Beschreibung:

L'AVARE, 1948 Huile sur toile Signée en bas à gauche Contresignée, datée et titrée au dos 60 x 73 cm Provenance: - Galerie Louis Carré, Paris, - Collection Erik Runnquist, Stockholm - Collection Maurice Coutot, Paris - Collection particulière, France - Collection particulière, Italie Bibliographie: Cette oeuvre figurera au catalogue raisonné de l'oeuvre peint de Jacques Villon actuellement en préparation aux Editions Louis Carré & Cie JACQUES VILLON L'AVARE Jacques Villon a fait un jour sienne cette maxime de Léonard de Vinci, selon laquelle les lignes fictives reliant un objet pictural à l'oeil du peintre forment une pyramide. Ce Traité de la peinture, découvert en 1912, sera à l'origine du mouvement qu'il crée et du nom qu'il donne à leur première exposition: la Section d'Or. Déterminé et frondeur, ce groupe d'artistes est le seul qui provoque le Cubisme et ose revenir aux fondamentaux du quattrocento, selon lesquels un tableau est considéré comme un chef d'oeuvre sur un critère unique, l'unité de style. Son premier amour de l'art lui vient de la gravure, qu'il apprend auprès de son grand-père Emile Nicolle. Les contrastes du blanc et du noir ont alors sans doute influé sur son extrême maîtrise de l'espace et la finesse de sa ligne, sûre. S'il réalise pour certains journaux parisiens des illustrations humoristiques comme l'Assiette au beurre ou le Chat noir, c'est l'éveil de la communauté artistique qui l'attire, plutôt que ces travaux. En 1903, il participe à la création de la section du dessin au Salon d'Automne, il y rencontre l'Avant-Garde. Dix ans plus tard, il expose à l'Armory Show et contribue à introduire l'Art Moderne aux Etats-Unis... Le marchand Louis Carré acquiert en 1942 son fond d'atelier et le soutient jusqu'à une exposition qui lui est consacrée, moins de deux ans plus tard, à la Galerie de France. Ses oeuvres sont désormais requises dans les plus grandes expositions internationales. Il reçoit en 1956 le grand prix de la Biennale de Venise. Le groupe de Puteaux, endroit où Jacques Villon a décidé de cacher son atelier, permet de recueillir des discussions enivrées entre les frères Duchamp, La Fresnaye, Picabia, Gleizes, Léger ect. Tous pensent qu'il faut élever la peinture, qui est forme et couleur, à un principe constructif. L'intelligence l'emporte désormais sur l'intuition. Cette nouvelle thématique picturale repose sur des données mesurables, la section d'or et la structure pyramidale de l'espace, qui permettent d'éveiller des perspectives à l'imagination. L'art devient une création de l'esprit. En référence à l'idée platonicienne reprise par le symbolisme des proportions formelles et numériques idéales, la peinture se nourrit d'absolu. Lieu quintessencié de l'art, la toile s'allonge sous des lignes de forces, vives. Pour Villon, le dessin-contour doit se soustraire au dessin-rythme, qui s'articule et s'enroule, pour laisser apparaître le sujet à peindre... Dans cette oeuvre de 1948, l'artiste, par une réflexion attentive, révèle sa composition avec soin et douceur parce qu'il ne travaille pas le volume, il le modèle puis le laisse éclore, plan par plan. Chaque tracé révèle une surface, qui porte en elle une teinte chromatique. L'oeuvre de Villon réserve au lyrisme sa couleur. Lumineuses et transparentes, par le prisme enrichi des nids qu'il leur a choisi, les couleurs sous son pinceau, fécond, se révèlent. "Les couleurs du tubes sont différentes des couleurslumière car il y a une différence dans le comportement qu'ont entre elles les couleurs du tube et celles de la lumière" dit-il. Ici, le bleu, sage ou stimulé, le violet, longtemps nommé le deminoir, le blanc étincelant, les accents de vert et bordés de rose, sous sa palette se fondent dans une simplicité, intime. Parce que chaque teinte connait sa place, dans une oeuvre de Villon, la couleur s'illumine comme un charme. Dans une vision légèrement plongeante, l'homme dépeint concentre toute la tension formelle et chromatique du tableau. Si, comme les