Beschreibung:

[RESTIF DE LA BRETONNE (N.-E.)]. Le Palais-Royal… Les Filles de l’Alée des soupirs – Les Sunamites – Les Converseuses. À Paris, Au Palais-Royal dabord ; puis, Partout, 1790, 3 parties en un vol. in-12, cuir de Russie havane janséniste, chiffre entrelacé dans un médaillon au centre des plats, dos à nerfs, roulette intérieure dorée, tête dorée, non rogné (Lortic). ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage, mieux imprimé que la plupart des autres livres de Restif de la Bretonne. Ayant paru alors que la censure avait été abolie, ni l’auteur ni son livre ne furent inquiétés. « Un tableau philosophique de l’ancienne corruption ». Dans cette enquête sociologique sur les héroïnes du Palais-Royal, qu’Edmond de Goncourt qualifia de « grand marché de la chair », l’auteur de La Paysanne pervertie (1784), Nicolas-Edme Restif de La Bretonne (1734-1806) – il s’y met en scène sous le nom de M. Aquilin-des-Escopettes – continue, après Les Françaises (1786) et Les Parisiennes (1787), de porter une attention originale à des milieux et à des personnages que les romanciers français avaient jusqu’alors dédaignés. Nourrie de cette curiosité audacieuse, son imagination passionnée annonce celle de Balzac et de Zola. 3 gravures dépliantes non signées, introduisant chacune des trois parties et représentant « Les Trente-deux Filles, dans l’Allée des soupirs », « Les Sunamites du Cirque » et « Les Converseuses de la Colonnade ». Leurs noms apparaissent dans des listes jointes aux gravures. Exemplaire des frères Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt. Il n’est pas anodin que cette étude des amours tarifés du Palais-Royal ait appartenu aux Goncourt, qui contribuèrent fortement à remettre l’art et la littérature du XVIIIe siècle au goût du jour et qui se firent les historiens méticuleux de La Femme au XVIIIe siècle. Il a été relié par Lortic, qui ouvrit son atelier à Paris en 1844. Les gravures ont été anciennement et habilement restaurées. Mors restaurés. Dimensions : 175 x 105 mm. Provenances : Edmond et Jules de Goncourt avec leur ex-libris et la signature « de Goncourt » apposée à l’encre rouge au-dessus (l’ouvrage n’est pas décrit dans le catalogue de la vente de 1897, Bibliothèque du XVIIIe siècle) ; un ex-libris au chiffre entrelacé [RS] non identifié ; René Rouzaud (1905- ?), parolier, auteur de textes chantés par Édith Piaf, Yves Montand, Maurice Chevalier…, et de La Goualante du pauvre Jean (1956) chantée par Marguerite Monnot, avec son ex-libris « La Goualante ». Rives Childs, pp. 313-314 ; Coulet (H.), Le Roman jusqu’à la Révolution, Armand Colin, 2009, p. 451 ; Béraldi (H.), La Reliure au XIXe siècle, III, Conquet, 1896, pp. 71-94.