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Auktionsarchiv: Los-Nr. 106

Lettre autographe adressée à Madame

Schätzpreis
6 €
ca. 6 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 106

Lettre autographe adressée à Madame

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6 €
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n. a.
Beschreibung:

Lettre autographe adressée à Madame [Louise-Rose], comtesse de Berthier, née Babaud de La Chaussade . Paris, 7 juillet 1770. 2 pp. in 4 (19,7 x 16 cm), adresse autographe au verso du second feuillet « A Madame – Madame la Comtesse de Berthier » , traces de cachet de cire rouge, déchirure à l’ouverture sans atteinte au texte. Importante lettre évoquant sa brouille avec la comtesse de Boufflers Rousseau ouvre sa lettre sur un quatrain : « Pauvres aveugles que nous sommes ? Ciel, démasque les imposteurs, Et force leurs barbares cœurs Et s’ouvrir aux regards des hommes » « Deux raisons, Madame, outre les tracas d’un débarquement, m’ont empêché d’aller vous voir à mon arrivée. La première que vous m’avez écrit vous-même que quand même nous serions rapprochés vous ne pourriez pas me voir, l’autre que je suis déterminé à n’avoir aucune relation avec quiconque en a avec la Comtesse de Boufflers . C’est à vous, Madame, à m’instruire si ces deux obstacles existent ou non ; s’ils n’existent pas j’irai avec le plus vif empressement contenter le besoin de vous voir que me donna la première lettre que vous me fîtes l’honneur de m’écrire et qu’ont augmenté toutes les autres. Un rendez-vous au spectacle ne saurait me convenir, parce que, bien éloigné de vouloir me cacher, je ne veux pas non plus me donner en spectacle moi-même : mais s’il arrivois que le hazard nous y conduisit en même jours, et que je le susse, ne doutez pas que je ne profitasse avec transport du plaisir de vous y voir et même que je ne me présentasse à votre loge si j ‘étois sur que cela ne vous déplut pas. Je suis affligé d’apprendre votre prochain départ. Est-ce pour augmenter mon regret que vous me proposez de vous suivre en nivernois ? Bonjour, Madame, donnez-moi de vos nouvelles et vos ordres durant le séjour qui vous reste à faire à Paris. Donnez-moi votre adresse en province, et souvenez-vous de moi quelquefois. Pas un mot du prétendu opéra qu’on dit que je vais donner. J’espère que de sa vie J.J.R. n’aura plus rien a démêler avec le public. Quand quelque bruit coure de moi : croyez toujours exactement le contraire, vous vous tromperez rarement ». Au cours de l’été 1770, Rousseau est de retour à Paris. Après son exil forcé en Suisse, puis en Angleterre, il revient s’installer rue Plâtrière à Paris, l’actuelle rue Jean-Jaques Rousseau. Il y fréquente avec assiduité le salon tenu par la comtesse de Boufflers (1725-1800), salon qu’elle put ouvrir au Temple grâce à sa proximité avec le prince de Conti qui en détenait l’usufruit. Devenu l’amie intime du philosophe – elle œuvre notamment pour sa réconciliation avec Hume – la brouille survient après une lecture des Confessions , en présence notamment du prince royal de Suède, et à propos desquelles la comtesse déclare que « ces infâmes mémoires sont dignes d’un valet de basse-cour ». Le dernier paragraphe est prémonitoire. Dans sa biographie de Jean-Jacques Rousseau Jean Guéhenno remarque que, bien que tolérant toujours les visiteurs, « sa correspondance est moins abondante à partir de ce point. Non seulement a-t-il moins écrit mais il refusait également très souvent de répondre à son courrier, et refusait même d’accepter des lettres, afin d’avoir à régler les droits postaux. » La femme de lettres Louis-Rose Babaud de La Chaussade (1747-1817) entretint une correspondance abondante avec celui qu’elle appelait « son second père ».

Auktionsarchiv: Los-Nr. 106
Auktion:
Datum:
27.11.2018
Auktionshaus:
Artoria
rue du Jeu-de-l'Arc 15
1207 Genève
Schweiz
contact@artoria.ch
+41 (0)22 727 07 99
Beschreibung:

Lettre autographe adressée à Madame [Louise-Rose], comtesse de Berthier, née Babaud de La Chaussade . Paris, 7 juillet 1770. 2 pp. in 4 (19,7 x 16 cm), adresse autographe au verso du second feuillet « A Madame – Madame la Comtesse de Berthier » , traces de cachet de cire rouge, déchirure à l’ouverture sans atteinte au texte. Importante lettre évoquant sa brouille avec la comtesse de Boufflers Rousseau ouvre sa lettre sur un quatrain : « Pauvres aveugles que nous sommes ? Ciel, démasque les imposteurs, Et force leurs barbares cœurs Et s’ouvrir aux regards des hommes » « Deux raisons, Madame, outre les tracas d’un débarquement, m’ont empêché d’aller vous voir à mon arrivée. La première que vous m’avez écrit vous-même que quand même nous serions rapprochés vous ne pourriez pas me voir, l’autre que je suis déterminé à n’avoir aucune relation avec quiconque en a avec la Comtesse de Boufflers . C’est à vous, Madame, à m’instruire si ces deux obstacles existent ou non ; s’ils n’existent pas j’irai avec le plus vif empressement contenter le besoin de vous voir que me donna la première lettre que vous me fîtes l’honneur de m’écrire et qu’ont augmenté toutes les autres. Un rendez-vous au spectacle ne saurait me convenir, parce que, bien éloigné de vouloir me cacher, je ne veux pas non plus me donner en spectacle moi-même : mais s’il arrivois que le hazard nous y conduisit en même jours, et que je le susse, ne doutez pas que je ne profitasse avec transport du plaisir de vous y voir et même que je ne me présentasse à votre loge si j ‘étois sur que cela ne vous déplut pas. Je suis affligé d’apprendre votre prochain départ. Est-ce pour augmenter mon regret que vous me proposez de vous suivre en nivernois ? Bonjour, Madame, donnez-moi de vos nouvelles et vos ordres durant le séjour qui vous reste à faire à Paris. Donnez-moi votre adresse en province, et souvenez-vous de moi quelquefois. Pas un mot du prétendu opéra qu’on dit que je vais donner. J’espère que de sa vie J.J.R. n’aura plus rien a démêler avec le public. Quand quelque bruit coure de moi : croyez toujours exactement le contraire, vous vous tromperez rarement ». Au cours de l’été 1770, Rousseau est de retour à Paris. Après son exil forcé en Suisse, puis en Angleterre, il revient s’installer rue Plâtrière à Paris, l’actuelle rue Jean-Jaques Rousseau. Il y fréquente avec assiduité le salon tenu par la comtesse de Boufflers (1725-1800), salon qu’elle put ouvrir au Temple grâce à sa proximité avec le prince de Conti qui en détenait l’usufruit. Devenu l’amie intime du philosophe – elle œuvre notamment pour sa réconciliation avec Hume – la brouille survient après une lecture des Confessions , en présence notamment du prince royal de Suède, et à propos desquelles la comtesse déclare que « ces infâmes mémoires sont dignes d’un valet de basse-cour ». Le dernier paragraphe est prémonitoire. Dans sa biographie de Jean-Jacques Rousseau Jean Guéhenno remarque que, bien que tolérant toujours les visiteurs, « sa correspondance est moins abondante à partir de ce point. Non seulement a-t-il moins écrit mais il refusait également très souvent de répondre à son courrier, et refusait même d’accepter des lettres, afin d’avoir à régler les droits postaux. » La femme de lettres Louis-Rose Babaud de La Chaussade (1747-1817) entretint une correspondance abondante avec celui qu’elle appelait « son second père ».

Auktionsarchiv: Los-Nr. 106
Auktion:
Datum:
27.11.2018
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