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Auktionsarchiv: Los-Nr. 64

ARTAUD. LONGUE LETTRE INÉDITE À A. GIDE. 23 MARS 1932, 22 P. SUR SA RÉVOLUTION THÉÂTRALE ET SES MISES EN SCÈNES

Schätzpreis
6.000 € - 8.000 €
ca. 7.035 $ - 9.380 $
Zuschlagspreis:
11.250 €
ca. 13.191 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 64

ARTAUD. LONGUE LETTRE INÉDITE À A. GIDE. 23 MARS 1932, 22 P. SUR SA RÉVOLUTION THÉÂTRALE ET SES MISES EN SCÈNES

Schätzpreis
6.000 € - 8.000 €
ca. 7.035 $ - 9.380 $
Zuschlagspreis:
11.250 €
ca. 13.191 $
Beschreibung:

22 p. sur 11 feuillets in-8 (210 x 133 mm), paginés. Signée "Antonin Artaud". Importante et longue lettre inédite à propos d'une "révolution théâtrale". Après la publication dans la N.R.F. de son article "La mise en scène et la métaphysique" (février 1932), Artaud s’adresse à Gide pour obtenir son "adhésion morale à une tentative théâtrale de grande envergure dont [il] s’occupe en ce moment activement" : une révolution théâtrale qui "tranchera avec toutes les idées existantes en matière théâtrale et en prendra résolument le contre-pied." Il détaille le projet de son "théâtre nouveau", fondé sur les principes énoncés dans la N.R.F. : "Je veux en un mot réintroduire au théâtre l’esprit de gravité, le sens religieux et poétique qu’il a perdu”. Il demande à Gide son aide et propose un rendez-vous pour parler de vive voix, au cas où ce dernier aurait des "objections morales ou spirituelles essentielles". "Je tiens infiniment à votre adhésion". Un post-scritpum sur la mise en scène. Alors qu'on le croit arrivé au bout de sa requête (p. 9), Artaud signe sa lettre... et la poursuit dans un très long post-scriptum (p. 9-22) qui double la longueur de la missive. Artaud se montre indigné par la mise en scène du Mal de la jeunesse de Büchner jouée au Vieux-Colombier et que Gide a appréciée ; il lui demande les raisons de cette admiration et justifie son point de vue : il a trouvé le metteur en scène inexpérimenté, et les acteurs jouant comme "une troupe de débutants", avec beaucoup de maladresses. Cette mise en scène semble à l’opposé du projet qu’Artaud vient d’exposer et qu’il précise en creux : "je n’ai guère été frappé par la densité ou le relief ou la nouveauté des traits par lesquels s’exprimait le désespoir amoureux et philosophique d’une jeunesse hors de ses gonds. Tout m’est apparu comme tendu, faux, artificiel et outrancier par sorte de réalisme psychologique". Le personnage joué par l’acteur Raymond Rouleau est "un fantoche sans pensée et presque inerte", notamment parce que l’acteur a reproduit "les procédés d’interprétation qu’on lui a appris pour jouer Patrice" dans Les Mystères de l’amour de Vitrac, pièce montée en juin 1927 au théâtre Alfred Jarry Pour toutes ces raisons, malgré ses airs de modernisme, la pièce lui apparaît "stylisée et conventionnelle", et "inauthentique". À cette époque, Artaud avait pour projet de monter Woyzeck, une autre pièce de Büchner ; sa critique de la mise en scène du Mal de jeunesse semble constituer un exercice pour préciser mentalement son projet : une mise en scène qui suive les règles de son nouveau théâtre. Si cette mise en scène ne voit pas le jour, la révolution théâtrale qu’il annonce prendra bien la forme d’un texte théorique : grâce à l’appui de Gide, mais surtout de Paulhan, Le Théâtre de la cruauté paraît dans la N.R.F. le 1er octobre 1932. [On joint :] Gide, André. Copie tapuscrite de lettre à Antonin Artaud Cuverville, 1er septembre 1932. 2 p. in-4. À propos de la traduction d’Arden of Feversham, la pièce apocryphe de Shakespeare et de son projet d’adaptation. Provenance : Jean-Marie Conty (1904-1999), voir lot 65.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 64
Auktion:
Datum:
24.05.2018
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

22 p. sur 11 feuillets in-8 (210 x 133 mm), paginés. Signée "Antonin Artaud". Importante et longue lettre inédite à propos d'une "révolution théâtrale". Après la publication dans la N.R.F. de son article "La mise en scène et la métaphysique" (février 1932), Artaud s’adresse à Gide pour obtenir son "adhésion morale à une tentative théâtrale de grande envergure dont [il] s’occupe en ce moment activement" : une révolution théâtrale qui "tranchera avec toutes les idées existantes en matière théâtrale et en prendra résolument le contre-pied." Il détaille le projet de son "théâtre nouveau", fondé sur les principes énoncés dans la N.R.F. : "Je veux en un mot réintroduire au théâtre l’esprit de gravité, le sens religieux et poétique qu’il a perdu”. Il demande à Gide son aide et propose un rendez-vous pour parler de vive voix, au cas où ce dernier aurait des "objections morales ou spirituelles essentielles". "Je tiens infiniment à votre adhésion". Un post-scritpum sur la mise en scène. Alors qu'on le croit arrivé au bout de sa requête (p. 9), Artaud signe sa lettre... et la poursuit dans un très long post-scriptum (p. 9-22) qui double la longueur de la missive. Artaud se montre indigné par la mise en scène du Mal de la jeunesse de Büchner jouée au Vieux-Colombier et que Gide a appréciée ; il lui demande les raisons de cette admiration et justifie son point de vue : il a trouvé le metteur en scène inexpérimenté, et les acteurs jouant comme "une troupe de débutants", avec beaucoup de maladresses. Cette mise en scène semble à l’opposé du projet qu’Artaud vient d’exposer et qu’il précise en creux : "je n’ai guère été frappé par la densité ou le relief ou la nouveauté des traits par lesquels s’exprimait le désespoir amoureux et philosophique d’une jeunesse hors de ses gonds. Tout m’est apparu comme tendu, faux, artificiel et outrancier par sorte de réalisme psychologique". Le personnage joué par l’acteur Raymond Rouleau est "un fantoche sans pensée et presque inerte", notamment parce que l’acteur a reproduit "les procédés d’interprétation qu’on lui a appris pour jouer Patrice" dans Les Mystères de l’amour de Vitrac, pièce montée en juin 1927 au théâtre Alfred Jarry Pour toutes ces raisons, malgré ses airs de modernisme, la pièce lui apparaît "stylisée et conventionnelle", et "inauthentique". À cette époque, Artaud avait pour projet de monter Woyzeck, une autre pièce de Büchner ; sa critique de la mise en scène du Mal de jeunesse semble constituer un exercice pour préciser mentalement son projet : une mise en scène qui suive les règles de son nouveau théâtre. Si cette mise en scène ne voit pas le jour, la révolution théâtrale qu’il annonce prendra bien la forme d’un texte théorique : grâce à l’appui de Gide, mais surtout de Paulhan, Le Théâtre de la cruauté paraît dans la N.R.F. le 1er octobre 1932. [On joint :] Gide, André. Copie tapuscrite de lettre à Antonin Artaud Cuverville, 1er septembre 1932. 2 p. in-4. À propos de la traduction d’Arden of Feversham, la pièce apocryphe de Shakespeare et de son projet d’adaptation. Provenance : Jean-Marie Conty (1904-1999), voir lot 65.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 64
Auktion:
Datum:
24.05.2018
Auktionshaus:
Sotheby's
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