Beschreibung:

Victor Hugo Besançon, 1802 - Paris, 1885 Coup de lumière sur le rocher Ortach Plume et encre brune, lavis brun (Contrecollé, manques dans le haut et dans le bas) 'THE ORTACH ROCK', BROWN WASH, BY V. HUGO Hauteur : 18,30 Largeur : 29 cm Commentaire : Pendant son exil dans les îles anglo-normandes, chaque année, Victor Hugo se rend en Belgique. Le bateau passe près du rocher Ortach, imposant bloc de granit planté au nord de l'île de Guernesey. Victor Hugo impressionné, le dessine à plusieurs reprises, comme lors de cette traversée du 27 juillet 1868, où il note au verso d'un dessin : " Le rocher Ortach. 27 juillet. 11h du matin. J'ai coupé cette page/à cause du rocher Ortach/que j'y avais dessiné et/que j'ai collé dans le manuscrit des Trav. de la Mer (1)". Le dessin de la Bibliothèque Nationale, collé en tête du manuscrit original par Victor Hugo est reproduit en gravure en tête du premier chapitre des " Travailleurs de la Mer ", où il est ainsi évoqué : " On a longtemps cru que saint Maclou habitait le gros rocher carré Ortach, qui est au large entre Aurigny et les Casquets, et beaucoup de vieux matelots d'autrefois affirmaient l'y avoir très souvent vu de loin, assis et lisant dans un livre. Aussi les marins de passage faisaient-ils force génuflexions devant le rocher Ortach jusqu'au jour où la fable s'est dissipée et a fait place à la vérité. On a découvert et l'on sait aujourd'hui que ce qui habite le rocher Ortach, ce n'est pas un saint, mais un diable. ". Ce lieu titanesque hante Victor Hugo qui en donne cette description en 1868 dans L'homme qui rit : " Un pavé au milieu de l'océan, c'est le rocher Ortach. L'écueil Ortach, tout d'une pièce, au-dessus du choc contrarié des houles, monte droit à quatre-vingts pieds de haut. Les vagues et les navires s'y brisent. Cube immuable, il plonge à pic ses plans rectilignes dans les innombrables courbes serpentantes de la mer. La nuit il figure un billot énorme posé sur les plis d'un grand drap noir. Dans la tempête, il attend le coup de hache, qui est le coup de tonnerre. " Dans notre dessin le rocher est vu sous un autre angle que dans le dessin de la Bibliothèque Nationale. La taille de l'œuvre est plus imposante, et la nuit noire de l'orage qui mange toute la surface de la feuille donne un contraste encore plus prononcé sur le coup de lumière : " Dans la tempête, il attend le coup de hache, qui est le coup de tonnerre ". Au loin, on distingue vaguement la voilure d'un bateau fuyant le coup de vent, couché sous le souffle de la tempête sur la mer. 1. Voir M.L. Prévost, 'Victor Hugo - L'homme-océan', Paris, ed. BNF/Seuil, 2002, n°252, p. 278-289, repr.