Beschreibung:

POTEAU FUNÉRAIRE - GARDIEN DE TOMBE Culture Chimu, nord du Pérou Intermédiaire récent, 1100 - 1470 après J.-C. Bois H. 72,5 cm - L. 15 cm Grand personnage debout sculpté en haut relief représentant un prêtre ou un dignitaire tenant dans les mains un gobelet cylindrique. Le cou supporte un beau collier souligné par incisions répétitives. Tête simple, les yeux soulignés en amande par gravures profondes entourant un long nez droit à l'arête aplatie. Les commissures des lèvres sont marquées par deux traits. Sur les côtés, présence des oreilles. Le crâne est couvert d'un bonnet simple. Revers légèrement altéré par l'humidité. Provenance: - Jean Benoit, Paris. Publication: - Sculptures sur bois du Pérou ancien, James Reid Tribal art, numéro 7, été 2004, reproduit p. 107. "Les sculptures sur bois avaient beaucoup d'autres fonctions, la plus spectaculaire étant celle d'esprit gardien de lieu sacré. Parmi celles-là, les plus frappantes sont les figurines de bois chimu du quartier de Rivero dans la grande cité fortifiée de Chan Chan. Produire un effet de fascination faisait partie de leur rôle de gardien de tombes. Jusque dans les années 40, on pouvait encore voir de tels gardiens de tombe in situ, dans les régions les plus éloignées de la côte sud du Pérou. Toujours debout après avoir servi pendant des siècles à indiquer l'emplacement d'une tombe, leur partie supérieure faisait saillie dans les sables du désert." James Reid Tribal art, numéro 7, été 2004. Le kero en bois, si largement diffusé par la culture inca, prolonge la tradition du kero en céramique né à l'époque de Tiwanaku. Cette longue tradition s'est poursuivie au-delà du XVIe siècle. Au contact des Espagnols, subissant les influences de l'art et de la culture d'Occident, les techniques de décoration et les motifs iconographiques se modifient. Les couleurs se diversifient, la gamme s'enrichit. Mais ce sont surtout les keros d'époque inca qui nous intéressent ici. Beaucoup viennent de Cuzco, mais d'autres régions de l'empire ont également fourni de très beaux exemplaires. Outre le kero peint, il en existe avec un décor géométrique sculpté en champlevé ou simplement gravé. Les formes sont très variées et plusieurs d'entre eux portent des animaux sculptés en relief sur les parois (félin, lama...) ou en guise d'anse. Quelques beaux exemplaires imitent - s'éloignant ainsi de la forme traditionnelle de gobelet - la tête d'un félin, la gueule ouverte, les babines retroussées sur de redoutables crocs. Les keros, comme les pajchas, sont en bois dur: cèdre, caroubier, acacia, chichacoma... Le récipient était taillé et vidé au moyen d'outils en bronze. Ensuite, l'application de résine servait à le protéger et à l'imperméabiliser. Les pigments d'origine minérale, plus rarement végétale (rouge, vert, blanc, noir, crème, rose...), étaient mélangés à de la résine avant d'être appliqués sur le bois. Keros et pajchas étaient utilisés à des fins cérémonielles, notamment lors de fêtes en relation avec l'agriculture et la fertilité des champs. Les participants y faisaient une absorption rituelle massive de chicha... Sergio Purini La sculpture en bois dans l'ancien Pérou, Somogy Éditions d'Art, Galerie Johann Levy, Paris, 2006