Beschreibung:

Voyage d'exploration en Indo-Chine effectué pendant les années 1866, 1867 et 1868. Paris, Hachette, 1873. Deux volumes de texte in-4 et deux atlas in-folio. Tome I : portrait, (2) ff., V pp., (1) f., 580 pp., 11 planches ; tome II : (3) ff., 523 pp., 5 (sur 6) planches. Atlas : (3) ff., 22 planches ; XII pp., 40 planches contenant 48 gravures. Volumes de texte en demichagrin bleu nuit de l'époque, dos à nerfs ornés de filets et fleurons dorés avec le nom Philastre doré en pied, atlas en cartonnage de l'éditeur. Edition originale. La première exploration du Mék ong, l'un des plus importants et des plus passionnants voyages de découverte français du 19e siècle. Texte : portrait de Doudart de Lagrée en frontispice, une planche de médailles, un plan et dix cartes (sur onze, manque la carte géologique au tome II), dont neuf en couleurs. Atlas : 1) Cartes et plans : 12 cartes rehaussées de couleurs, une vue et neuf plans, d'après Doudart de Lagrée, Garnier et Delaporte. 2) Album pittoresque : 48 planches lithographiées d'après Delaporte, certaines sur double-page, dont 14 en couleurs, les autres sur fond teinté. Les 48 grandes et magnifiques planches, dont 14 en couleurs, contenues dans l'album montrent les monuments d'Angkor, ainsi que des types, vues, scènes et costumes du Cambodge, du Laos, de Birmanie et de Chine. C'est à l'initiative du jeune officier de marine Francis Garnier, présent en Indochine dès les débuts de la colonisation française, que fut mis sur pied le projet de remonter le cours supérieur du Mékong. L'objectif était d'étudier la navigabilité de ce fleuve qui constituait une voie naturelle de pénétration commerciale et coloniale vers les provinces de la Chine intérieure. Le commandement de l'expédition fut confié au capitaine de frégate Doudart de Lagrée qui avait représenté la France lors de l'établissement du protectorat du Cambodge, avec comme second Garnier. La mission quitta Saïgon le 5 juin 1866 et, après avoir traversé le Laos et la Birmanie, pénétra dans la province chinoise du Yunnnan. Malade des fièvres, Doudart de Lagrée mourut le 12 mars 1868, laissant le commandement à Garnier. Contraint par l'hostilité des populations d'abandonner le cours du Mékong, ce dernier gagnera le Yang-tse-Kiang par voie terrestre, et de là Shangai, où il parviendra le 18 juin 1868 après avoir parcouru plus de 5 000 kilomètres en territoire inconnu. Le récit très vivant rédigé par Francis Garnier évoque les difficultés rencontrées par les explorateurs dans leur périple de 6 700 kilomètres à travers jungles, montagnes, contrées désertes et pays dévastés par la guerre. Si elle montra l'impraticabilité du Mékong, la mission n'en fut pas moins extrêmement fructueuse sur le plan scientifique, permettant de rassembler de très nombreuses observations d'ordre géographique, géologique, botanique, ethnologique... Les ruines d'Angkor furent visitées pour la seconde fois et de manière beaucoup plus approfondie que ne l'avait fait l'explorateur Mouhot en 1861. L'étude rédigée par Doudart de Lagrée sur le site et les monuments cambodgiens occupe deux chapitres du premier volume, consacré pour le reste à la description historique et politique du voyage par Garnier. Le second volume renferme les observations scientifiques de la commission. Très bel exemplaire en séduisante condition d'époque, les volumes de texte en excellentes reliures et les deux atlas conservés très frais, tels que parus, dans leur cartonnage d'édition. Il s'agit très vraisemblablement de l'exemplaire de Paul-Louis-Felix Philastre, officier de marine, diplomate et spécialiste de l'Extrême-Orient français (1837- 1902), dont le nom figure en lettres dorées au dos des volumes de texte. Arrivé en Cochinchine en 1861, c'est lui qui négociera en 1873 après la mort de Francis Garnier, le traité avec l'empereur Tu Duc reconnaissant la souveraineté de l'empire d'Annam sur le Tonkin. Il sera plus tard ambassadeur de France au Cambodge. On lui doit, par ailleurs, la première traduct