Beschreibung:

[Incunable de Thierry Martens] -- Henricus Suso HOROLOGIUM AETERNAE SAPIENTIAE. ALOST, THIERRY MARTENS, 1486-1492. IN-4. DEMI-VEAU BRUN, PLATS DE PAPIER BRUN MOUCHETÉ (RELIURE DU XVIIIE SIÈCLE). Complet des 90 ff.n.ch., 40 l., caract. goth., signatures a-p6. Foliotage d’époque à l’encre de 93 à 132 au temps où il était relié avec un autre ouvrage. Exemplaire soigneusement rubriqué, initiales en rouge et bleu avec débuts des chapitres et les noms des dialoguistes à fond ocre. Au f. a2, après l’Incipit, une belle lettrine S peinte en rouge sur un fin décor à la plume tel un vitrail gothique et sa hampe couvrant la marge. Les 80 premiers ff. renferment un dialogue entre la Sagesse et son Disciple ; les 6 ff. suivants contiennent 100 méditations abrégées sur la Passion du Christ : “Prologus cuiusdam fratris de viridivalle super centum meditationes dominice passionis”, et les 4 derniers sont des Heures : “Hore de eterna sapientia”. C’est le principal traité du dominicain et bienheureux Henri Suso (c. 1295 à Überlingen sur le lac de Constance-1366), disciple de Maître Eckhart et l’une des grandes figures de la spiritualité médiévale. L’édition française “L’Orloge de sapience” parut en 1493 chez A. Vérard. La datation actuellement retenue (1486-1492) correspond au deuxième atelier de Martens, établi à Alost lors d’un retour probable de l’Italie en 1486. Il s’était absenté 12 années de sa ville natale où il avait fondé en 1473 avec Jean de Westphalie son premier atelier et la première officine d’imprimeur dans les Pays-Bas méridionaux. Il cessa cette activité en novembre 1474 avec le départ de son associé pour la ville universitaire de Louvain. On classe L’Horologium en tête de cette nouvelle production, avant les pièces datables de 1486/87 (voir AV 8 et sv.). Les premiers bibliographes le dataient de 1487 (Copinger 3168) ou avant 1487 (Polain 3642). La forte probabilité de ce deuxième ( ?) voyage en Italie tient à ce que Martens ramena deux polices de caractères vénitiens acquis auprès d’Ehrard Ratdolt (Av p. 28). Déjà en 1474, il souhaitait introduire en Flandre toute l’élégance vénitienne : “Qui venetum scita flandrensibus affero cuncta” (colophon du De vita beata reprod. dans AV p. 27). Même s’il s’écarte momentanément de son ancienne production humaniste et italienne, en revenant à une certaine tradition ecclésiale avec Chrysostome, des bréviaires et notre ouvrage, il n’en conserve pas moins dans sa composition typographique épurée la facture cisalpine qu’il affectionne. Etiquettes refaites. Quelques claires mouillures marginales à certains ff. in fine, sinon à belles marges et de toute fraîcheur.