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Auktionsarchiv: Los-Nr. 18

Lettre autographe de Baudelaire, signée

Schätzpreis
25.000 € - 30.000 €
ca. 36.533 $ - 43.840 $
Zuschlagspreis:
58.000 €
ca. 84.758 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 18

Lettre autographe de Baudelaire, signée

Schätzpreis
25.000 € - 30.000 €
ca. 36.533 $ - 43.840 $
Zuschlagspreis:
58.000 €
ca. 84.758 $
Beschreibung:

Lettre autographe de Baudelaire, signée «C.B.», adressée à son ami et conseiller financier Narcisse Ancelle le jeudi 21 décembre 1865. Baudelaire souffre depuis une quinzaine de jours de névralgies à la tête, l'obligeant à s'emmailloter et s'imbiber d'eau sédative. Le mal est lancinant. Il demande à son ami de dégager, du Mont-de-Pièté, la montre qu'il y avait déposé. Ce souvenir lui est indispensable, ayant pour habitude de regarder l'heure à tout instant, il ne peut supporter l'idée de ne pas avoir une montre sur lui ou à son bureau. Les relations entre Baudelaire et Ancelle deviennent meilleures, le poète comprenant les arguments de son conseiller financier. Baudelaire réclame de l'argent pour assouvir son plaisir de faire des cadeaux pour Noël. Il s'isole toutefois, n'ayant des pensées que pour sa tendre mère et son ami Julien Lemer, adressant au passage quelques piques à Henri Rochefort et George Sand Exilé en Belgique il se plaint du manque d'éditions faites de ses oeuvres et de la difficulté de faire publier son livre sur la Belgique tant qu'il y résiderait. Huit pages, in-8, avec petits trous sans gravité. «Mon cher Ancelle, Il y a bien longtemps que j'aurais dû vous répondre; mais j'ai été saisi par une névralgie à la tête qui dure depuis plus de quinze jours; vous savez que cela rend bête et fou; et pour pouvoir écrire aujourd'hui à vous, à Lemer, et à ma mère, j'ai été obligé de m'emmailloter la tête dans un bourrelet que j'imbibe d'heure en heure d'eau sédative. Les crises sont moins violentes que l'an passé, mais le mal dure bien plus longtemps. Je dois, avant tout, vous faire mille excuses pour l'ennui que je vais vous causer. Rien n'est plus insupportable que les commissions, pour un homme occupé. Je sens combien je suis indiscret, mais comment faire, et à qui m'adresser, si ce n'est à vous? Il s'agit de la montre. D'ailleurs, le temps est venu (sinon passé!) de la dégager, et vous savez combien je tiens à ce souvenir. J'ai cette manie de vouloir savoir l'heure à tout instant, et de ne pas pouvoir travailler sans pendule. Or, je n'en ai pas dans ma chambre. Pendant très longtemps, je me suis servi d'une montre prêtée qui m'a été réclamée. Ainsi, il vaut mieux dégager que renouveler. Je suis vraiment désolé des courses que cela va vous imposer. Aller une fois, deux fois peut-être, au Mont-de-Piété, empaqueter soigneusement cela dans une petite boîte, de telle façon que l'objet ne puisse pas bouger en route, et, enfin, le déposer au chemin de fer, ou à la poste, en demandant un reçu. Je crois qu'heureusement vous avez ce qu'on nomme une grande reconnaissance, et que le bureau de la rue Joubert est un grand bureau. Alors, il n'y aura qu'une course. Mais vous pouvez vous débarrasser de tout cela sur un commissionnaire en qui vous ayez confiance. Le reçu ci-joint représente les 40 frs. de la montre, 100 frs. que je vous demande pour suffire aux besoins du Jour de l'An (ce qui me navre), (et c'est pour les soustraire à la maîtresse de l'Hôtel que je vous prie de me les adresser poste restante,) enfin 10 frs. que je suppose devoir être plus que suffisants pour les intérêts du Mont-de-Piété et les deux affranchissements. Il va sans dire qu'il faut que dans les premiers mois de l'année je rétablisse équilibre dérangé par une avance de 300 frs. C'est facile, en ne prenant que 80 ou 90 frs. par mois. En Avril, nous serons au pair. Je ne me vante pas de posséder encore ces vulgaires vertus que vous m'avez tant prêchées, mais cependant vous avez pu vous apercevoir que j'y tends un peu. J'ai à peu près une trentaine de francs à éparpiller entre les domestiques, et je ne peux pas ne pas apporter quelques bagatelles dans deux ou trois maisons, particulièrement chez Mad. Hugo où j'ai longtemps fréquenté. Maintenant, je ne vois plus personne, malgré votre conseil. J'aime mieux mon ennui que la distraction causée par des conversations insipides. Et puis j'ai l'esprit toujours tourné vers ma mère, ou vers ce maudit Julien Lemer. R

Auktionsarchiv: Los-Nr. 18
Auktion:
Datum:
01.12.2009
Auktionshaus:
GROS & DELETTREZ SVV
22 rue Drouot
75009 Paris
Frankreich
contact@gros-delettrez.com
+33 (0)1 4770 8304
+33 (0)1 4523 0164
Beschreibung:

Lettre autographe de Baudelaire, signée «C.B.», adressée à son ami et conseiller financier Narcisse Ancelle le jeudi 21 décembre 1865. Baudelaire souffre depuis une quinzaine de jours de névralgies à la tête, l'obligeant à s'emmailloter et s'imbiber d'eau sédative. Le mal est lancinant. Il demande à son ami de dégager, du Mont-de-Pièté, la montre qu'il y avait déposé. Ce souvenir lui est indispensable, ayant pour habitude de regarder l'heure à tout instant, il ne peut supporter l'idée de ne pas avoir une montre sur lui ou à son bureau. Les relations entre Baudelaire et Ancelle deviennent meilleures, le poète comprenant les arguments de son conseiller financier. Baudelaire réclame de l'argent pour assouvir son plaisir de faire des cadeaux pour Noël. Il s'isole toutefois, n'ayant des pensées que pour sa tendre mère et son ami Julien Lemer, adressant au passage quelques piques à Henri Rochefort et George Sand Exilé en Belgique il se plaint du manque d'éditions faites de ses oeuvres et de la difficulté de faire publier son livre sur la Belgique tant qu'il y résiderait. Huit pages, in-8, avec petits trous sans gravité. «Mon cher Ancelle, Il y a bien longtemps que j'aurais dû vous répondre; mais j'ai été saisi par une névralgie à la tête qui dure depuis plus de quinze jours; vous savez que cela rend bête et fou; et pour pouvoir écrire aujourd'hui à vous, à Lemer, et à ma mère, j'ai été obligé de m'emmailloter la tête dans un bourrelet que j'imbibe d'heure en heure d'eau sédative. Les crises sont moins violentes que l'an passé, mais le mal dure bien plus longtemps. Je dois, avant tout, vous faire mille excuses pour l'ennui que je vais vous causer. Rien n'est plus insupportable que les commissions, pour un homme occupé. Je sens combien je suis indiscret, mais comment faire, et à qui m'adresser, si ce n'est à vous? Il s'agit de la montre. D'ailleurs, le temps est venu (sinon passé!) de la dégager, et vous savez combien je tiens à ce souvenir. J'ai cette manie de vouloir savoir l'heure à tout instant, et de ne pas pouvoir travailler sans pendule. Or, je n'en ai pas dans ma chambre. Pendant très longtemps, je me suis servi d'une montre prêtée qui m'a été réclamée. Ainsi, il vaut mieux dégager que renouveler. Je suis vraiment désolé des courses que cela va vous imposer. Aller une fois, deux fois peut-être, au Mont-de-Piété, empaqueter soigneusement cela dans une petite boîte, de telle façon que l'objet ne puisse pas bouger en route, et, enfin, le déposer au chemin de fer, ou à la poste, en demandant un reçu. Je crois qu'heureusement vous avez ce qu'on nomme une grande reconnaissance, et que le bureau de la rue Joubert est un grand bureau. Alors, il n'y aura qu'une course. Mais vous pouvez vous débarrasser de tout cela sur un commissionnaire en qui vous ayez confiance. Le reçu ci-joint représente les 40 frs. de la montre, 100 frs. que je vous demande pour suffire aux besoins du Jour de l'An (ce qui me navre), (et c'est pour les soustraire à la maîtresse de l'Hôtel que je vous prie de me les adresser poste restante,) enfin 10 frs. que je suppose devoir être plus que suffisants pour les intérêts du Mont-de-Piété et les deux affranchissements. Il va sans dire qu'il faut que dans les premiers mois de l'année je rétablisse équilibre dérangé par une avance de 300 frs. C'est facile, en ne prenant que 80 ou 90 frs. par mois. En Avril, nous serons au pair. Je ne me vante pas de posséder encore ces vulgaires vertus que vous m'avez tant prêchées, mais cependant vous avez pu vous apercevoir que j'y tends un peu. J'ai à peu près une trentaine de francs à éparpiller entre les domestiques, et je ne peux pas ne pas apporter quelques bagatelles dans deux ou trois maisons, particulièrement chez Mad. Hugo où j'ai longtemps fréquenté. Maintenant, je ne vois plus personne, malgré votre conseil. J'aime mieux mon ennui que la distraction causée par des conversations insipides. Et puis j'ai l'esprit toujours tourné vers ma mère, ou vers ce maudit Julien Lemer. R

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Datum:
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