Beschreibung:

RARE OUVRAGE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L’EMPEREUR À SAINTE-HÉLÈNE Théodore-Edward HOOK (1788-1841). Carnet d’un voyageur, ou Recueil de notes curieuses sur la vie, les occupations, les habitudes de Buonaparte à Longwood ; Sur les principaux habitans de Sainte-Hélène, la description pittoresque de cette île, etc. ; Prises sur les lieux, dans les derniers mois de 1818 (...). À Paris, chez Pillet aîné, 1819. Titre sur la couverture : “Buonaparte à Sainte-Hélène”. Un vol. in-8, titre, 1-119 pp., 3 planches gravées en couleurs dont une figurant Napoléon Ier, broché. Édition originale. Exemplaire usagé, effrangé, couvertures un peu défraîchies avec plat supérieur détaché et sans le dos. Volume placé dans un étui ancien en maroquin grenat à grain long. Annotation « l’Empereur Napoléon » avec cachet à l’aigle de la bibliothèque de Napoléon à Sainte-Hélène, sur le titre, et annotation manuscrite « N » sur la couverture. Historique Trésorier-payeur à l’île Maurice, Theodore Hook fut renvoyé en Angleterre sur accusation de malversation. Faisant escale à Sainte-Hélène en octobre-novembre 1818, il prit des notes à partir desquelles il rédigea un ouvrage irrévérencieux, souvent humoristique, parfois cru, fondé sur ses propres observations mais aussi sur les potins et rumeurs circulant sur l’île (c’est lui qui fît dire un célèbre mot ordurier à la comtesse Bertrand arrivant à Sainte-Hélène). Ce livre de propagande qui tourne en ridicule la colonie française, revêche à l’autorité britannique, paru en 1819 sous le titre “Facts, illustrative of the treatment of Napoleon Buonaparte in Saint-Helena. Being the result of minute inquiries and personal research in that Island” (London, printed for William Stockdale). Le Carnet d’un voyageur porte sur la page de titre le fameux cachet à l’aigle de la bibliothèque de Longwood, avec mention ex-libris de la main de Louis-Étienne Saint-Denis : « L’empereur Napoléon » ; notre exemplaire porte encore un « N » manuscrit sur la couverture. Lecteur invétéré, Napoléon Ier prit grand soin de se constituer une bibliothèque à Longwood, qu’il composa de plusieurs groupes d’ouvrages. Après Waterloo, il put emporter en exil un premier noyau d’environ 500 volumes prélevés au château de Rambouillet, qui fut complété à Sainte-Hélène par des achats effectués à Londres pour son compte (environ 280 volumes), par des dons de la célèbre Lady Holland (environ 470 volumes), par des livres apportés par l’abbé Buonavita (environ 100 volumes), et par des envois du Gouvernement anglais (environ 1900 volumes). L’ensemble de ces livres de Sainte-Hélène forma une bibliothèque d’environ 3400 volumes au total, qui fut confiée aux soins de Louis- Étienne Saint-Denis, dit le mamelouk Ali. À la mort de l’Empereur, environ 400 volumes furent envoyés à Madame Mère pour être transmis au duc de Reichstadt (ce qui ne fut pas autorisé par les Autrichiens, ces livres étant ensuite partagés en 1836 entre les héritiers de Letizia Bonaparte), les autres volumes étant vendus pour partie aux enchères chez Sotheby en 1823, et pour partie cédés aux libraires Bossange et Masson. D’après l’étude de Jourquin, Napoléon possédait deux exemplaires de l’édition française du Carnet d’un voyageur, l’un fourni par le gouvernement anglais, l’autre envoyé par Lady Holland. Comptant parmi les premiers textes de la captivité de l’Empereur publiés en Europe, notre exemplaire est un témoignage d’autant plus émouvant qu’il fut entre les mains mêmes de Napoléon ; le principal protagoniste dut certainement sourire à l’image laissée par Hook à la postérité, mais il ne fait pas de doute que cette relation participa pleinement à l’épopée napoléonienne. Littérature - Jacques Jourquin, La dernière passion de Napoléon, la bibliothèque de Sainte-Hélène. Éd. Passé-Composé, 2021. - Jacques Jourquin, « La bibliothèque de Sainte-Hélène », dans Sainte-Hélène, île de mémoire (Chevallier, Dancoisne-Martineau et Lentz, dir.), Fayard, 2005, pp. 121-125. - Jacques Macé, Dictionnaire historiq