dessins originaux signés de Masson, 5 pointes-sèches dont 4 portant la mention autographe de Masson "Bon à tirer" et divers documents manuscrits et lettres se rattachant au projet. Le 11 juin 1949, Masson adresse une lettre à l'éditeur pour s'excuser de son retard sur ce projet: "[...] Il est vrai que je suis bien en retard avec vous mais je suis plutôt surmené. Une exposition à préparer pour les Etats-Unis ainsi qu'un livre en cours [Carnet de croquis] m'ont empêché de réfléchir avec précision sur ce que vous me proposez. Voici ce que je pense: Antarès - il n'est pas question ici de sa valeur littéraire - me conviendrait moins que par exemple, Monsieur Léonard. Nous pourrions aussi y joindre Le Lavoir . Marcel Arland en fait d'ailleurs un diptyque : Le Mal I et II. [...] il m'est impossible, étant donné mes habitudes de travail que j'entreprenne deux illustrations à la fois, et je n'aurai certainement pas terminé celle qui m'occupe en ce moment avant l'hiver prochain. [...] Donc pour ces deux nouvelles jointes cela ferait 25 à trente pages de texte, je vois 6 pointes-sèches en une ou deux couleurs. (Je ne travaille plus avec le noir seul). (...)" Le 7 février 1950, Masson adresse les cuivres et la maquette à l'éditeur, avec une lettre contenant un projet de couverture en "dessin à clicher", au crayon vert. Le dessin original dans son état définitif, adressé un peu plus tard, est à l'encre noire. Dans cette lettre Masson évoque ses débuts: "Moi j'ai commencé la vie, (avec beaucoup d'autres) dans des lieux singuliers: champs de bataille labourés par une drôle de charrue. Des paysages surprenants (après avoir été façonnés par d'incroyables hécatombes). J'avais dix-neuf ans. Mais le soleil est imperturbable et l'élan vers la lumière toujours permis. [...] Bravo pour le Sade. En 1928 j'ai fait des illustrations pour la version (impubliable autrement que sous le manteau) de Justine ." Il s'agit de l'édition de Justine ou les malheurs de la vertu publié en 1950 par les Presses du Livre Français, dans la collection "Le Soleil Noir", avec une préface de Georges Bataille et un frontispice de Hans Bellmer La dernière lettre de Masson, datée d'Aix le 30 mars 1950, fait état des pointes-sèches qui sont "au point"; il adresse les bons à tirer, au nombre de quatre. Le nom de l'éditeur n'apparaît pas, il s'agit très probablement de l'animateur des Presses du Livre Français et l'éditeur de la fameuse collection du "Soleil Noir", François Di Dio.