Torse surdimensionné en marbre de type « Ares Borghese » Marbre blanc Patine de restauration ambrée avec des variations qui vont de l'orangé clair au gris-brun Ier- IIe siècles après J.-C. (marque cruciforme d'époque proto byzantine) Hauteur : 117 cm Largeur : 65 cm Profondeur : 35 cm Restauration (voir annexe) Ce torse de statue représente un jeune homme nu, debout, la tête (manquante) penchée vers la droite. En appui sur la jambe gauche, la jambe droite légèrement avancée. L'inclinaison du bassin est ainsi produite par cette figure de contrapposto inversée. En direction opposée, la partie supérieure des membres présente une musculature exagérée et idéalisée. Le flan droit conservé jusqu'à l'épaule est positionné dans l'alignement de la cuisse tandis que le flan gauche fortement développé, reste en retrait par rapport à la ligne de l'épaule. Malgré l'aspect fragmentaire des bras, les éléments anatomiques présents permettent d'imaginer le bras droit allongé dans l'alignement de la hanche, pendant que le gauche semble fléchir au niveau du coude selon le schéma qui se retrouve. Le dos apparaît légèrement courbé, dû à la rotation du corps vers la droite. Les traces d'étais présentes sur la cuisse droite et à l'arrière de la cuisse gauche peuvent indiquer qu'il s'agissait d'un groupe statuaire ou simplement de différents maintiens nécessaires pour l'articulation des membres supérieurs eu égard aux dimensions de la statue. Sur la partie droite de l'abdomen, une croix aux bras légèrement évasés a été incisée. L'emplacement de cette marque sous le pectoral est délimité par un contour qui pourrait une présence a priori d'un étai(2) qui fut utilisé par la suite comme base de marquage. Il s'agit d'une interprétation du type Ares Borghese(1), création romaine selon un type classicisant considérée comme la réplique plus complète de l'agalma d'Alcamène, sculpteur grec du premier classicisme et élève de Phidias, pour le temple d'Ares sur l'agora d'Athènes. La copie la plus connue est conservée au Musée du Louvre (inv. Ma 86). D'autre part, la position anatomique solide du corps relève une dépendance étroite au canon polyclétéen rappelant des éléments anatomiques du Doryphore. Les proportions carrées, la forme large et marquée des pectoraux, le rendement incisif des lignes musculaires de l'abdomen, la contraction des grands muscles obliques sur les hanches sont similaires. Au-delà des reproductions des canons célèbres de l'art classique, une passion romaine s'est créée autour de la statuaire héroïque, combinant des portraits à caractères individuels aux statues archétypes. Parmi celles-ci, des représentations des empereurs Hadrien, Lucius Verus et Trajan Dèce en Ares Borghese sont conservées au Musée Capitolin du Vatican à Rome. En effet, largement diffusé, ce type d'Ares fut associé au type féminin de la Vénus de Milo dans la portraiture du couple impérial romain, symbole de l'union entre la force guerrière et la paix. La marque cruciforme présente sur l'abdomen est un témoignage des épisodes de destruction et mutilation des statues païennes par les chrétiens à l'époque proto-byzantine dès le IVe siècle, notamment en Egypte et en Asie Mineure(3). L'empereur Constantin n'avait pas hésité à dépouiller des sanctuaires aussi célèbres que celui de Delphes pour donner de la majesté à la nouvelle ville éponyme. Constantin avait la volonté de créer dans Constantinople, un cadre urbain traditionnel aussi proche que celui de Rome. Dans son choix de statues et d'ornements, Constantin s'est montré éclectique. L'esthétique et la célébrité des objets ont certainement été à l'origine du choix. Les sources des IVe et Ve siècles sont prolixes sur la destruction des temples et des idoles. Cette transformation des espaces religieux païens a été parfois accompagnée de violence religieuse. D'une simple marque, aux amputations de membres (bras, jambes et pieds) en passant la décapitation, ces destructions s'inscrivaient dans un phénomène de « désacralisation » d
Torse surdimensionné en marbre de type « Ares Borghese » Marbre blanc Patine de restauration ambrée avec des variations qui vont de l'orangé clair au gris-brun Ier- IIe siècles après J.-C. (marque cruciforme d'époque proto byzantine) Hauteur : 117 cm Largeur : 65 cm Profondeur : 35 cm Restauration (voir annexe) Ce torse de statue représente un jeune homme nu, debout, la tête (manquante) penchée vers la droite. En appui sur la jambe gauche, la jambe droite légèrement avancée. L'inclinaison du bassin est ainsi produite par cette figure de contrapposto inversée. En direction opposée, la partie supérieure des membres présente une musculature exagérée et idéalisée. Le flan droit conservé jusqu'à l'épaule est positionné dans l'alignement de la cuisse tandis que le flan gauche fortement développé, reste en retrait par rapport à la ligne de l'épaule. Malgré l'aspect fragmentaire des bras, les éléments anatomiques présents permettent d'imaginer le bras droit allongé dans l'alignement de la hanche, pendant que le gauche semble fléchir au niveau du coude selon le schéma qui se retrouve. Le dos apparaît légèrement courbé, dû à la rotation du corps vers la droite. Les traces d'étais présentes sur la cuisse droite et à l'arrière de la cuisse gauche peuvent indiquer qu'il s'agissait d'un groupe statuaire ou simplement de différents maintiens nécessaires pour l'articulation des membres supérieurs eu égard aux dimensions de la statue. Sur la partie droite de l'abdomen, une croix aux bras légèrement évasés a été incisée. L'emplacement de cette marque sous le pectoral est délimité par un contour qui pourrait une présence a priori d'un étai(2) qui fut utilisé par la suite comme base de marquage. Il s'agit d'une interprétation du type Ares Borghese(1), création romaine selon un type classicisant considérée comme la réplique plus complète de l'agalma d'Alcamène, sculpteur grec du premier classicisme et élève de Phidias, pour le temple d'Ares sur l'agora d'Athènes. La copie la plus connue est conservée au Musée du Louvre (inv. Ma 86). D'autre part, la position anatomique solide du corps relève une dépendance étroite au canon polyclétéen rappelant des éléments anatomiques du Doryphore. Les proportions carrées, la forme large et marquée des pectoraux, le rendement incisif des lignes musculaires de l'abdomen, la contraction des grands muscles obliques sur les hanches sont similaires. Au-delà des reproductions des canons célèbres de l'art classique, une passion romaine s'est créée autour de la statuaire héroïque, combinant des portraits à caractères individuels aux statues archétypes. Parmi celles-ci, des représentations des empereurs Hadrien, Lucius Verus et Trajan Dèce en Ares Borghese sont conservées au Musée Capitolin du Vatican à Rome. En effet, largement diffusé, ce type d'Ares fut associé au type féminin de la Vénus de Milo dans la portraiture du couple impérial romain, symbole de l'union entre la force guerrière et la paix. La marque cruciforme présente sur l'abdomen est un témoignage des épisodes de destruction et mutilation des statues païennes par les chrétiens à l'époque proto-byzantine dès le IVe siècle, notamment en Egypte et en Asie Mineure(3). L'empereur Constantin n'avait pas hésité à dépouiller des sanctuaires aussi célèbres que celui de Delphes pour donner de la majesté à la nouvelle ville éponyme. Constantin avait la volonté de créer dans Constantinople, un cadre urbain traditionnel aussi proche que celui de Rome. Dans son choix de statues et d'ornements, Constantin s'est montré éclectique. L'esthétique et la célébrité des objets ont certainement été à l'origine du choix. Les sources des IVe et Ve siècles sont prolixes sur la destruction des temples et des idoles. Cette transformation des espaces religieux païens a été parfois accompagnée de violence religieuse. D'une simple marque, aux amputations de membres (bras, jambes et pieds) en passant la décapitation, ces destructions s'inscrivaient dans un phénomène de « désacralisation » d
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