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Auktionsarchiv: Los-Nr. 796

LAUZUN Antonin Nompar de Caumont, duc de…

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.371 $ - 4.495 $
Zuschlagspreis:
3.640 €
ca. 4.090 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 796

LAUZUN Antonin Nompar de Caumont, duc de…

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.371 $ - 4.495 $
Zuschlagspreis:
3.640 €
ca. 4.090 $
Beschreibung:

LAUZUN Antonin Nompar de Caumont, duc de (1633-1723) officier et aventurier, il épousa la Grande Mademoiselle. L.A.S. « Lausun », [février 1676], à LOUIS XIV ; 2 pages in4, adresse « Au Roy » (légèrement rognée dans le bas sans perte de texte). Extraordinaire document : c’est la lettre pour le Roi laissée par Lauzun lors de sa tentative d’évasion de la forteresse de Pignerol, implorant son pardon et demandant son retour en grâce. [Arrêté le 25 novembre 1671, Lauzun avait été incarcéré dans la forteresse de Pignerol, où il devait rester dix ans. En février 1676, il tenta de s’évader, et laissa cette lettre sur une table avant de se sauver ; mais il fut rattrapé. Dans ses Mémoires, Mademoiselle de Montpensier raconte cette tentative d’évasion, en précisant : « On trouva sur une table une lettre qu’il écrivoit au roi et une à M. de Louvois. Dangeau [...] se trouva chez Madame de Montespan, où on jouoit, lorsqu’elle fut lue ; (je crois que le roi l’avoit vue encore devant) [il dit] que jamais il n’a vu une lettre si tendre, si respectueuse pour le roi et de si bon sens »...] « Lexperience que j’ay des genereusse bontés de Vostre Majesté ne me permettant de pas douter que son cœur toust royal ne soist a lexamble de Dieu, touché des longues penitances que souffre un misérable ; j’ay creu que si je pouvois exposer aux yeus de Vostre Majesté, le pitoyable estast auquel je me trouve et ma parfaite resignation à toutes ces volontés, se seroist ases pour optenir de sa clemance, le pardon de se qui Luy a peu estre desagreable dans ma conduyte. Je ne say point Sire, et ne meinforme point de quoy je suis acussé, je nalegue point à Vostre Majesté, que les tesmougniages de ceux qui mont voulu nuyre peuvent estre suspec, ny que les preuves qui paroisent les plus cleres sont souvant trompeusse »… Il l’assure que sa volonté n’a jamais été mal intentionnée à son égard ; il ne tente pas de se justifier, mais seulement de faire appel à la magnanimité et à la bonté du cœur du Roi : « jay esté coupable puisque je Luy ay depleu ». Il espérait qu’avec le temps sa juste colère céderait à sa compassion, mais il ne parvenait pas à l’atteindre, ni par ses lettres, ni par ses actions : « La croyance dont je metois flaté de pouvoir avec le tems optenir la permition descrire libremant à Vostre Majesté, ou aux ministres qui ont lhoneur de laprocher, ma conservé la vie, depuis plus de quatre ans pandant lesquels je nay point épargnié de solisitations et prieres pour jouir de cette faveur. Mais enfein Sire voyant mes efors inutilles, et lunique sperance qui me flatois absolumant perdue, il ne me reste autre party a prandre que celuy du desepoir, qui me force à me presipiter dans un peril evident pour me tirer dune misere insuportable »… Ce n’est pas l’extrême rigueur de sa prison ni toutes les privations qu’il a subies qui le peinent, mais « leinposibilité seulle ou je me vois de demander, daprandre, et dexecuter les volontés de Vostre Majesté a quoy consiste toust le bonheur de ma vie »… Il le supplie à genoux d’avoir pitié de lui, et de croire que s’il va tenter ce qui paraît impossible, ce n’est point pour s’affranchir de la prison, mais pour chercher la mort, ou les moyens de lui faire savoir sa déférence et son entière soumission sans réserves à ses ordres. Il remet son sort entre ses mains : « soist pour retourner volonteremant manfermer dans un nouvo cachot y finir mes jours an languer, soit pour resevoir de sa magnifisance une vie qui Luy est consacrée à plusieurs tiltres, et laler employer avec joye pour son servisse, en tel lieu du monde quil Luy plaira masigner. Cest la grasse que je demande a Vostre Majesté, prosterné de cœur a ses piés, ou je Luy proteste que quelque sucses que puisse avoir mon entreprisse, et quoy que se soist qu’il plaisse a Vostre Majesté de me commander, jusques a mon dernier soupir elle sera ponctuelemant obeie »…

Auktionsarchiv: Los-Nr. 796
Auktion:
Datum:
04.04.2019
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
Salle 6 - Hôtel Douot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

LAUZUN Antonin Nompar de Caumont, duc de (1633-1723) officier et aventurier, il épousa la Grande Mademoiselle. L.A.S. « Lausun », [février 1676], à LOUIS XIV ; 2 pages in4, adresse « Au Roy » (légèrement rognée dans le bas sans perte de texte). Extraordinaire document : c’est la lettre pour le Roi laissée par Lauzun lors de sa tentative d’évasion de la forteresse de Pignerol, implorant son pardon et demandant son retour en grâce. [Arrêté le 25 novembre 1671, Lauzun avait été incarcéré dans la forteresse de Pignerol, où il devait rester dix ans. En février 1676, il tenta de s’évader, et laissa cette lettre sur une table avant de se sauver ; mais il fut rattrapé. Dans ses Mémoires, Mademoiselle de Montpensier raconte cette tentative d’évasion, en précisant : « On trouva sur une table une lettre qu’il écrivoit au roi et une à M. de Louvois. Dangeau [...] se trouva chez Madame de Montespan, où on jouoit, lorsqu’elle fut lue ; (je crois que le roi l’avoit vue encore devant) [il dit] que jamais il n’a vu une lettre si tendre, si respectueuse pour le roi et de si bon sens »...] « Lexperience que j’ay des genereusse bontés de Vostre Majesté ne me permettant de pas douter que son cœur toust royal ne soist a lexamble de Dieu, touché des longues penitances que souffre un misérable ; j’ay creu que si je pouvois exposer aux yeus de Vostre Majesté, le pitoyable estast auquel je me trouve et ma parfaite resignation à toutes ces volontés, se seroist ases pour optenir de sa clemance, le pardon de se qui Luy a peu estre desagreable dans ma conduyte. Je ne say point Sire, et ne meinforme point de quoy je suis acussé, je nalegue point à Vostre Majesté, que les tesmougniages de ceux qui mont voulu nuyre peuvent estre suspec, ny que les preuves qui paroisent les plus cleres sont souvant trompeusse »… Il l’assure que sa volonté n’a jamais été mal intentionnée à son égard ; il ne tente pas de se justifier, mais seulement de faire appel à la magnanimité et à la bonté du cœur du Roi : « jay esté coupable puisque je Luy ay depleu ». Il espérait qu’avec le temps sa juste colère céderait à sa compassion, mais il ne parvenait pas à l’atteindre, ni par ses lettres, ni par ses actions : « La croyance dont je metois flaté de pouvoir avec le tems optenir la permition descrire libremant à Vostre Majesté, ou aux ministres qui ont lhoneur de laprocher, ma conservé la vie, depuis plus de quatre ans pandant lesquels je nay point épargnié de solisitations et prieres pour jouir de cette faveur. Mais enfein Sire voyant mes efors inutilles, et lunique sperance qui me flatois absolumant perdue, il ne me reste autre party a prandre que celuy du desepoir, qui me force à me presipiter dans un peril evident pour me tirer dune misere insuportable »… Ce n’est pas l’extrême rigueur de sa prison ni toutes les privations qu’il a subies qui le peinent, mais « leinposibilité seulle ou je me vois de demander, daprandre, et dexecuter les volontés de Vostre Majesté a quoy consiste toust le bonheur de ma vie »… Il le supplie à genoux d’avoir pitié de lui, et de croire que s’il va tenter ce qui paraît impossible, ce n’est point pour s’affranchir de la prison, mais pour chercher la mort, ou les moyens de lui faire savoir sa déférence et son entière soumission sans réserves à ses ordres. Il remet son sort entre ses mains : « soist pour retourner volonteremant manfermer dans un nouvo cachot y finir mes jours an languer, soit pour resevoir de sa magnifisance une vie qui Luy est consacrée à plusieurs tiltres, et laler employer avec joye pour son servisse, en tel lieu du monde quil Luy plaira masigner. Cest la grasse que je demande a Vostre Majesté, prosterné de cœur a ses piés, ou je Luy proteste que quelque sucses que puisse avoir mon entreprisse, et quoy que se soist qu’il plaisse a Vostre Majesté de me commander, jusques a mon dernier soupir elle sera ponctuelemant obeie »…

Auktionsarchiv: Los-Nr. 796
Auktion:
Datum:
04.04.2019
Auktionshaus:
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Salle 6 - Hôtel Douot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
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