Beschreibung:

Lampadaire «Bouclier» modèle «Élysée» Métal laqué ivoire Édition Verre Lumière sous l'égide du Mobilier National 1973 H_151 cm A «Shield» floor lamp model «Elysée» by Pierre Paulin in ivory lacquered metal made by Verre Lumière, edition authorized by the Mobilier National Bibliographie: - Diane Saunier & Perrigault Pierre, Pierre Perrigault. L'Architecte du mobilier 1950-2000. Rigueur et Passion, Diffusion Seuil, Paris, 2000. Modèle similaire reproduit p. 220. - Collectif, Pierre Paulin Le Design au pouvoir, RMN, Paris, 2008. Modèle similaire reproduit p. 55. - Nadine Descendre, Pierre Paulin L'Homme et l'OEuvre, Albin Michel, Paris, 2014. Modèle similaire reproduit p. 139. - Alex Coles, Pierre Doze & Didier Krzentowski, The Complete Designers' Lights II: 35 Years of Collecting. Clémence et Didier Krzentowski, JRPIRingier, Zurich, 2014. Modèle similaire reproduit p. 287. - Cloé Pitiot (dir.), Paulin, exposition du 11 mai au 22 août 2016 au Centre Pompidou, Paris, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2016. Modèle similaire reproduit p. 120. «Je veux faire entrer la modernité à l'Élysée.» Georges Pompidou e paysage du mobilier contemporain français connut une grande transformation dans les années 1960, alors que la société elle-même était en pleine mutation avec le développement de la société de consommation. Suite au succès de la XIIIe Triennale de Milan (Italie), Jean Coural (1925-2001), administrateur général du Mobilier National, convainquit André Malraux (1901-1976) d'ouvrir un département spécial au sein de ce dernier en 1964: l'Atelier de Recherche et de Création - ARC - était né. Selon le mot de Jean Coural, cet atelier avait pour objectif de «promouvoir un style français contemporain dans le cadre d'un mécénat d'État», collant parfaitement avec la nouvelle politique culturelle menée par le Ministre André Malraux. Dans le tumulte des années 1960, décennie de mouvements et de nouveautés, l'ARC mit l'accent sur la créativité et l'originalité tant des matières que des formes: l'État voulait que cet atelier soit le reflet de ses besoins et sa première vocation était donc de produire du mobilier unique, ou en petite série, pour meubler les institutions gouvernementales: l'aménagement du Palais de l'Élysée par Pierre Paulin au début des années 1970 reflète parfaitement, non seulement la position de l'État commanditaire, mais aussi sa volonté de nouveauté et de support auprès des créateurs. Conseillé par Jean Coural, le couple présidentiel voulait réaménager trois pièces du rez-dechaussée: le Salon des tableaux, la Salle à manger et le Fumoir. Férus d'art contemporain, Claude (1912-2007) et Georges Pompidou (1911-1974) choisirent les prototypes de Pierre Paulin déjà exposé au MoMA (New York) depuis 1965, ce designer des formes d'une grande modernité. Classés Monuments Historiques, Pierre Paulin ne pouvait toucher aux murs de l'Élysée: «J'ai fait des pièces dans les pièces.» Après de nombreux croquis et dessins, il a donc réussi à préserver la réversibilité de l'opération, utilisant des systèmes scénographiques amovibles et auto-portants, concevant ces pièces comme des tentes, avec des parois et des plafonds tendus de laine grège et des structures éclairantes d'une grande sculpturalité, notamment dans la salle à manger où 9000 cannes de cristal lumineuses pendaient du plafond. Omniprésent, le beige choisi par le couple présidentiel apportait une élégance intemporel à ce mobilier aux formes confortables et innovantes. Vecteur symbolique du pouvoir, le mobilier créé par Pierre Paulin pour l'Élysée fut sans nul doute l'un des projets les plus important de sa carrière. Dialogue intime entre le designer et la politique, travail aussi bien théorique que plastique, Pierre Paulin crée une atmosphère protégée et apaisante, en phase avec ses propos: «Je traite du pouvoir de cette époque-là. À chaque fois, le contexte est primordial.» Dans une époque où la liberté du corps est primordiale, il conçut un mobilier inventif et rigoureux, à l