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■ PORTRAIT D'ANTONIN LE PIEUX, TYPE “FORMIES”… ■ PORTRAIT D'ANTONIN LE PIEUX, TYPE “FORMIES” RÈGNE DE 138 À 161 DE NOTRE ÈRE. Art Romain, IIe siècle. Portrait représentant l'empereur légèrement tourné vers la gauche, les muscles cervicaux tendus, le regard intense et pensif dirigé vers le haut. Le visage forme un ovale allongé peu profond à la face amaigrie. La zone oculaire est sévère avec l'arcade sourcilière tombante, les yeux ont l'iris incisé et la pupille profonde en forme de croissant, les paupières sont finement ourlées. La chevelure est formée de courtes mèches désordonnées travaillées pour les frontales au trépan. Il porte une barbe épaisse soigneusement traitée, y compris sous le menton. Le côté gauche et le côté droit du visage sont légèrement distincts, les yeux, les sourcils et la bouche asymétriques, renforçant l'individualisation du portrait. Marbre. Extrémité du nez restaurée, petits éclats, usure et nettoyage de la surface. H_43,2 cm Ancienne collection K. L., Illinois, avant 1978. Ancienne collection J. S., Arizona, fin des années 1970. Antonin le Pieux, né en 86 de notre ère à Lanuvium dans le Latium, débute sa formation au sein de l'administration civile, devenant successivement questeur, préteur puis consul en 120. Adopté par Hadrien en 138, qui voyait en lui un empereur de transition âgé qui bientôt laisserait sa place aux futurs Marc-Aurèle et Lucius Verus, Antonin règne vingt-trois longues années durant lesquelles il fait preuve de grandes qualités d'administrateur en consolidant l'Empire. Peu porté sur les campagnes militaires, il préfère stabiliser la situation aux frontières en doublant le mur d'Hadrien en Grande-Bretagne par l'érection du mur d'Antonin au niveau de l'estuaire de Forth en Écosse. Devenu le symbole d'un Empire apaisé au faîte de sa puissance, le règne d'Antonin s'inscrira dans la ligné des Antonins (à laquelle il donne son nom), décrits par Machiavel en 1503 comme “les cinq bons empereurs” et dont Antonin le Pieux est l'exemple même. Son surnom de “Pieux” ne viendrait pas de sa piété religieuse particulière, mais plutôt de sa dévotion filiale, illustrée lorsqu'il insista pour que son père adoptif Hadrien obtienne les honneurs dus à son règne et soit divinisé par le Sénat au même titre que ses prédécesseurs.