Beschreibung:

SAINT-AMANT (Marc-Antoine Girard, sieur de). Moyse sauvé, idylle héroïque. Paris, Augustin Courbé, 1653. In-4, maroquin rouge, triple filet doré avec petit fleuron d'angles, décor à la Du Seuil, dos orné aux petits fers, roulette sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). Édition originale de ce grand poème héroïque dédié à Louise-Marie de Gonzague-Nevers, reine de Pologne. Le titre est orné de la marque du libraire gravée par Jean Picart et la dédicace, d'un bandeau par François Chauveau et d'une lettrine animée, tous trois sur cuivre. Un des quelques exemplaires de présent imprimés sur grand papier et revêtus de la même luxueuse reliure en maroquin rouge à la Du Seuil, certainement réalisée aux frais de l’auteur dans un excellent atelier parisien. Jean Lagny cite cinq exemplaires dans cette condition, dont celui-ci. Exemplaire offert par l’auteur à Pomponne de Bellièvre, avec cet envoi autographe signé sur le titre de départ : Pour Monseigneur Le Premier Président Son treshumble et tresobeîssant serviteur St Amant. Conseiller d’État en 1642, Pomponne de Bellièvre (1606-1657), qui portait le nom de son grand-père, chancelier célèbre du XVIe siècle, fut Premier président au parlement de Paris entre 1653 et 1657. Superbe exemplaire dans la plus désirable des conditions, « d'autant plus précieux que les autographes de Saint-Amant sont extrêmement rares », note Jean Lagny, qui répertorie quatorze dédicaces sur ce livre. Les fautes relevées dans l'errata ont été corrigées dans le texte à la plume. Exemplaire de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781), philologue et académicien, auteur de célèbres Mémoires sur l'ancienne chevalerie en 1758, avec sa signature sur une garde. De la bibliothèque du comte de Lignerolles (1894, II, n°1154) ; une note de sa main, inscrite au crayon face au titre, prête à tort l’exemplaire à Séguier. Sans le frontispice gravé par François Chauveau d’après Claude Vignon ni le portrait de la dédicataire gravé par Robert Nanteuil Cependant, selon Jean Lagny, « le frontispice manque dans plus d'un exemplaire ; le portrait, dans le plus grand nombre » ; dans d’autres, le feuillet de titre manque aussi, voire tout le premier cahier. Pour expliquer cette amputation, Frédéric Lachèvre faisait l’hypothèse d’une édition pré-originale de Moïse sauvé, constituée d’un « très petit nombre d'exemplaires qui ont été mis en circulation pour les amis de Saint-Amant avant l'impression du titre, de l'épître dédicatoire, du frontispice et du portrait de la reine de Pologne ». Jean Lagny récuse cette hypothèse sans proposer d’explication alternative au fait que l’une ou les deux gravures manquent à quasiment tous les exemplaires qu’il a consultés. L’exemplaire est bien complet de tous les feuillets de texte requis, plus un feuillet blanc tiré sur la même feuille que le titre et placé immédiatement après lui, là où devrait se trouver le portrait. Insignifiantes restaurations sur les coiffes et les coins. Lagny : Saint-Amant, n°36 (exemplaire cité) – Tchemerzine, V, 577 – Lachèvre, II, 454-455 – W. Roberts, « Further manuscripts of Saint-Amant » (Web17) – Cat. de Backer, II, n°742 – Cat. Lachèvre, 1957, n°528 – Berès : Cat. Dix-septième siècle, 1977, nos422-424.