Beschreibung:

322 L.A.S., 1842-1889, à sa soeur la Princesse Mathilde (avec 3 minutes autogr. de réponse) ; environ 430 pages formats divers, qqs adresses. Importante et très intéressante correspondance familiale à sa soeur. Les lettres sont écrites de Florence, Quarto, Turin, Livourne, Bruxelles, Londres, Prangins (Vaud), Paris, etc. Nous ne pouvons en donner qu'un berf aperçu. à sa demande de renseignements pour Arago concernant Napoléon et les sciences, il répond en citant quelques papiers dans les archives de leur père ou du cardinal Fesch (27 mai 1842)... Une série de lettres écrites de Florence en 1847 entretiennent longuement Mathilde, alors à Paris, de l'agonie de leur frère Jérôme (prince de Montfort), dont la mort, le 12 mai 1847, aurait été hâtée par le refus du gouvernement français de lui permettre l'accès aux eaux des Pyrénées... Il parle d'une tentative de rapprochement de Demidoff à cette occasion, et des obsèques de leur frère... Une longue lettre du 8 juin 1847 répond au voeu de Mathilde de décider leur père à écrire à Louis- Philippe (il l'a déjà fait une fois) pour lui permettre de rentrer en France, et il compte qu'elle interviendra auprès de Thiers... Leur père est très blessé que sa fille ait admis leur « ennemi », le prince de Canino, à sa table... Détails supplémentaires sur l'impasse entre l'ex-Roi de Westphalie et le Roi des Français dans les mois qui suivent... Le 23 juin, il prie Mathilde de renoncer à tout projet de mariage pour lui : « votre frère est un vilain phylosophe démocrate qui est pauvre proscrit et veut rester tel, sans courir après ce que le monde croit le bonheur, ton projet n'est donc nullement applicable, pour une vie de sacrifice et de combat à une idée, l'indépendance est de première nécessité » ; il faudrait surtout songer au mariage du cousin Louis [le futur Napoléon III]... Il évoque les discussions à la chambre des pairs sur le retour en France de son père, l'intervention de Victor Hugo etc. Le 9 juillet, intéressante analyse politique : « il y a une cangrène politique générale mais nulle part un esprit de réaction ! Même dans notre belle France, on dirait l'esprit démocratique aussi atteint de cette torpeur d'égoïsme si générale, hors de France il est honteux, depuis la conduite de courtisans tenue par les états généraux de Berlin jusqu'au stupide modérantisme de l'Italie les peuples se laissent échapper les plus belles occasions. J'ai foi cependant une grande foi dans la liberté et l'égalité mais je commence à croire que notre génération est condamnée à assister à la pourriture complette du fruit social, nous serons comme le chaînon honteux qui doit unir deux grandes époques, celle de la république et de l'empire avec l'aurore démocratique de l'avenir »... Il tente d'améliorer les rapports difficiles de Mathilde avec leur père... Sous l'Empire, célibataire, il est « obligé d'être une peu maîtresse de maison », et demande l'aide de Mathilde ; il parle de soirées à l'Opéra, de dîners ou de bals chez Mathilde, aux Tuileries ou chez Walewski, etc. Il évoque son amie George Sand .. Il parle souvent de leur père, dont la santé le préoccupe... Il fait publier le récit de son voyage dans les mers du Nord, son rapport sur l'Exposition universelle (1857)... En janvier 1859, il prépare à Turin son mariage avec Clotilde de Savoie : « Elle est vraiment très gentille sans être belle, a un excellent caractère, beaucoup de tenue, et t'aime déjà, d'après ce que je lui ai dit, comme un tendre soeur »... Mathilde est chargée du trousseau et de la corbeille de la mariée... Le 27 mai 1859,il est à Livourne pour la campagne d'Italie : « Je passe mes jours et mes nuits aux soins si multipliés du débarquement et de la mise en marche de mes troupes, on nous acclame beaucoup ici nous y sommes reçus comme des libérateurs [...] nous attaquerons j'espère ces coquins d'Autrichiens qui se conduisent en Italie comme de vrais bandits »... Incident provoqué par la publication d'un factum diffamatoire de Jérôme Bonaparte