Beschreibung:

STATUE masculine en bois à patine naturelle. Représente un personnage debout, main gauche reposant sur la hanche, main droite dressée, aux doigts arrondis serrés pour tenir une lance. La coupe du crâne indique qu'il était recouvert d'une calotte de résine. Yeux formés à l'aide de fragments de faïence et de verre avec application de résine simulant la pupille. Coiffure et masse résineuse de l'abdomen disparus complètement. Le crâne était originellement surmonté d'une charge en résine appelée Bilongo dont des reliquats attestent la présence. L'ensemble du visage est entièrement noirci à l'aide d'un pigment indigène. Des yeux incrustés de morceaux de verre à l'envers desquels est dessinée la pupille, perce un inquiétant regard. Un large trait peint à la poudre rouge de N'Gula souligne les cavités orbitales. Les pommettes sont légèrement saillantes. Le nez est fin et rectiligne. La bouche légèrement entrouverte laisse apparaître les dents rituellement limées. Le bras levé ceint de la représentation d'un bracelet tenait vraisemblablement une lance. Le bras gauche rejoint la hanche. Un reliquaire était fixé sur le thorax. Les jambes sont légèrement fléchies. Les pieds comme les mains sont soigneusement sculptés. La pose du personnage contribue au pouvoir de protection qui lui était attribué. En effet, selon Thompson (in Dapper, 2002 : 37 , 74) la pose représentée ici - debout, main gauche sur la hanche, main droite levée - appelée telema lwinbanganga, est l'attitude sacrée adoptée par la noblesse kongo et par les devins, en signe d'autorité absolue. Par ailleurs, tandis que les yeux sertis de verre sont censés augmenter la clairvoyance, la langue tirée, signifiant la colère et la conjuration, ajoutent à l'intention d'identifier et d'effrayer les forces malveillantes. RREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Mayumbe, Région maritime Banana, Bakongo. Collecté en 1920. Haut. 54 cm Leur rôle est d'envoyer des sorts afin de conjurer les mauvais esprits. En réalité leur aspect agressif répond à des impératifs prophylactiques et judiciaires. Il s'agit d'un instrument destiné à exaucer un vœu et l'on est tenté de rapprocher ces idoles barbares de la représentation des martyres chrétiens. Au-delà d'être par sa fonction magique le vecteur entre le monde réel et le monde du surnaturel, c'est à une autre alchimie singulière à l'art africain que ce fétiche procède : celle d'apporter des solutions plastiques antinomiques telles que réalisme et expressionnisme. Provenances : Collection Lepage, Belgique. Galerie Philippe Ratton, Daniel Hourdé, Paris. Consulter. Fig. 441 planche XXIX in notes Analytiques sur les collections ethnographiques du musée du Congo, Bruxelles 1902-1906