Beschreibung:

Magritte, René LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À FERDINAND ALQUIÉ, DATÉE BRUXELLES LE 11 JUIN 1959. 1 PAGE 1/2 IN-4, SOUS CHEMISE DEMI-MAROQUIN NOIR. TRÈS INTÉRESSANTE LETTRE SUR SON CÉLÈBRE TABLEAU Je ne vois pas (la femme) cachée dans la forêt que possédait André Breton Ami de Breton et de Joë Bousquet, le philosophe Ferdinand Alquié (1906-1982) s'intéressa à la littérature et à la peinture surréaliste et publia en 1959 une importante étude intitulée Philosophie du Surréalisme. Après avoir lu ce livre, Magritte lui écrit spontanément pour lui dire combien il a été sensible au passage où il parle de son tableau Je ne vois pas (la femme) cachée dans la forêt. Il explique dans sa lettre tout ce qu'il a voulu exprimer dans cette toile. En concevant un tableau, j'évite d'énoncer une idée ou d'exprimer un sentiment (ce que le langage écrit ou parlé peut faire avec plus de chance de précision). Si "idée" il y a, elle est l'idée d'une image sans plus… Pour lui, l'idée ne peut venir qu'après l'image : … Après avoir conçu et peint ce tableau, un commentaire était possible. La question de l'apparence peut surgir et peut-être se comprend ainsi (à propos de ce tableau) : Il n'y a rien de caché puisque nous voyons la femme distinctement. Nous voyons la forêt plus indis[tinc]tement que la femme : nous n'en voyons que le mot. Mais nous PENSONS à la femme et à la forêt. Notre pensée en voyant le tableau est un mystère pour elle-même, elle ne "cache" pas son mystère, puisqu'elle pense avec précision : je ne vois pas la femme que je vois. Sans le mystère, il n'y a rien…