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Auktionsarchiv: Los-Nr. 175

VALLOTTON (Félix). Correspondance de 7 lettre...

Schätzpreis
n. a.
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 175

VALLOTTON (Félix). Correspondance de 7 lettre...

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n. a.
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Beschreibung:

VALLOTTON (Félix). Correspondance de 7 lettres (2 autographes signées, 5 autographes), adressées au peintre Thérèse Debains 1918-1923 et s.d. Une incomplète de la fin, 5 enveloppes conservées dont 2 correspondant aux présentes lettres. Très belle correspondance artistique et amoureuse avec cette jeune peintre, née en 1907, que le marchand Léopold Zborowski avait découverte. – Honfleur, « samedi... dimanche... lundi » : « Je continue à vous écrire, mon amie, et cette incontinence confine à l'infirmité, mais que faire, ne vous ayant pas, sinon songer à vous. Cependant je travaille un peu, ce qui contribue à me tenir d'équilibre... Plus je vais, plus je trouve la peinture un art magnifique, surtout si on la considère comme une langue universelle. J'en suis parfois vibrant jusqu'à l'enthousiasme, tel qu'à dix-huit ans... On est tout ici aux bonnes nouvelles du front et les espérances de chacun rebondissent, avec cela un soleil magique et des matinées déjà automnales, il y a des minutes divines. J'imagine que vous êtes un peu dans cet état et vous le souhaite – laissez-vous y aller, cette qualité de joie-là est la plus haute. Il ne s'y pourrait ajouter que le frisson amoureux, mais on ne peut tout avoir, au moins à la fois... On me remet votre lettre dont le lyrisme contraste avec la pauvreté de ces lignes. Je ne puis vous dire le bonheur hautain que sa lecture me cause ; c'est ainsi que je vous vois et vous sens, mettons même que je vous aime puisque les mots ne vous effrayent pas, et qu'il faut bien dater par quelqu'un la qualité du sentiment qui nous possède... En ce moment, je suis hanté, possédé par la peinture au point d'y perdre le sommeil, je vis comme un halluciné pris dans le monde des formes, et vois au travers des êtres parfois la suite de l'arabesque commencée... Après lecture d'une lettre comme votre dernière, j'ai à mon chevalet plus d'élan et d'ardeur confiante. Vous voyez que rien ne se perd... » (lettre incomplète). – S.l., « dimanche » : « ... Vous avez bien raison de faire des natures mortes, ce n'est jamais du temps perdu, et vous n'en ferez jamais trop. Cependant, il faudrait faire aussi un effort pour ce que je vous ai dit. Vous avez des richesses en imagination dont il faut user ; si le travail de mémoire vous rebute, essayez autre chose, ceci, par exemple. Prenez un sujet bien général, dans les marges de quoi vous pourriez vous dilater, le matin, par exemple, ou le soir, ou l'hiver, ou ce que vous voudrez dans le genre, et, sans autre ressources que celles de votre pensée, tirez-en quelque chose. Je suis sûr que vous y prendrez bientôt intérêt... Ma petite amie, le temps nous sépare, et c'est dur... Il faudra refaire connaissance, en aurez-vous encore le goût ? Cependant je ne me sens pas appauvri, l'essence et le bon me restent, c'est à y songer un vent de douceur et de grâce, mais ne plus avoir net le dessin de votre bouche, et vos nuances, et votre son, je vous dis que c'est très dur... Je travaille tous les jours, en bon employé du rayon peinture, et les toiles s'alignent en pile sur mon plancher, je deviens une machine à pondre, j'y gagne de voir les journées et les mois galoper... » – « Mercredi », [vers 1919] : « ... Pensez à Vuillard, et allez-y bientôt afin de ne pas laisser se perdre la bonne impression que vous avez l'un de l'autre. Et puis travaillez de façon qu'au retour je vous trouve grandie de quelques progrès... » – [Paris], « samedi 24 » [mai 1919] : « J'ai trouvé hier votre lettre... J'y lis avec joie que vous vivez magnifiquement et selon vos plus profonds désirs... Il va vous être dur d'abandonner cette sauvagerie magnifique pour retrouver un Paris poussiéreux et suant. Tachez au moins d'en rapporter quelque chose qui serve de témoin et puisse vous en restituer le souvenir. Ainsi vous pourrez imaginativement poursuivre le rêve et le faire durer. On ne vit réellement que par l'imagination, le reste est de l'usage... Ceci est un sentiment que j'éprouve tous les jours – et cultive...

Auktionsarchiv: Los-Nr. 175
Auktion:
Datum:
30.10.2017
Auktionshaus:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
Frankreich
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Beschreibung:

VALLOTTON (Félix). Correspondance de 7 lettres (2 autographes signées, 5 autographes), adressées au peintre Thérèse Debains 1918-1923 et s.d. Une incomplète de la fin, 5 enveloppes conservées dont 2 correspondant aux présentes lettres. Très belle correspondance artistique et amoureuse avec cette jeune peintre, née en 1907, que le marchand Léopold Zborowski avait découverte. – Honfleur, « samedi... dimanche... lundi » : « Je continue à vous écrire, mon amie, et cette incontinence confine à l'infirmité, mais que faire, ne vous ayant pas, sinon songer à vous. Cependant je travaille un peu, ce qui contribue à me tenir d'équilibre... Plus je vais, plus je trouve la peinture un art magnifique, surtout si on la considère comme une langue universelle. J'en suis parfois vibrant jusqu'à l'enthousiasme, tel qu'à dix-huit ans... On est tout ici aux bonnes nouvelles du front et les espérances de chacun rebondissent, avec cela un soleil magique et des matinées déjà automnales, il y a des minutes divines. J'imagine que vous êtes un peu dans cet état et vous le souhaite – laissez-vous y aller, cette qualité de joie-là est la plus haute. Il ne s'y pourrait ajouter que le frisson amoureux, mais on ne peut tout avoir, au moins à la fois... On me remet votre lettre dont le lyrisme contraste avec la pauvreté de ces lignes. Je ne puis vous dire le bonheur hautain que sa lecture me cause ; c'est ainsi que je vous vois et vous sens, mettons même que je vous aime puisque les mots ne vous effrayent pas, et qu'il faut bien dater par quelqu'un la qualité du sentiment qui nous possède... En ce moment, je suis hanté, possédé par la peinture au point d'y perdre le sommeil, je vis comme un halluciné pris dans le monde des formes, et vois au travers des êtres parfois la suite de l'arabesque commencée... Après lecture d'une lettre comme votre dernière, j'ai à mon chevalet plus d'élan et d'ardeur confiante. Vous voyez que rien ne se perd... » (lettre incomplète). – S.l., « dimanche » : « ... Vous avez bien raison de faire des natures mortes, ce n'est jamais du temps perdu, et vous n'en ferez jamais trop. Cependant, il faudrait faire aussi un effort pour ce que je vous ai dit. Vous avez des richesses en imagination dont il faut user ; si le travail de mémoire vous rebute, essayez autre chose, ceci, par exemple. Prenez un sujet bien général, dans les marges de quoi vous pourriez vous dilater, le matin, par exemple, ou le soir, ou l'hiver, ou ce que vous voudrez dans le genre, et, sans autre ressources que celles de votre pensée, tirez-en quelque chose. Je suis sûr que vous y prendrez bientôt intérêt... Ma petite amie, le temps nous sépare, et c'est dur... Il faudra refaire connaissance, en aurez-vous encore le goût ? Cependant je ne me sens pas appauvri, l'essence et le bon me restent, c'est à y songer un vent de douceur et de grâce, mais ne plus avoir net le dessin de votre bouche, et vos nuances, et votre son, je vous dis que c'est très dur... Je travaille tous les jours, en bon employé du rayon peinture, et les toiles s'alignent en pile sur mon plancher, je deviens une machine à pondre, j'y gagne de voir les journées et les mois galoper... » – « Mercredi », [vers 1919] : « ... Pensez à Vuillard, et allez-y bientôt afin de ne pas laisser se perdre la bonne impression que vous avez l'un de l'autre. Et puis travaillez de façon qu'au retour je vous trouve grandie de quelques progrès... » – [Paris], « samedi 24 » [mai 1919] : « J'ai trouvé hier votre lettre... J'y lis avec joie que vous vivez magnifiquement et selon vos plus profonds désirs... Il va vous être dur d'abandonner cette sauvagerie magnifique pour retrouver un Paris poussiéreux et suant. Tachez au moins d'en rapporter quelque chose qui serve de témoin et puisse vous en restituer le souvenir. Ainsi vous pourrez imaginativement poursuivre le rêve et le faire durer. On ne vit réellement que par l'imagination, le reste est de l'usage... Ceci est un sentiment que j'éprouve tous les jours – et cultive...

Auktionsarchiv: Los-Nr. 175
Auktion:
Datum:
30.10.2017
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Alde
1 rue de Fleurus
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