Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA "CHÈRE PETITE MAMAN". [FONTAINEBLEAU, 22 OCTOBRE 1896]. 2 p. sur un f. in-4 (210 x 133 mm), à l'encre brune. Signée "Marcel". Réponse à la lettre précédente. "Ma chère petite maman". Après les nouvelles de sa santé, Proust se plaint de n’avoir aucun motif d’allégresse ou de rêverie, lui raconte ses promenades en forêt avec Léon Daudet. Il n’a pas reçu les livres que Reynaldo devait lui envoyer : "je n’ai toujours rien à lire. J’en suis quitte pour reprendre de temps en temps la Du Barry [d’Edmond de Goncourt]. Tu n’as pas été la même hier au téléphone "ce n’est plus ta voix". Non je ne m’installerai plus à Versailles ni nulle part. Si je ne reste pas à Fontainebleau je reviendrai à Paris et n’en bougerai plus que quand on ne pourra pas faire autrement, quand nous nous déplacerons tous. Mais je prendrai une chambre aux Réservoirs [l'hôtel de Versailles dans lequel Proust se retirera à la mort de sa mère] ou peut être dans un hôtel moins luxueux d’un endroit moins beau et tous les jours j’irai y travailler". Puis il dresse une liste de livres qu’il souhaite recevoir "illico. Balzac Le Curé de village, Le Ménage de garçons, La Vieille fille, les Chouans – Shakespeare ceux de mes volumes où il y a Jules César et Antoine et Cléopâtre. Premier volume de Wilhem Meister et Middlemarch de G. Eliot". Il évoque une nouvelle fois sa santé, puis "Si Courteline vient dîner avec Léon Daudet un soir faut il prévenir Robert [de Flers]. Léon Daudet a trouvé Jean Lazard charmant. Moi je suis de l’avis de papa, au moins". Il termine sa lettre en exprimant la crainte de sa facture d’hôtel. Sa mère l’encouragera à rentrer à Paris puisque "Fontainebleau n’a de supérieur à Paris que la dépense" ce qu’il finira par faire et le 25 ou le 26 octobre. Références : Kolb, Correspondance, II, n° 76.