Beschreibung:

Manuscrit autographe de l’empereur Napoléon Ier à Sainte-Hélène, intitulé « Emprunt forcé progressif ». Mine de plomb sur papier, 1 p. ¼, in-folio. Précieux manuscrit de la main de Napoléon Ier rédigé en exil à Sainte-Hélène, concernant principalement le système fiscal, NOTES PRÉPARATOIRES À SES « MÉMOIRES », à rapprocher de plusieurs passages publiés dès 1823 par le général Gaspard Gourgaud dans les “Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon” (Bossange frères, Firmin-Didot- t. I, 1823), au chap. III de la partie intitulée « Consuls provisoires », repris dans les “Œuvres de Napoléon Ier à Sainte-Hélène” (Paris, Imprimerie impériale, t. XXXI, 1869). Les pages indiquées ci-dessous se réfèrent à ce-dernier ouvrage. ABOLITION DE L'IMPÔT FORCÉ PROGRESSIF (p. 390). L'Empereur reprend en détail le dispositif de la loi du 19 thermidor an VII [6 août 1799], qui avait été une des mesures les plus impopulaires du Directoire, et en fait la critique : « 1° par cette loi le riche devient pauvre. 2° Les profits sont diminués de la perte dans l'acquisition et la vente des domaines. 3° Tout est arbitraire. A[p]paremment progressive, cette loi... fait perdre bien davantage au trésor... ». RÉORGANISATION DE L'ADMINISTRATION DES IMPOSITIONS DIRECTES (pp. 390-391). Napoléon présente ensuite succinctement le fonctionnement de l'administration fiscale sous la Révolution, notamment celle mise en place par la loi du 22 brumaire an VI (12 novembre 1797), en souligne les défauts, et indique les principes qui l'ont guidé dans sa réforme fiscale au début du Consulat : « L'Assemblée constituante chargea les municipalités de la formation des matrices des rôles de l'imposition directe. Par la Constitution de l'an 3 on créa des préposés pour former les matrices des rôles... Sous le Directoire, on adopta une mauvaise organisation qui coût[a] 4.367.000 et ne produi[si]t aucun bon résultat... Il faut une organisation qui soit faite dans l'espace du ministère des Finances, qui n'ait aucun rap[p]ort nécessaire avec les autorités locales. 99 directeurs, 99 inspecteurs, 840 contrôleurs... qui coûtent 2.473.000, donc une économie de 1.500.000... » Enfin, Napoléon évoque L'ORGANISATION DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE : « La loi sur l'École polytechnique a 52 articles... » (pp. 393-394), et critique le BUDGET DU DIRECTOIRE en l'an VIII. LA PROMESSE TENUE DES ADIEUX DE FONTAINEBLEAU. Napoléon avait dit en 1814 à ses derniers fidèles : « J’écrirai les grandes choses que nous avons faites ensemble », et dira encore à Las Cases au début du mois d'août 1815 : « Nous écrirons nos Mémoires. Oui, il faut travailler , le travail aussi est la faux du temps. Après tout, on doit remplir ses destinées, c'est aussi ma grande doctrine. Eh bien ! Que les miennes s'accomplissent ». Conscient de la place majeure qu’il avait occupée dans l’histoire de son temps, il consacra à Sainte-Hélène de longues heures à dicter – plus rarement écrire – le récit de ses campagnes, et des analyses militaires et politiques sur son époque. Ces textes autobiographiques et historiographiques, écrits à la troisième personne, forment ainsi une véritable somme d’un intérêt majeur pour comprendre sa pensée. UNE GRANDE ŒUVRE HISTORIQUE ET UN MONUMENT À SA LÉGENDE. Éloigné du pouvoir, le monarque déchu s’attacha à façonner son image pour la postérité, lui qui avait su de son temps jouer en maître de tous les moyens de communication pour imposer son personnage public de général révolutionnaire victorieux, de premier consul pacificateur et législateur, puis d’empereur omnipotent et bienfaisant... UNE VÉRITABLE AVENTURE ÉDITORIALE. La publication de ces « mémoires » s'effectua en plusieurs étapes, de 1818 à 1869. Ils firent d'abord l'objet d'éditions partielles par Gourgaud en 1818, O'Meara en 1820 et Las Cases en 1823. De manière non encore exhaustive, et dans un ordre chronologique bouleversé, une très large édition en fut donnée par Gourgaud et Montholon en 1823-1825 sous le titre de “Mémoires pour serv