Beschreibung:

Proust, Marcel] -- Geneviève Strauss LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À MARCEL PROUST 134 BD HAUSSMANN, [DATÉE À L'ENCRE 1895]. 3 p. in-16 (137 x 87 mm) à l'encre violette sur papier à en-tête, signées "Geneviève". Lettre probablement inédite de l'inspiratrice de la duchesse de Guermantes "C’est moi justement qui me plaignais intérieurement d’être oubliée ! Pardonnez-moi si je ne vous envoie qu’un petit mot de souvenir, mais je suis en mauvais état et je n’ai pas le courage de vous envoyer de mes misères. Ce n’est pas que la vie soit changée ! Elle est toujours pareille mais il m’est de plus en plus insupportable qu’elle soit ce qu’elle est ! Voilà ! Et puis il n’y a rien à faire vous qui êtes un sage vous me donnez peut être de bonnes idées pour m’aider à trouver les choses moins douloureuses […] Geneviève". Madame Emile Strauss, née Geneviève Halévy, épousa en premières noces Georges Bizet dont elle eut un fils Jacques, grand ami et condisciple de Proust à Condorcet. Elle reçut Proust dans son salon dès 1888 et lui inspira le personnage de la duchesse de Guermantes pour son Salon, son humour et son intelligence : "Tout ce qui dedans est spirituel, est de vous" lui écrira Proust. Mais la pauvre Madame Strauss souffrait de neurasthénie. "D’autres traits d’Oriane [de Guermantes] viennent de Madame Strauss : la mélancolie, la lassitude d’exister [ainsi que nous le percevons dans cette lettre], le goût de l’instant, la tendresse excessive et momentanée, la passion du "salon", le mari fier des mots de son épouse" (Cf. J.-Y. Tadié. Marcel Proust Biographie, I, p. 149). Proust et elles échangèrent une importante correspondance dès le printemps 1890 et ils restèrent très proches, alors que Proust ne voyait plus Jacques Bizet depuis longtemps. Il avait transposé l’affection qu’il portait au fils sur la mère sans avoir besoin de la désirer puisqu’elle était la mère d’un de ses amis et qu’ils avaient vingt-deux d’écart : "Il aimait en elle tout ce qu’il pouvait aimer chez une femme" (cf. Ibid, p. 150). "Malheureusement, très peu de lettres d'elle [Mme Strauss] à Proust ont été retrouvées" (F. Leriche. Marcel Proust Lettres, p. 1289).