Beschreibung:

LITTÉRATURE. – Ensemble de 3lettres. COLETTE (Gabrielle Sidonie). Lettre autographe signée au peintre Mathurin Méheut S.l.n.d. «...Pour l’article, cher Méheut, je suis tourmentée d’impossibilité. Depuis mon arrivée je me bats avec mon pire ennemi, mon prochain roman. Je n’en ai pas trente pages. c’est un drame pour moi que ces heures où j’écris, je déchire, et j’écris, et puis je n’écris plus. C’est le plus dur moment. Si je le quitte, c’est grave. Deux cent quatre-vingt lignes de 40lettres, Méheut, c’est un travail. Un travail étranger au mien. C’est une rupture d’eff ort, d’un eff ort dont j’ai pris péniblement l’habitude, la servitude, le degré d’inclinaison, la pente d’esprit. Comprenez-moi, Méheut! Personne ne travaille plus diffi cilement que moi. Soyez, au nom du Ciel, celui qui comprend que je ne puis, que je ne dois plus quitter le labeur le plus décevant du monde. Quel sale métier...». – LEDUC (Violette). Lettre autographe signée à Madeleine [probablement Castaing]. Birac (Charente), 15août 1948. «Ménage le matin, écriture tous les après-midi et lecture du gros livre étonnant de Lawrence: «Les Sept piliers de la sagesse». je ne vois pas la campagne d’ici. je sens celle que je traduis avec de l’encre et une plume... Je désire le bord de la mer mais j’y serais moins travailleuse. Mon idole a triomphé. C’est ma religion (S. de B.) [Simone de Beauvoir], ma parfaite combleuse de vide... Enfi n les liens que nous ne pouvons pas nouer sont le témoignage du transcendant...» – SAINTE-BEUVE (Charles- Augustin). Brouillon autographe signé à Jules Pelletier, secrétaire général du Ministère d’État et chargé de la direction du Moniteur. S.l., 1860. Sollicité pour écrire une critique de l’Histoire des Girondins et des massacres de septembre d’Adolphe Granier de Cassagnac, il refuse en dressant un portrait à la fois admiratif et assassin de celui-ci: «...J’ai une diffi culté insurmontable sur cet auteur: il me paraît compromettre tout ce qu’il touche, il est violent et n’a pas la tradition des choses dont il parle... De lui-même, c’est un gladiateur et un casse-cou... Jen’ai, d’ailleurs, jamais eu à me plaindre de lui, mais c’est répulsion de nature, et que je vois très partagée. Il a compromis le romantisme de Hugo, il a compromis le doctrinarisme de Guizot, il compromettrait ce qu’il sent aujourd’hui, si ce régime n’était pas en dehors et au-dessus des coups de plume pour ou contre...»