Beschreibung:

TRÈS RARE PETIT SARCOPHAGE Pierre de Vérone H.: 56,5 cm - L.: 49 cm - l.: 60 cm Italie du Nord - XVIème siècle Superbe état, quelques égrenures La présence de monuments funéraires et de pierres tombales transforme en panthéons les nombreuses basiliques, églises ou chapelles d'Italie. Ce sont autant d'oeuvres d'art produites par les meilleurs artistes de la Renaissance, comme les frères Bernardo et Antonio Rossellino qui influencèrent durablement l'art funéraire italien. Traité sur le modèle antique, ce petit sarcophage d'enfant en pierre de Vérone, dont le couvercle n'existe plus, se pare de motifs sculptés puissants et animés. Porté par un socle à forts godrons, la frise est arrêtée en partie haute par un cordon d'oves et de rais de coeur. Sur chaque face s'ordonnent des ornements symétriques, et les figures d'angles assurent une transition sans heurt entre les côtés. Sur la façade principale, un écu de cuir découpé porte un miroir ovale bombé où s'inscrivent des armes en bas relief, fleur héraldique à quatre pétales, tigée et feuillée. Deux écureuils rampants le soutiennent, dont la queue fournie se recourbe en large volute feuillagée. Ils s'adossent à des aigles aux ailes éployées, le cou et la tête étirés hors du cadre et entrecroisés dans un beau mouvement: ils donnent à l'angle l'aspect d'un oiseau bicéphale. Grâce à cette figure savante, la frise ne s'interrompt pas. Aux angles opposés s'affrontent des basilics, animaux fabuleux à tête de coq et queue de dragon. Adossés à leur double, ils lient par un anneau leurs queues couvertes d'écailles. Au centre de la longue face, deux basilics s'affrontent de part et d'autre d'un vase à godrons où s'épanouissent les fleurs d'un bouquet. Ces sculptures en très haut relief, aux formes pleines, s'animent de détails traités avec finesse: écailles, plumes, feuilles découpées, ruban de perles et godrons du vase, tracé précis de l'oeil sur les figures les moins érodées. Conception des formes et disposition des figures relèvent d'un traitement héraldique. Leur rôle symbolique est indéniable. L'écureuil symbolise l'innocence qui épargne le châtiment. L'aigle, "oiseau noble et de grand vol", représente une grande vertu théologale, l'Espérance. Le basilic à l'ambivalence du dragon: pris en bonne part il est signe d'éternité. La frise se lit donc comme un cheminement, qui glorifie sans effet dramatique la Résurrection du défunt vertueux. Les Cours d'Italie du nord, telles Urbino, Ferrare ou Mantoue sont de prestigieux centres d'art La qualité de la réalisation et le répertoire iconographique y situent ce remarquable exemple d'art funéraire digne des plus grandes familles. Bibliographie: G. de Tervarent "Attributs et symboles dans l'art profane"- Genève- 1997 A. Cole "La Renaissance dans les Cours italiennes"- Ed. Flammarion- 2008