Beschreibung:

RENOIR Pierre-Auguste 1841-1919 Femme drapée à la romaine, étude pour Oedipe, 1895 huile sur toile rentoilée (très petits manques et quelques restaurations), non signée, au dos du châssis une étiquette manuscrite mentionnant : Vollard n°664 1895, et une étiquette d’exposition au musée Renoir à Cagnes-sur-Mer 40 x 27 cm Un avis d’inclusion du Wildenstein Institute pour les archives Renoir sera remis à l’acquéreur. Un certificat de Monsieur Jean Dauberville sera remis à l’acquéreur. BIBLIOGRAPHIE : - Ambroise VOLLARD, Pierre-Auguste Renoir tableaux, pastels et dessins, Alan Wofsy Fine Arts, 1999, décrit et reproduit sous le 664 p.168. - Guy-Patrice et Michel DAUBERVILLE, Renoir, catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles, 1895-1902, éditions Bernheim-Jeune, décrit et reproduit sous le n°2151 p.251, avec la mention d’une signature à la plume en bas à gauche qui a depuis disparu. PROVENANCE : - Ambroise Vollard, Paris - Collection particulière - Collection Jean Dauberville, Paris - Collection particulière EXPOSITION: - Musée Renoir, Cagnes-sur-Mer, août 1970. En 1895, Paul Gallimard, le directeur du Théâtre des Variétés à Paris, commissionne Renoir pour décorer ses maisons à Paris et en Normandie. Gallimard est un ami d’Auguste Rodin et des impressionnistes Renoir, Eugène Carrière et Édouard Manet, ainsi qu’un grand collectionneur d’art. L’acteur et ami de Renoir, Mounet-Sully, qui avait joué le rôle d’Oedipe dans Oedipe Roi en 1881 au Théâtre Français, suggéra à Renoir d’utiliser le roi grec de la tragédie de Sophocle comme thème pour les décors. Renoir se lance donc dans la réalisation des décors pour Paul Gallimard sur le thème d’Oedipe. Finalement, Gallimard décide de ne pas utiliser les décorations. Les peintures et les études préparatoires exécutées à cette occasion ont été conservées par l’artiste.Renoir a réalisé un grand nombre d’études dessinées et d’esquisses peintes pour préparer ces décors. Ces travaux préparatoires ont servi aussi bien à la mise en place de la composition générale qu’à l’étude individuelle des figures. Notre oeuvre fait partie des peintures abouties qui devaient orner des panneaux verticaux architecturés et décorés de grisailles imitant des décors sculptés. Cette destination particulière explique le fond gris clair à l’imitation d’un mur enduit à la chaux. Notre figure représente une femme drapée à la romaine marchant vers la gauche. Elle tient dans la main gauche un pan de sa tunique et tourne son visage vers le spectateur dans une attitude puissante et théâtrale. Elle est traitée de la même manière que les figures d‘Oedipe et de Jocaste réalisées pour d’autres panneaux, mais, alors que ces dernières sont représentées dans des attitudes outrées et dramatiques, il émane de notre romaine une dignité et une émotion bien différentes. Elle peut pour cette raison être identifiée au groupe des femmes qui fuient, horrifiées à la vue d’Oedipe apparaissant les yeux crevés. Le superbe visage orné d’un bijou de tête formant un diadème, et la coiffure typique en mèches tombant sur le front, est traité avec virtuosité, et les quelques coups de pinceau du maître confèrent à ce visage une noble beauté. Outre ses qualités picturales, la provenance de notre peinture est pres_x0002_tigieuse puisque celle-ci a appartenu à deux grands marchands d’art parisiens, Ambroise Vollard, puis Jean Dauberville. Peu de peintres impressionnistes se sont confrontés à la réalisation de décors, encore moins sur un thème classique. Ici, Renoir relève le défi avec brio dans un style fresquiste qui sied étonnamment à sa palette et à sa touche.