Beschreibung:

André-Antoine-RAVRIO (1759-1814), attribué à. Rare trophée militaire formé d’une pyramide de boulets de canon avec cymbale d’où partent en éventail et symétriquement : fût de canon, faisceaux de licteur, glaive, étendard, aigle romain avec devise SPQR, lance en forme de pique et branches de lauriers, au centre une cuirasse romaine surmontée d’une trompette de la victoire et d’un casque d’officier romain, accompagnée d’un gonfanon à l’effigie d’un empereur lauré. Tôle ondulée et teintée, cuivre, bois et liège. L’ensemble repose sur un socle en forme d’autel recouvert de fines plaques de laiton, dorées et ciselées en bordures, les faces ornées de bas-relief en ronde-bosse sur fond noir, représentant deux conducteurs de traineaux en forme de cygne ; le trophée est placé sous une cage de verre ancienne. Époque Empire. H. 55,2 x L. 45,3 x P. 20 cm (avec socle). Historique Ces remarquables éléments de décors militaires en forme de trophée de guerre d’époque Empire forment probablement une maquette pour servir de projet à une pendule, que l’on peut sans peine attribuer à l’atelier du sculpteur et bronzier Ravrio. André-Antoine-Ravrio fut avec Thomire et Claude Galle un des plus grands bronziers de l’Empire, fournisseur du garde-meuble impérial, de la famille de Napoléon et de la plupart des haut-dignitaires et maréchaux ; il se distingue de ses contemporains par ses modèles aux riches décors dont on relèvera parfois l’extravagance. Celle-ci est dûe à son inspiration issue du théâtre et aux dessins du sculpteur italien Louis-Alexandre-Romagnesi. Neveu de trois célèbres ébénistes, Roger Lacroix, Oeben et Riesener, Ravrio s’était formé au modelage et à la fonte ainsi qu’à la ciselure et à la dorure tout en suivant des cours à l’Académie royale de peinture et sculpture, avant d’être reçu maître-fondeur en 1777. Il fit l’acquisition en 1790 du fond de commerce des marchands Disnematin-Dorat à l’enseigne « au Lion d’or » où il commercialisa comme doreurs-argenteurs à la feuille toutes sortes d’articles pour l’ameublement de luxe. En 1805, il s’installa rue de Richelieu tout en dirigeant une manufacture de bronze rue Montmartre, employant plusieurs centaines d’ouvriers. Il reçut en 1806 une médaille d’argent qui récompensa son entreprise à l’Exposition des produits de l’industrie, où les bronzes de ses pendules furent particulièrement appréciés pour l’originalité de leurs compositions. Sa proximité avec le monde du théâtre (notamment l’acteur Talma, le chansonnier Désaugiers, le décorateur de théâtre Cicery, la société de la Goguette dont il était membre, etc.) inspira très avantageusement les compositions et décors de ses œuvres, comme l’illustre parfaitement ce modèle de trophée. Provenance - Collection Paul (1927-2013) et Jacqueline (1928-2018) Desmarais, New-York. - Collection particulière française. Oeuvres en rapport - Une pendule présentant une composition similaire, probablement réalisée vers 1805 par Antoine Ravrio, est conservée au Mobilier National à Paris, ancienne collection des princes Murat. - Pendule au trophée de guerre, collection du maréchal Oudinot, château de Malicorne (vente Artcurial, 13 juin 2017, lot 206). - Pendule au trophée de guerre, collection du maréchal Suchet, Château de St Just (vente Hugue Taquet, 18 avril 2023, lot 87). - Pendule au trophée de guerre, collection Givenchy (vente Christie’s Paris, 17 juin 2022, lot 420).