Beschreibung:

LEIRIS (M.) – BACON (F.). Miroir de la tauromachie. Paris, Daniel Lelong é diteur, 1990, in-folio, en feuilles, couverture, boîte-étui d'éditeur. Miroir de la tauromachie : premier et dernier témoin d'une amitié. Lorsque l'écrivain Michel Leiris (1901-1990) découvre l'œuvre de Francis Bacon dans le courant des années 1960, son enthousiasme est immédiat. Pour celui qui, dans l'entre-deux-guerres, avait été l'ami d'artistes aussi novateurs que Giacometti, Miró ou Picasso, la rencontre de l'œuvre du peintre anglais est une renaissance à la fois esthétique et littéraire. Alors qu'il était resté étranger aux abstractions autant qu'aux mouvements postmodernes américains, Leiris retrouve enfin, à ce contact, la sensation stimulante d'une résonance esthétique avec un artiste dont il pressent qu'il sera l'une des voix éminentes de la modernité de l'après-guerre. Bientôt, les deux hommes se rencontrent et, bien qu' a priori très différents, leur relation prend très vite le tour d'une profonde amitié. En 1966, paraît la première des nombreuses préfaces que l'écrivain consacrera aux expositions françaises de l'artiste, dont il contribue ainsi à asseoir la renommée. Leiris posséda plusieurs toiles du peintre, parmi lesquelles son portrait et l'un des autoportraits. En retour, il n'est pas anodin que Bacon, qui écrivit peu, ait consacré à son ami – qui plus est, en français –, les seules lignes qu'il ait jamais écrites à propos d'un écrivain. Miroir de la tauromachie , qui avait été publié pour la première fois en 1938, avec trois dessins d'André Masson, est le premier ouvrage que Leiris offrit au peintre au début de leur amitié. 4 lithographies originales en couleurs par Francis Bacon (1909-1992), toutes signées au crayon par l'artiste. Lorsque Leiris donna son livre au peintre, son geste n'était certainement pas fortuit : Leiris développe là les grandes lignes d'une esthétique qui semble anticiper la lecture même qu'il fera bientôt de l'œuvre du peintre. Celui-ci y fut sensible, comme en témoignent plusieurs passages soulignés sur son exemplaire, et semble s'être immédiatement et pleinement reconnu dans la vision tourmentée que Leiris donne de la beauté. Au point qu'en 1969, alors que plastiquement la tauromachie ne l'avait jamais retenu jusque-là, il peint successivement trois grandes toiles sur ce thème. La parution chez Lelong en 1990 du texte de Leiris accompagné de 4 lithographies en couleurs par Bacon, malgré le peu de goût de celui-ci pour les éditions illustrées, vint clore leur relation par une collaboration sur le texte même qui avait été le prélude de leur complicité : Michel Leiris devait s’éteindre le 30 septembre 1990. Le colophon de l’édition, daté du 18 octobre 1990, précise : « Désireux de réaliser un livre ensemble, Michel Leiris et Francis Bacon avaient conçu le projet de réunir les textes de l'un et les images de l'autre sur le thème de la tauromachie. Michel Leiris a pu voir terminées les quatre lithographies de Francis Bacon mais il est décédé le 30 septembre 1990 avant de pouvoir signer le colophon de ce livre comme il l'avait prévu. » Édition limitée à 155 exemplaires, tous sur vélin d'Arches, celui-ci est le n° 9. Dimensions : 510 x 385 mm. Sabatier, Francis Bacon Œ uvre graphique – Gr aphic work. Catalogue raisonné , 2012, pp. 94-97, nos 29 et 30 ; Frémon, « Bacon, un envoûtement », in Leiris & Co , Gallimard – Centre Pompidou-Metz, 2015, pp. 328-341 ; Daki, « Leiris / Bacon, une amitié à l'œuvre », in Revue de littérature comparé e , 2/2003, n° 306, pp. 169-181 ; […], Francis Bacon l'œuvre gravé . Collection Alexandre Tacou , Milsztein, 2013, n° 37. Provenance