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Auktionsarchiv: Los-Nr. 154

Paul ÉLUARD.

Schätzpreis
2.000 € - 3.000 €
ca. 2.225 $ - 3.338 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 154

Paul ÉLUARD.

Schätzpreis
2.000 € - 3.000 €
ca. 2.225 $ - 3.338 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

Liste de pièces d'art premier en vue de la vente de 1931. Sans lieu ni date [Paris, 1931]. Manuscrit autographe de 3 pages grand in-folio avec 4 lignes de la main d'André Breton. Précieuse liste autographe de pièces d'art premier classées par pays en vue de la vente aux enchères organisée avec André Breton en juillet 1931. Les pièces décrites proviennent essentiellement d'Océanie puis d'Amérique: les pièces africaines sont minoritaires. “Le Surréalisme dans son refus de la rationalité ne pouvait que se découvrir des affinités avec des expressions artistiques qui échappent à nos habitudes de représentation. Dans le sillage d'Apollinaire et des cubistes, André Breton n'avait pas pu échapper au grand courant d'intérêt pour l'art africain. Des visites à l'appartement d'Apollinaire, il garde le souvenir d'un dédale mystérieux: «L'appartement était exigu, mais d'un tour accidenté: il fallait se faufiler entre les meubles supportant nombre de fétiches africains ou polynésiens mêlés à des objets insolites. » On notera comme un indice révélateur que très jeune il avait fait l'acquisition d'un fétiche de l'île de Pâques, «le premier objet sauvage » qu'il ait possédé, comme il le rappelle dans Nadja. Très tôt l'art océanien va exercer sur Éluard et lui une fascination durable qui se manifeste par leur passion de collectionneurs avertis: lorsqu'ils seront contraints d'organiser une vente commune à l'Hôtel Drouot en juillet 1931, le catalogue comporte 320 numéros. Et Breton n'a pas attendu l'exil aux États-Unis pour acquérir des poupées Hopi, comme en fait foi la reproduction d'une pièce de sa collection dans la revue La Révolution surréaliste du 1er octobre 1927. Pourquoi ces choix, ces attirances ? Breton constate que l'art africain se livre à des variations «sur les apparences extérieures de l' homme et des animaux ». En revanche, du côté de l'art océanien, «s'exprime le plus grand effort immémorial pour rendre compte de l' interpénétration du physique et du mental, pour triompher du dualisme de la perception et de la représentation, pour ne pas s'en tenir à l' écorce et remonter à la sève ». Il faut avoir vu dans l'atelier de la rue Fontaine ces figurations expressives et aérées, recourant à toute une variété de matières, allant des coquillages aux plumes et au liège, avec des ressources d'inventivité surprenantes. À la tombée du jour, on ne distinguait plus que des silhouettes sombres; seuls brillaient d'un éclat minéral les yeux du grand Uli de Nouvelle-Irlande posé sur le bureau de travail, comme une survivance de ces «angoisses primordiales » refoulées par la vie civilisée, dont parle Breton dans Océanie (1948)” (Etienne-Alain Hubert et Philippe Bernier). Dans son essai consacré au Paris des arts, 1930-1950 (2011, pp. 21-22), Pierre Daix souligne le rôle paradoxal joué par l'Exposition coloniale - pourtant dénoncée par les écrivains surréalistes - dont “l'importance culturelle a été beaucoup plus marquante et progressiste qu'il n'y parut d'abord”. Et de citer Jean Laude: “À l'Hôtel Drouot sont nommés des experts en «arts primitifs ». En 1931, ils dispersent à de hautes enchères les collections de Paul Éluard et André Breton ” Le produit de la vente, plus élevé que prévu, servit en partie à financer le Surréalisme au service de la révolution.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 154
Auktion:
Datum:
07.11.2019
Auktionshaus:
Pierre Bergé & Associés
Salle 5 - Drouot-Richelieu - 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

Liste de pièces d'art premier en vue de la vente de 1931. Sans lieu ni date [Paris, 1931]. Manuscrit autographe de 3 pages grand in-folio avec 4 lignes de la main d'André Breton. Précieuse liste autographe de pièces d'art premier classées par pays en vue de la vente aux enchères organisée avec André Breton en juillet 1931. Les pièces décrites proviennent essentiellement d'Océanie puis d'Amérique: les pièces africaines sont minoritaires. “Le Surréalisme dans son refus de la rationalité ne pouvait que se découvrir des affinités avec des expressions artistiques qui échappent à nos habitudes de représentation. Dans le sillage d'Apollinaire et des cubistes, André Breton n'avait pas pu échapper au grand courant d'intérêt pour l'art africain. Des visites à l'appartement d'Apollinaire, il garde le souvenir d'un dédale mystérieux: «L'appartement était exigu, mais d'un tour accidenté: il fallait se faufiler entre les meubles supportant nombre de fétiches africains ou polynésiens mêlés à des objets insolites. » On notera comme un indice révélateur que très jeune il avait fait l'acquisition d'un fétiche de l'île de Pâques, «le premier objet sauvage » qu'il ait possédé, comme il le rappelle dans Nadja. Très tôt l'art océanien va exercer sur Éluard et lui une fascination durable qui se manifeste par leur passion de collectionneurs avertis: lorsqu'ils seront contraints d'organiser une vente commune à l'Hôtel Drouot en juillet 1931, le catalogue comporte 320 numéros. Et Breton n'a pas attendu l'exil aux États-Unis pour acquérir des poupées Hopi, comme en fait foi la reproduction d'une pièce de sa collection dans la revue La Révolution surréaliste du 1er octobre 1927. Pourquoi ces choix, ces attirances ? Breton constate que l'art africain se livre à des variations «sur les apparences extérieures de l' homme et des animaux ». En revanche, du côté de l'art océanien, «s'exprime le plus grand effort immémorial pour rendre compte de l' interpénétration du physique et du mental, pour triompher du dualisme de la perception et de la représentation, pour ne pas s'en tenir à l' écorce et remonter à la sève ». Il faut avoir vu dans l'atelier de la rue Fontaine ces figurations expressives et aérées, recourant à toute une variété de matières, allant des coquillages aux plumes et au liège, avec des ressources d'inventivité surprenantes. À la tombée du jour, on ne distinguait plus que des silhouettes sombres; seuls brillaient d'un éclat minéral les yeux du grand Uli de Nouvelle-Irlande posé sur le bureau de travail, comme une survivance de ces «angoisses primordiales » refoulées par la vie civilisée, dont parle Breton dans Océanie (1948)” (Etienne-Alain Hubert et Philippe Bernier). Dans son essai consacré au Paris des arts, 1930-1950 (2011, pp. 21-22), Pierre Daix souligne le rôle paradoxal joué par l'Exposition coloniale - pourtant dénoncée par les écrivains surréalistes - dont “l'importance culturelle a été beaucoup plus marquante et progressiste qu'il n'y parut d'abord”. Et de citer Jean Laude: “À l'Hôtel Drouot sont nommés des experts en «arts primitifs ». En 1931, ils dispersent à de hautes enchères les collections de Paul Éluard et André Breton ” Le produit de la vente, plus élevé que prévu, servit en partie à financer le Surréalisme au service de la révolution.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 154
Auktion:
Datum:
07.11.2019
Auktionshaus:
Pierre Bergé & Associés
Salle 5 - Drouot-Richelieu - 9, rue Drouot 75009 Paris
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