Beschreibung:

Reverdy, Pierre LA LUCARNE OVALE. POÈMES. PARIS, [CHEZ L’AUTEUR], 1916. Rare exemplaire de tête, enrichi d’une lettre à Pierre Albert-Birot dans une splendide reliure de Jean de Gonet. In-4 (294 x 232 mm). Plats articulés de huit lames de pink ivory en 8 lames articulés à recouvrement ; aux mors, bordure étroite, renflée aux attaches, de pink ivory sablé et repoli ; couture sur trois nerfs noirs, deux rivets d’ébène et pink ivory autour des nerfs de tête et de queue, dos gaufré en piqueté rose, doublures de nubuck vert et gardes de nubuck gris ; couverture conservées, emboitage (Jean de Gonet, 2003). Edition originale du second livre de l’auteur. Un des 6 exemplaires de tête réimposés sur vieux Japon, celui-ci n° IV, signé par Reverdy au justificatif, d’un tirage total à seulement 50 exemplaires. Limité à 6 exemplaires en tirage de tête, ce deuxième livre de Reverdy eut les honneurs des plus grands relieurs avant l’extraordinaire reliure de Jean de Gonet qui habille cet exemplaire, puisque 3 des 5 autres exemplaires furent reliés par : - Paul Bonet (n° I, Bibliothèque d’un amateur [vente Sickles], 23-24 mars 1981, n° 267) ; - Pierre Legrain (n° II, Exposition Reverdy à la Fondation Maeght, 1970, n° 18, p. 37) ; - Rose Adler (n° VI, catalogue Berès, 1953, n° 314). [On joint :] Pierre Reverdy. Importante lettre autographe signée à Pierre Albert-Birot retraçant la publication de ses premiers livres, notamment les Poèmes en prose, La Lucarne ovale et Les Ardoises du toit (2 pages autographes in-8, 100 x 115 mm, [vers 1918], adressée depuis "La Fourmandière à Cormes, p[ar] La Ferté Bernard, Sarthe") : "Mon cher Birot, […] Je suis, ici, très ignorant des dernières manifestations littéraires […]. Je ne savais pas que Sic fut paru […]. La Lucarne sortira, elle naît lentement [Reverdy se réfère vraisemblablement à la seconde édition, qui paraîtra en 1918]. Elle n’aime pas le bruit. Au moins celui du canon et des bombes. Au sujet des Ardoises [Les Ardoises du toit, paru en 1918] nous ne sommes pas d’accord. J’ai horreur de parler de moi, mais puisque votre lettre m’y force je le fais. Je crois qu’il ne faut pas s’hypnotiser sur un livre qui pourrait avoir ses qualités mais qui en somme est vieux de déjà de deux ans ; et plus quant à l’éclosion des poèmes qui le composent. Je crois les Ardoises plus dégagées, plus conformes à mon esthétique de réalité poétique et… moins intimes dans le sens où vous semblez l’entendre. La conséquence du point de vue art et poésie serait donc que cette œuvre quoi qu’il paraisse serait plus grande que la Lucarne qui s’alourdissait encore et n’était qu’une étape, plus lointaine du but que je poursuis. Je crois ces poèmes plus dégagés de ma personne que ne l’étaient ceux de la Lucarne et je les crois aussi pareillement entachés de ma personnalité […]. J’espère n’être pas encore à l’heure de la décadence. Ceci me touche fort car quelques-uns ont affecté de me lâcher depuis la lucarne, d’autres plus intéressés avaient ouvert le feu avant et affectaient de s’arrêter aux Poèmes en prose. C’était bien tôt pour moi, c’était trop tard pour eux. Je le leur ferai voir. J’espère comme vous qu’un temps meilleur nous permettra d’unir nos efforts. Mais il faudrait beaucoup de calme à nos oreilles et à nos cœurs." Cet échange date certainement de 1918, époque de la publication de L’Imperméable dans plusieurs numéros de la revue Sic fondée par Albert-Birot. Références : E.-A. Hubert, Bibliographie des écrits de Pierre Reverdy, 2011, n° 5. — Jean de Gonet relieur, B.N.F., 2013, cf. n° 98 pour une reliure très similaire, datée 2004 et présentée comme "la première reliure à lames articulées" (alors que celui-ci date de 2003). Provenance : Julien Bogousslavsky (ex-libris gravé). Voir autre illustration p. 4.