Premium-Seiten ohne Registrierung:

Auktionsarchiv: Los-Nr. 330

Roger BISSIERE L.a.s. avec dessin, à Pierre Bérès

Schätzpreis
15.000 € - 20.000 €
ca. 20.555 $ - 27.407 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 330

Roger BISSIERE L.a.s. avec dessin, à Pierre Bérès

Schätzpreis
15.000 € - 20.000 €
ca. 20.555 $ - 27.407 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Jorge Luis BORGES PROLOGO 2 p. a. (3 lignes sur la seconde page). Signée J.L.B., daté Buenos Aires, 25 de marzo de 1950. Prologue du recueil de poèmes de Rafael Alberti "Buenos Aires en tinta china"', publié en 1951 chez Losada à Buenos Aires avec des illustrations d'Attilio Rossi. Borges écrit en mars 1950 ce riche prologue original, qui diffère en 6 mots la version publiée en 1951. Il contient aussi 9 phrases barrées et finalement non conservées telles qu'elles dans la version définitive. Il sert de présentation aux poèmes de Rafael Alberti illustrés par les dessins d'Attilio Rossi : tous évoquent, à la plume et à l'encre, la ville de Buenos Aires. Les poèmes et les dessins parcourent les sept arrondissements de la capitale argentine pour créer des " paisajes urbanos " dont les rues, l'architecture, les fontaines et les places. D'après Borges lui-même " Este libro demuestra la felicidad con que Rossi cultiva ese género ". Il se sert ainsi du médium de l'artiste, Attilio Rossi, pour en faire le titre de l'ouvrage, éloquent et poétique : " Buenos Aires à l'encre de Chine " ; dernière capitale du continent sud-américain, elle s'impose ainsi comme le lien entre le monde occidental et oriental. Carrefour d'influences, à la croisée de nombreuses nationalités, aléas et cultures, la capitale argentine était devenue " El gran Buenos Aires " dans les années 1950, moment où Borges écrit ce prologue. La ville lutte, entre tradition et modernité, pour en tirer sa propre substance, déterminer son identité parmi tant d'influences, se révélant le principal noyau culturel et littéraire de ce côté de l'Atlantique. Ce n'est pas dans l'étendu quartier de Palermo que Borges naquit en 1899 mais dans les zones populaires du centre-ville, rue de Tucuman. Ses souvenirs d'enfance, cependant, se sont enracinés dans les vieux " barrios " de Palermo, où sa famille déménagea quelque temps après sa naissance : " El patio, la puerta cancel, el zaguan, son (todavia), Buenos Aires ", écrivit-il dans ce manuscrit. La passion de Borges pour trouver dans sa mémoire la ville de son enfance y est présente : dans ses récits, il n'embrasse jamais la totalité de Buenos Aires, il en fait une sélection des quartiers, des images, visionnées et illusoires, conditionnées sans doute par son adolescence passée en Europe. L'art du détail, d'insinuer sans tout évoquer, fait partie de la magie de ses écrits. Ce fut peut-être cette polarité nettement différente entre le nord et le sud de Buenos Aires, entre la ville elle-même et l'Europe, qui lui donna sa propre vision de sa ville et donc, de l'univers. D'entre tous les dessins du livre de Rossi, les images " las mas admirables, entiendo, son las que reflejan el Barrio Sur. Ello, por cierto, no es casual. Mas que una limitada zona de la ciudad, mas que la zona que definen al paseo Colon y las calles Brasil, Victoria, Entre Rios, el Sur es la [substancia primordial] substancia original de Buenos Aires ". Cette modification dans le texte, de " primordial " a " original ", montre une intéressante connotation ajoutée dans la pensée de Borges : le sud, matière première à partir de laquelle fut faite Buenos Aires est, en conséquence, l'origine de la ville. Le sud est synonyme de " origine " que Borges évoque dans ce premier brouillon non sans une forte nostalgie : " Un almacén iluminado en la noche…[sabor de unos versos pretéritos y de lo que sabor de lo que busqué en esos versos ; esas confidencias]". Influencé par des mouvements du début du siècle comme l'Expressionnisme ou l'Ultraïsme, Borges affronte la ville comme le symbole par excellence du monde moderne, porteuse de l'histoire culturelle et de la mémoire collective de ses habitants. La création et l'origine de l'univers, ainsi que le rôle de l'homme au sein de ce cosmos, furent toujours au cœur des inquiétudes borgesiennes. Dans ce manuscrit, Borges plaça au centre de ses réflexions l'origine d'une ville, la sienne, Buenos Aires, petit coin de l'univers qu'il connaît à la

Auktionsarchiv: Los-Nr. 330
Auktion:
Datum:
16.12.2013
Auktionshaus:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
Frankreich
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Jorge Luis BORGES PROLOGO 2 p. a. (3 lignes sur la seconde page). Signée J.L.B., daté Buenos Aires, 25 de marzo de 1950. Prologue du recueil de poèmes de Rafael Alberti "Buenos Aires en tinta china"', publié en 1951 chez Losada à Buenos Aires avec des illustrations d'Attilio Rossi. Borges écrit en mars 1950 ce riche prologue original, qui diffère en 6 mots la version publiée en 1951. Il contient aussi 9 phrases barrées et finalement non conservées telles qu'elles dans la version définitive. Il sert de présentation aux poèmes de Rafael Alberti illustrés par les dessins d'Attilio Rossi : tous évoquent, à la plume et à l'encre, la ville de Buenos Aires. Les poèmes et les dessins parcourent les sept arrondissements de la capitale argentine pour créer des " paisajes urbanos " dont les rues, l'architecture, les fontaines et les places. D'après Borges lui-même " Este libro demuestra la felicidad con que Rossi cultiva ese género ". Il se sert ainsi du médium de l'artiste, Attilio Rossi, pour en faire le titre de l'ouvrage, éloquent et poétique : " Buenos Aires à l'encre de Chine " ; dernière capitale du continent sud-américain, elle s'impose ainsi comme le lien entre le monde occidental et oriental. Carrefour d'influences, à la croisée de nombreuses nationalités, aléas et cultures, la capitale argentine était devenue " El gran Buenos Aires " dans les années 1950, moment où Borges écrit ce prologue. La ville lutte, entre tradition et modernité, pour en tirer sa propre substance, déterminer son identité parmi tant d'influences, se révélant le principal noyau culturel et littéraire de ce côté de l'Atlantique. Ce n'est pas dans l'étendu quartier de Palermo que Borges naquit en 1899 mais dans les zones populaires du centre-ville, rue de Tucuman. Ses souvenirs d'enfance, cependant, se sont enracinés dans les vieux " barrios " de Palermo, où sa famille déménagea quelque temps après sa naissance : " El patio, la puerta cancel, el zaguan, son (todavia), Buenos Aires ", écrivit-il dans ce manuscrit. La passion de Borges pour trouver dans sa mémoire la ville de son enfance y est présente : dans ses récits, il n'embrasse jamais la totalité de Buenos Aires, il en fait une sélection des quartiers, des images, visionnées et illusoires, conditionnées sans doute par son adolescence passée en Europe. L'art du détail, d'insinuer sans tout évoquer, fait partie de la magie de ses écrits. Ce fut peut-être cette polarité nettement différente entre le nord et le sud de Buenos Aires, entre la ville elle-même et l'Europe, qui lui donna sa propre vision de sa ville et donc, de l'univers. D'entre tous les dessins du livre de Rossi, les images " las mas admirables, entiendo, son las que reflejan el Barrio Sur. Ello, por cierto, no es casual. Mas que una limitada zona de la ciudad, mas que la zona que definen al paseo Colon y las calles Brasil, Victoria, Entre Rios, el Sur es la [substancia primordial] substancia original de Buenos Aires ". Cette modification dans le texte, de " primordial " a " original ", montre une intéressante connotation ajoutée dans la pensée de Borges : le sud, matière première à partir de laquelle fut faite Buenos Aires est, en conséquence, l'origine de la ville. Le sud est synonyme de " origine " que Borges évoque dans ce premier brouillon non sans une forte nostalgie : " Un almacén iluminado en la noche…[sabor de unos versos pretéritos y de lo que sabor de lo que busqué en esos versos ; esas confidencias]". Influencé par des mouvements du début du siècle comme l'Expressionnisme ou l'Ultraïsme, Borges affronte la ville comme le symbole par excellence du monde moderne, porteuse de l'histoire culturelle et de la mémoire collective de ses habitants. La création et l'origine de l'univers, ainsi que le rôle de l'homme au sein de ce cosmos, furent toujours au cœur des inquiétudes borgesiennes. Dans ce manuscrit, Borges plaça au centre de ses réflexions l'origine d'une ville, la sienne, Buenos Aires, petit coin de l'univers qu'il connaît à la

Auktionsarchiv: Los-Nr. 330
Auktion:
Datum:
16.12.2013
Auktionshaus:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
Frankreich
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
LotSearch ausprobieren

Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!

  • Auktionssuche und Bieten
  • Preisdatenbank und Analysen
  • Individuelle automatische Suchaufträge
Jetzt einen Suchauftrag anlegen!

Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.

Suchauftrag anlegen