Auktionsarchiv: Los-Nr. 54

Maurice Béjart. 13 L.A.S., 1965-1974, à Jorge…

Schätzpreis
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 54

Maurice Béjart. 13 L.A.S., 1965-1974, à Jorge…

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n. a.
Beschreibung:

Maurice Béjart. 13 L.A.S., 1965-1974, à Jorge Donn ; 33 pages formats divers, quelques en-têtes, la plupart avec enveloppes (la première en espagnol). Très belle correspondance amoureuse et artistique. Jorge Donn (1947-1992), danseur argentin, fut le soliste emblématique du Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart. Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de ces lettres intimes. [Hammamet (Tunisie)] mardi [27 juillet 1965] (en espagnol). Son art est nouveau, son art est le sien, il a besoin de lui pour faire de grandes choses, il l’attend pour vivre, aimer et danser, pour qu’il devienne avec lui un grand danseur. Il l’aime… [Chamonix janvier 1966]. Mercredi [5]. Il raconte son voyage depuis les environs de Genève, la vue des montagnes, la promenade en ville avant d’écouter Wozzeck. Il est dans sa chambre : « Je pense à toi, je vis avec toi. Ce séjour sera pour moi à la fois un repos du corps et un travail de l’esprit dans le calme et la solitude dont j’ai besoin pour créer, seule ta douce présence est là… […] Mon amour, travaille… tu sais que c’est la chose qui peut me faire le plus de plaisir car j’ai pour toi de grands projets et une grande ambition. Mais travaille en soignant la propreté et les petits détails, je te voyais l’autre jour dans la variation, tu as le sens de la danse et du mouvement, il faut maintenant donner du fini à tout cela, genoux plus tendus, épaulements, placements »… Jeudi soir [6]. « L’oiseau bleu que tu m’as offert est près de moi et me regarde. Tu es aussi près de moi, toujours, mon amour ! »… Il passe des journées entières sans parler à personne, mais il écoute de la musique et lit des livres sur la musique ; Debussy le fascine. « J’aimerais écrire un livre sur les rapports de la musique et la danse. Je pense à ta douceur, ton visage, ton corps, ma pensée devient une symphonie et l’air autour de moi se met à chanter ton nom »… Vendredi [7]. Il a déjeuné en haut du Brévent, face au Mont Blanc : « tout est beau, irréellement beau, comme un rêve de cristal, pur, transparent et radieux. L’air est une caresse et le soleil un tendre baiser. Mais je suis triste… […] Mon univers à moi c’est toi et la danse »… Dimanche [9]. Il rentre du cinéma où il a vu le film La Nef des fous... « Mon amour… Mon amour… Je ferme les yeux, nous sommes à Venise, notre belle chambre, le canal sous la fenêtre… […] Je pensais ce soir à ce pas de deux La Mer que je dansais dans le temps et que j’avais montré à Babilée, je vais essayer de le remonter avec Margenat »… Lundi [10]. Il est monté à l’Aiguille du Midi, « avec le vent coupant comme un rasoir et un paysage de cataclysme de rochers et de glaces. […] c’était beau comme une tragédie »… Il languit d’avoir de ses nouvelles : « Je pense à toi sans cesse donne-moi une image de ta pensée »… [Paris janvier-mars 1967] Lundi soir minuit [23 janvier]. Sur les répétitions de La Tentation de saint Antoine : « c’est pas des vacances, mais ce travail me passionne et tout le monde au théâtre y met du cœur c’est formidable l’ambiance »… Il dit son amour : « tu es tout pour moi tu sais, tout, mon amour, mon fils, ma danse, ma lumière, mon âme, ma tendresse, ma vie, mon rêve »… [1er mars]. « Je pense à toi sans arrêt, je t’aime et je t’embrasse »… Mercredi [8 mars]. « On a répété jusqu’à minuit et demi puis je suis allé manger un morceau avec Barrault, on a encore discuté de la pièce et me voilà maintenant à la maison, crevé, mais calme, en train de penser à toi mon amour. La répétition n’a pas trop mal marché, espérons que cela va se présenter bien »… Delhi mai 1967. Samedi soir 13. Premières impressions d’un autre monde : « ces gens habillés de toutes les mille et mille façons possibles, de toutes les formes et couleurs, des types complètement à poil peints en blanc, d’autres rasés et la tête barbouillée de couleurs, des vaches partout dans les rues, un grouillement et une crasse comme on n’a vu nulle part ! Delhi est une ville immense où on ne sait jamais où on est, des jardins splen

Auktionsarchiv: Los-Nr. 54
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Maurice Béjart. 13 L.A.S., 1965-1974, à Jorge Donn ; 33 pages formats divers, quelques en-têtes, la plupart avec enveloppes (la première en espagnol). Très belle correspondance amoureuse et artistique. Jorge Donn (1947-1992), danseur argentin, fut le soliste emblématique du Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart. Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de ces lettres intimes. [Hammamet (Tunisie)] mardi [27 juillet 1965] (en espagnol). Son art est nouveau, son art est le sien, il a besoin de lui pour faire de grandes choses, il l’attend pour vivre, aimer et danser, pour qu’il devienne avec lui un grand danseur. Il l’aime… [Chamonix janvier 1966]. Mercredi [5]. Il raconte son voyage depuis les environs de Genève, la vue des montagnes, la promenade en ville avant d’écouter Wozzeck. Il est dans sa chambre : « Je pense à toi, je vis avec toi. Ce séjour sera pour moi à la fois un repos du corps et un travail de l’esprit dans le calme et la solitude dont j’ai besoin pour créer, seule ta douce présence est là… […] Mon amour, travaille… tu sais que c’est la chose qui peut me faire le plus de plaisir car j’ai pour toi de grands projets et une grande ambition. Mais travaille en soignant la propreté et les petits détails, je te voyais l’autre jour dans la variation, tu as le sens de la danse et du mouvement, il faut maintenant donner du fini à tout cela, genoux plus tendus, épaulements, placements »… Jeudi soir [6]. « L’oiseau bleu que tu m’as offert est près de moi et me regarde. Tu es aussi près de moi, toujours, mon amour ! »… Il passe des journées entières sans parler à personne, mais il écoute de la musique et lit des livres sur la musique ; Debussy le fascine. « J’aimerais écrire un livre sur les rapports de la musique et la danse. Je pense à ta douceur, ton visage, ton corps, ma pensée devient une symphonie et l’air autour de moi se met à chanter ton nom »… Vendredi [7]. Il a déjeuné en haut du Brévent, face au Mont Blanc : « tout est beau, irréellement beau, comme un rêve de cristal, pur, transparent et radieux. L’air est une caresse et le soleil un tendre baiser. Mais je suis triste… […] Mon univers à moi c’est toi et la danse »… Dimanche [9]. Il rentre du cinéma où il a vu le film La Nef des fous... « Mon amour… Mon amour… Je ferme les yeux, nous sommes à Venise, notre belle chambre, le canal sous la fenêtre… […] Je pensais ce soir à ce pas de deux La Mer que je dansais dans le temps et que j’avais montré à Babilée, je vais essayer de le remonter avec Margenat »… Lundi [10]. Il est monté à l’Aiguille du Midi, « avec le vent coupant comme un rasoir et un paysage de cataclysme de rochers et de glaces. […] c’était beau comme une tragédie »… Il languit d’avoir de ses nouvelles : « Je pense à toi sans cesse donne-moi une image de ta pensée »… [Paris janvier-mars 1967] Lundi soir minuit [23 janvier]. Sur les répétitions de La Tentation de saint Antoine : « c’est pas des vacances, mais ce travail me passionne et tout le monde au théâtre y met du cœur c’est formidable l’ambiance »… Il dit son amour : « tu es tout pour moi tu sais, tout, mon amour, mon fils, ma danse, ma lumière, mon âme, ma tendresse, ma vie, mon rêve »… [1er mars]. « Je pense à toi sans arrêt, je t’aime et je t’embrasse »… Mercredi [8 mars]. « On a répété jusqu’à minuit et demi puis je suis allé manger un morceau avec Barrault, on a encore discuté de la pièce et me voilà maintenant à la maison, crevé, mais calme, en train de penser à toi mon amour. La répétition n’a pas trop mal marché, espérons que cela va se présenter bien »… Delhi mai 1967. Samedi soir 13. Premières impressions d’un autre monde : « ces gens habillés de toutes les mille et mille façons possibles, de toutes les formes et couleurs, des types complètement à poil peints en blanc, d’autres rasés et la tête barbouillée de couleurs, des vaches partout dans les rues, un grouillement et une crasse comme on n’a vu nulle part ! Delhi est une ville immense où on ne sait jamais où on est, des jardins splen

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