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Auktionsarchiv: Los-Nr. 353

Raymond QUENEAU] Alejo Carpentier

Schätzpreis
10.000 € - 12.000 €
ca. 13.812 $ - 16.575 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 353

Raymond QUENEAU] Alejo Carpentier

Schätzpreis
10.000 € - 12.000 €
ca. 13.812 $ - 16.575 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Raymond QUENEAU] Alejo Carpentier Datées Caracas et La Havane [1949 - 1960] 21 lettres dactylographiées avec corrections autographes et signées, à Raymond Queneau. 30 pages in-4, dont 18 à son en-tête et 3 à l'en-tête ARS Publicidad S.A. Venezuela. (Tache d'encre sur une page ne touchant qu'à l'en-tête.) Joint une coupure de presse relative au Festival du Livre de Cuba en 1960 et une photographie d'Alejo Carpentier (in-8, studio Cinefot). Très intéressante et très importante correspondance de l'écrivain cubain, rédigée en français pendant ses années de professorat à l'école des Beaux-Arts de Caracas et à son retour à La Havane après la Révolution castriste. L'auteur de Partage des Eaux et de Concert baroque y parle de son œuvre romanesque, de ses activités de voyageur comme de journaliste, du climat politique, mais surtout de littérature, hispano-américaine comme française. Tout au long de ces lettres, on relèvera de nombreux noms du monde littéraire ou artistique, que ce soit celui de Robert Desnos de Roger Caillois, du sculpteur Alexandre Calder qui expose à Caracas, de Jean-Paul-Sartre ou ceux d'écrivains sud-américains comme Miguel Angel Asturias, Carlos Fuentes. Quant à Fidel Castro, Alejo Carpentier en parle comme d'un grand admirateur de Montesquieu auquel Roger Caillois doit apporter un exemplaire de son édition (janvier 1959). De Robert Desnos il dira qu'il est très difficile d'écrire sur lui : " Il s'était produit un curieux changement dans son caractère à peu près vers 1931. Avant, c'était l'atelier de la rue Blomet, la mulatresse américaine Betsy (qu'il avait enlevé au dancing Maldoror), son voyage à Cuba, les soirées avec phono, disques nègres, Sophie Tucker, etc. Il était alors extremement accesible à tous. Mais après, tout en donnant l'impression du contraire, il y avait des coins de son caractère, de son esprit, de son œuvre même, qu'il cachait soigneusement a la plupart de ceux qu'il voyait (il avait même la manie d'écrire sous pseudonymes, lorsqu'il travaillait avec moi, tous les jours, rue Bayard (…) " (17 août [1950]). Alejo Carpentier, qui a connu Raymond Queneau dans les années d'avant-guerre lors d'un séjour en France, a repris contact avec lui en juillet 1949. Leur dialogue tourne autour des questions d'écriture qui les préoccupent tous deux : " (…) Il y a une question qui me travaille depuis si longtemps que j'ai déjà écrit trois romans où, en vérité, je contourne la difficulté sans arriver à une solution valable. Voilà : je suis de plus en plus convaincu que le dialogue, tel qu'il s'écrit en romans et en pièces de théâtre ne correspond nullement à la mécanique du vrai langage parlé (je ne parle pas des mots, mais du mouvement, du rythme, de la vraie façon de discuter, d'engueuler, de la façon dont une idée s'enchaine ou ne s'enchaine pas à une autre). Peu à peu, depuis les premiers romans du genre "réaliste", nous nous sommes habitués à une sorte de mécanique du "réaliste", à une sorte de fixation conventionnelle du parlé qui n'a absolument rien à voir avec le vrai parlé. Il y a dans le parlé quelque chose de beaucoup plus vivant, désaxé, emporté, avec des changements de mouvements, une syntaxe loufoque, qui n'a jamais été saisi en réalité. " Grand admirateur de Raymond Queneau, il donne son avis sur plusieurs de ses ouvrages, des Exercices de style au Dimanche de la vie qu'il a énormément aimé, de La Petite Cosmogonie portative " dont le titre est déjà du Queneau tout pur " à ses articles dans les Cahiers de Pataphysique, de L'Anthologie des jeunes auteurs à la préface pour Bouvard et Pécuchet, du premier volume remarquable de L'Encyclopédie de la Pléiade à Zazie dans le Métro qui commence à se lire beaucoup et auquel il a consacré deux articles avant de quitter Caracas. " (…) Au sujet de ton œuvre il y a un détail qui n'a pas été, je crois, très signalé à Paris, mais que tes lecteurs latino-américains ont observé : en un moment où les livres sont remplis des pires cochonneries, broyant du noir, p

Auktionsarchiv: Los-Nr. 353
Auktion:
Datum:
16.04.2014
Auktionshaus:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
Frankreich
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Raymond QUENEAU] Alejo Carpentier Datées Caracas et La Havane [1949 - 1960] 21 lettres dactylographiées avec corrections autographes et signées, à Raymond Queneau. 30 pages in-4, dont 18 à son en-tête et 3 à l'en-tête ARS Publicidad S.A. Venezuela. (Tache d'encre sur une page ne touchant qu'à l'en-tête.) Joint une coupure de presse relative au Festival du Livre de Cuba en 1960 et une photographie d'Alejo Carpentier (in-8, studio Cinefot). Très intéressante et très importante correspondance de l'écrivain cubain, rédigée en français pendant ses années de professorat à l'école des Beaux-Arts de Caracas et à son retour à La Havane après la Révolution castriste. L'auteur de Partage des Eaux et de Concert baroque y parle de son œuvre romanesque, de ses activités de voyageur comme de journaliste, du climat politique, mais surtout de littérature, hispano-américaine comme française. Tout au long de ces lettres, on relèvera de nombreux noms du monde littéraire ou artistique, que ce soit celui de Robert Desnos de Roger Caillois, du sculpteur Alexandre Calder qui expose à Caracas, de Jean-Paul-Sartre ou ceux d'écrivains sud-américains comme Miguel Angel Asturias, Carlos Fuentes. Quant à Fidel Castro, Alejo Carpentier en parle comme d'un grand admirateur de Montesquieu auquel Roger Caillois doit apporter un exemplaire de son édition (janvier 1959). De Robert Desnos il dira qu'il est très difficile d'écrire sur lui : " Il s'était produit un curieux changement dans son caractère à peu près vers 1931. Avant, c'était l'atelier de la rue Blomet, la mulatresse américaine Betsy (qu'il avait enlevé au dancing Maldoror), son voyage à Cuba, les soirées avec phono, disques nègres, Sophie Tucker, etc. Il était alors extremement accesible à tous. Mais après, tout en donnant l'impression du contraire, il y avait des coins de son caractère, de son esprit, de son œuvre même, qu'il cachait soigneusement a la plupart de ceux qu'il voyait (il avait même la manie d'écrire sous pseudonymes, lorsqu'il travaillait avec moi, tous les jours, rue Bayard (…) " (17 août [1950]). Alejo Carpentier, qui a connu Raymond Queneau dans les années d'avant-guerre lors d'un séjour en France, a repris contact avec lui en juillet 1949. Leur dialogue tourne autour des questions d'écriture qui les préoccupent tous deux : " (…) Il y a une question qui me travaille depuis si longtemps que j'ai déjà écrit trois romans où, en vérité, je contourne la difficulté sans arriver à une solution valable. Voilà : je suis de plus en plus convaincu que le dialogue, tel qu'il s'écrit en romans et en pièces de théâtre ne correspond nullement à la mécanique du vrai langage parlé (je ne parle pas des mots, mais du mouvement, du rythme, de la vraie façon de discuter, d'engueuler, de la façon dont une idée s'enchaine ou ne s'enchaine pas à une autre). Peu à peu, depuis les premiers romans du genre "réaliste", nous nous sommes habitués à une sorte de mécanique du "réaliste", à une sorte de fixation conventionnelle du parlé qui n'a absolument rien à voir avec le vrai parlé. Il y a dans le parlé quelque chose de beaucoup plus vivant, désaxé, emporté, avec des changements de mouvements, une syntaxe loufoque, qui n'a jamais été saisi en réalité. " Grand admirateur de Raymond Queneau, il donne son avis sur plusieurs de ses ouvrages, des Exercices de style au Dimanche de la vie qu'il a énormément aimé, de La Petite Cosmogonie portative " dont le titre est déjà du Queneau tout pur " à ses articles dans les Cahiers de Pataphysique, de L'Anthologie des jeunes auteurs à la préface pour Bouvard et Pécuchet, du premier volume remarquable de L'Encyclopédie de la Pléiade à Zazie dans le Métro qui commence à se lire beaucoup et auquel il a consacré deux articles avant de quitter Caracas. " (…) Au sujet de ton œuvre il y a un détail qui n'a pas été, je crois, très signalé à Paris, mais que tes lecteurs latino-américains ont observé : en un moment où les livres sont remplis des pires cochonneries, broyant du noir, p

Auktionsarchiv: Los-Nr. 353
Auktion:
Datum:
16.04.2014
Auktionshaus:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
Frankreich
contact@artcurial.com
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