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Auktionsarchiv: Los-Nr. 25

Oscar WILDE.

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 11.129 $ - 16.694 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 25

Oscar WILDE.

Schätzpreis
10.000 € - 15.000 €
ca. 11.129 $ - 16.694 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Salomé. Drame en un acte. Paris, Librairie de l'Art indépendant, Londres, Elkin Mathews et John Lane, 1893. In-8, maroquin noir janséniste, dos à nerfs, non rogné, couverture violette conservée (Flammarion Vaillant). Édition originale. Drame écrit directement en français à l'intention de Sarah Bernhardt interdite en Angleterre, Oscar Wilde ne vit jamais sa pièce représentée et rien ne le consolait de n'avoir pu unir son nom à celui de la tragédienne. Il était en prison lorsqu'elle fut créée au théâtre de l'OEuvre par Lugné-Poe, le 11 février 1896. Les couvertures mauves imprimées en argent, très fragiles, sont presque toujours décolorées, comme ici. L'apôtre de l'esthétisme avait exigé un ton “pourpre tyrien” qui s'harmonisât à la chevelure dorée d'Alfred Douglas: “Bosie is very gilt-haired and I have bound Salomé in purple to suit him.” Envoi autographe signé en regard du faux-titre: à Octave Mirbeau Oscar Wilde Paris 93 Entre le rude Octave Mirbeau et le dandy anglais, il y avait plus d'une occasion de distance, sinon de conflit. (Mirbeau se moquera gentiment de Wilde qu'il dépeint sous les traits de sir Harry Kimberly dans le Journal d'une femme de chambre, évoquant le “fervent pédéraste”, mais “tellement charmant”.) Pourtant, quand Oscar Wilde est condamné au hard labour, Mirbeau est un des rares en France à prendre sa défense dans deux articles véhéments du Journal (tiré à 600000 exemplaires !): le 16 juin 1895 dans À propos du hard labour et le 7 juillet suivant dans Sur un livre. On a relié en tête une émouvante lettre autographe signée d'Alfred Douglas adressée à Octave Mirbeau, le 7 juillet 1895, le jour même de la publication de Sur un livre: Monsieur, Je ne peux m'empecher de vous écrire un mot pour vous remercier de tout mon coeur pour votre article sur «Dorian Gray » dans le Journal. En le lisant je n'ai pas pu retenir mes larmes tant j' étais touché; et je me suis dit «il faut que j'envoie cette article à Oscar ça va lui faire plaisir de savoir que meme quand il est en prison Octave Mirbeau ne hésite pas de le reconnaitre comme un grand artiste. » et tout d'un coup je me suis rapellé que je n'avais pas moyen de lui faire meme cette ce plaisir, parce qu' il m'est defendu de lui envoyer une des lettres. Je vous prie monsieur de vouloir bien me pardonner de la liberté que je me suis permis en vous écrivant, mais vous m'avez allumé une toute petite chandelle dans l'obscurité profonde de ma vie. Veuillez agréer mes compliments et mes remerciments de ma part et aussi de la part de mon ami Oscar Wilde. Que ça ne soit pas un «morituri te salutant ! » Alfred Bruce Douglas (Lettre autographe signée sur papier à en-tête de l'Hôtel Continental au Havre, 2 pages in-8.) Lettre bouleversante qui rend justice au courage et à la fidélité de Mirbeau, le jour même de la parution de son article du Journal, dans lequel il faisait un éloge dithyrambique du Portrait de Dorian Gray dont la première traduction française venait de paraître. Eloge du roman mais aussi de son auteur, et dénonciation de sa condamnation et des conditions de sa détention. Il notait, perfide: “L'Angleterre se reconnaît, se mire, s'exalte, se purifie dans Shakespeare, qui chanta ce vice infâme et le commit”, ajoutant plus loin ce que d'autres écriront cinquante ans plus tard à propos des romans de Jean Genet: “N'y a-t-il point, dans la débauche la plus crapuleuse, une minute mystérieuse où l'homme le plus brut atteint aux plus hauts sommets de la vie, et conçoit l'infini ?”

Auktionsarchiv: Los-Nr. 25
Auktion:
Datum:
07.11.2019
Auktionshaus:
Pierre Bergé & Associés
Salle 5 - Drouot-Richelieu - 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

Salomé. Drame en un acte. Paris, Librairie de l'Art indépendant, Londres, Elkin Mathews et John Lane, 1893. In-8, maroquin noir janséniste, dos à nerfs, non rogné, couverture violette conservée (Flammarion Vaillant). Édition originale. Drame écrit directement en français à l'intention de Sarah Bernhardt interdite en Angleterre, Oscar Wilde ne vit jamais sa pièce représentée et rien ne le consolait de n'avoir pu unir son nom à celui de la tragédienne. Il était en prison lorsqu'elle fut créée au théâtre de l'OEuvre par Lugné-Poe, le 11 février 1896. Les couvertures mauves imprimées en argent, très fragiles, sont presque toujours décolorées, comme ici. L'apôtre de l'esthétisme avait exigé un ton “pourpre tyrien” qui s'harmonisât à la chevelure dorée d'Alfred Douglas: “Bosie is very gilt-haired and I have bound Salomé in purple to suit him.” Envoi autographe signé en regard du faux-titre: à Octave Mirbeau Oscar Wilde Paris 93 Entre le rude Octave Mirbeau et le dandy anglais, il y avait plus d'une occasion de distance, sinon de conflit. (Mirbeau se moquera gentiment de Wilde qu'il dépeint sous les traits de sir Harry Kimberly dans le Journal d'une femme de chambre, évoquant le “fervent pédéraste”, mais “tellement charmant”.) Pourtant, quand Oscar Wilde est condamné au hard labour, Mirbeau est un des rares en France à prendre sa défense dans deux articles véhéments du Journal (tiré à 600000 exemplaires !): le 16 juin 1895 dans À propos du hard labour et le 7 juillet suivant dans Sur un livre. On a relié en tête une émouvante lettre autographe signée d'Alfred Douglas adressée à Octave Mirbeau, le 7 juillet 1895, le jour même de la publication de Sur un livre: Monsieur, Je ne peux m'empecher de vous écrire un mot pour vous remercier de tout mon coeur pour votre article sur «Dorian Gray » dans le Journal. En le lisant je n'ai pas pu retenir mes larmes tant j' étais touché; et je me suis dit «il faut que j'envoie cette article à Oscar ça va lui faire plaisir de savoir que meme quand il est en prison Octave Mirbeau ne hésite pas de le reconnaitre comme un grand artiste. » et tout d'un coup je me suis rapellé que je n'avais pas moyen de lui faire meme cette ce plaisir, parce qu' il m'est defendu de lui envoyer une des lettres. Je vous prie monsieur de vouloir bien me pardonner de la liberté que je me suis permis en vous écrivant, mais vous m'avez allumé une toute petite chandelle dans l'obscurité profonde de ma vie. Veuillez agréer mes compliments et mes remerciments de ma part et aussi de la part de mon ami Oscar Wilde. Que ça ne soit pas un «morituri te salutant ! » Alfred Bruce Douglas (Lettre autographe signée sur papier à en-tête de l'Hôtel Continental au Havre, 2 pages in-8.) Lettre bouleversante qui rend justice au courage et à la fidélité de Mirbeau, le jour même de la parution de son article du Journal, dans lequel il faisait un éloge dithyrambique du Portrait de Dorian Gray dont la première traduction française venait de paraître. Eloge du roman mais aussi de son auteur, et dénonciation de sa condamnation et des conditions de sa détention. Il notait, perfide: “L'Angleterre se reconnaît, se mire, s'exalte, se purifie dans Shakespeare, qui chanta ce vice infâme et le commit”, ajoutant plus loin ce que d'autres écriront cinquante ans plus tard à propos des romans de Jean Genet: “N'y a-t-il point, dans la débauche la plus crapuleuse, une minute mystérieuse où l'homme le plus brut atteint aux plus hauts sommets de la vie, et conçoit l'infini ?”

Auktionsarchiv: Los-Nr. 25
Auktion:
Datum:
07.11.2019
Auktionshaus:
Pierre Bergé & Associés
Salle 5 - Drouot-Richelieu - 9, rue Drouot 75009 Paris
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