Beschreibung:

Le repos de la Sainte Famille en Egypte. Huile sur toile. 141 x 193,5 cm. Provenance: Destiné au choeur de l'église du Martyre de Montmartre, Paris, en 1770; Déposé au Dépôt des Petits Augustins, en 1793, et au dépôt de la rue de Beaune, en 1797; Vente anonyme, Marseille, Hotel des Ventes Galerie Méditerranée (Mes Villebrun et Tournel), 21 juillet 1978, n° 231 (Ecole Française du XIXème siècle) ; Acquis à cette vente par l’actuel propriétaire. Bibliographie: Inventaire Général des Richesses d'Art de la France. Archives du Musée des Monuments Français, deuxième partie, Paris, 1886, cité p. 88; M. Sandoz, Les Lagrenée. II. Jean Jacques Lagrenée (le jeune) 1739-1821, Paris, 1988, n° 18-2. Perdu depuis 1798, le tableau que nous présentons est une importante redécouverte pour l'histoire du décor religieux parisien de la fin du XVIIIe siècle. Par son format, son écriture et sa mise en page, notre tableau peut être rapproché des deux grands tableaux, provenants de l'abbaye de Montmartre, conservés aujourd'hui au musée national des Beaux-Arts du Québec: Jésus porté au tombeau (inv. 1970.115) et L'incrédulité de saint Thomas (inv. 1970.114). En 1770, Jean Jacques Lagrenée, Michel Honoré Bounieu (1740-1814) et Charles de La Traverse (1726-1780) sont choisis pour réaliser un cycle de onze tableaux pour les religieuses de l'abbaye de Montmartre, commande probablement due à l'initiative de l'abbesse Marie Louise de Montmorency-Laval (1723-1794). Cette commande pour l'abbaye de Montmartre en 1770 est d'autant plus importante qu'elle se situe au début de la carrière parisienne de Jean Jacques Lagrenée: à son retour de Rome, après son agrément à l'Académie en 1769 et avant sa réception en 1775. Jean Jacques Lagrenée représente à l'Académie le groupe des jeunes espoirs avec Lépicié (1735-1784), Brenet (1728-1792) et Durameau (1733-1796). Il expose l'esquisse de son morceau de réception au Salon de 1771 (n° 217), Une esquisse représentant l'Hiver et traitera le sujet en grand dans une des voussures du plafond de la Galerie d'Apollon, au Louvre. L'abbaye de Montmartre La butte Montmartre était traditionnellement considérée comme le lieu du martyre de saint Denis et c'est pourquoi les moines de Saint Martin des Champs s'y établirent en 1096. Ils furent rapidement remplacés par des Bénédictines et l'abbaye royale de Montmar tre fut fondée en 1134 par le roi Louis VI (1081-1137). Les bâtiments conventuels s'organisèrent autour de l'actuelle église Saint Pierre. La quasi-totalité des terres de l'actuelle butte Montmartre étaient alors la propriété des religieuses qui en tiraient leurs revenus. L'abbaye prit le nom de «Monastère d'en haut» lorsqu'au XVIIe siècle, un deuxième complexe monastique autour d'une nouvelle église fut construit plus bas, sur le versant sud, prenant le nom de «Monastère d'en bas». Une nouvelle église dite du Martyre, surmontée d'un dôme, remplaça un modeste sanctuaire construit sur un martyrium Jésus porté au tombeau. Musée National des Beaux-Arts de Québec. 155 x 205 cm. L'incrédulité de saint Thomas. Musée National des Beaux-Arts de Québec. 156 x 206 cm. commémorant la décapitation de saint Denis en 250. L'endroit avait été depuis cette date, l'objet de pèlerinages: saint Thomas Beckett (1120-1170), sainte Jeanne d'Arc (1412-1431) ou bien saint Ignace de Loyola (1491-1556) s'y rendirent. Le monastère d'en haut fut abandonné par les religieuses en 1686 pour le monastère d'en bas, et l'église Saint Pierre devint une église paroissiale. Les religieuses avaient créé tout un village notamment sur la partie sud de Montmartre, hors clôture, en construisant des maisons données à la location. L'abbesse de Montmorency-Laval Issue de la plus illustre famille de l'aristocratie française, Marie Louise de Montmorency-Laval fut d'abord prieure au sein de l'abbaye puis, appréciée pour son érudition et sa charité, fut nommée 43e abbesse, le 14 décembre 1760. Lors de sa nomination, l'Abbaye se trouvait en difficulté financière en dépit de se