Beschreibung:

IMPORTANT POT-POURRI en porcelaine de MEISSEN, à décor en relief de cerises, de fraises des bois, d'olives, ou de papillons et d'insectes, peints. Période OMBRE, vers 1740. Sur les côtés trois statuettes symbolisant les saisons, en porcelaine de MEISSEN. Modèle de KANDLER et REINICKE, vers 1750 Monture de bronze finement ciselé et doré. La base ajourée, ornée de rinceaux feuillagés, soulignée de branchages rehaussés de fleurettes en pâte dure de MEISSEN. Epoque Louis XV (quelques éclats et restaurations à la gerbe de blé d'un des enfants) H. 34 cm - L. 27 cm Le XVIIIe siècle européen est de toute évidence la période au cours de laquelle l'ensemble des individus et des personnalités nécessaires à une création artistique hors du commun était réunie. En effet, artistes, artisans, mécènes privés, grands amateurs, princes et monarques, tendaient tous vers un idéal de perfection et de raffinement et mirent tout en oeuvre pour parvenir à la création de pièces exceptionnelles et souvent uniques. Dans le domaine particulier des objets en porcelaine montés en bronze doré, la principale difficulté était de dénicher des figures ou des vases suffisamment rares et précieux pour mériter d'être confiés à des bronziers, des ciseleurs et des doreurs, et ainsi d'être agrémentés de montures de bronze ciselé et doré. Au milieu du XVIIIe siècle, à Paris, seuls quelques grands marchands-merciers, comme le célèbre Lazare Duvaux, possédaient le quasi-monopole de cette sélection rigoureuse. Plusieurs possibilités d'acquisition étaient possibles, soit le marchand achetait des pièces qui étaient proposées sur le marché de l'art, soit il commandait des objets et des vases par le biais de la puissante Compagnie des Indes. Mais relevons que le hasard n'avait que peu de place, car en fin de création la plupart des pièces montées valaient quelques dizaines de livres, prix déjà important et qui rendait ces objets décoratifs uniquement accessibles à quelques amateurs.Dans le reste de l'Europe, particulièrement en Allemagne, il n'existait pas de corporation aussi bien organisée. Ainsi, les pièces créées dans les pays germaniques répondaient vraisemblablement à des commandes, essentiellement princières ou qui émanaient de certains grands amateurs proches des Cours. A cette époque, la manufacture de Meissen, redoutable concurrente de la manufacture de Sèvres, domine la production par l'exceptionnelle diversité et la grande qualité de ses modèles. Le vase brûle-parfum dit «pot-pourri» que nous présentons fut réalisé par cette manufacture; il a été conçu au milieu du XVIIIe siècle à partir d'un rare vase couvert orné d'insectes et de fruits et de feuillages en relief; ce type de décor très original était caractéristique des plus belles créations saxonnes et de nos jours seuls quelques vases montés, ornés de fruits, de fleurs ou de feuillages en relief dans le même goût, sont connus, citons notamment: une paire d'aiguières qui se trouvait anciennement dans la collection Patino (vente Sotheby's, New York, le 1er novembre 1986, lot 9); ainsi qu'une paire de vases, provenant des collections de la marquise de Pompadour, conservée au musée du Louvre (voir le catalogue de l'exposition Madame de Pompadour et les Arts, RMN, 2002, p.476-477). Enfin, signalons que les vases montés dans le même esprit que celui que nous proposons sont excessivement rares, citons particulièrement un modèle, également entouré de trois figures allégoriques des saisons, qui est passé sur le marché de l'art monégasque en 1987 (vente Sotheby's, Monaco, le 21 juin 1987, lot 1022); ainsi qu'une paire, à groupes allégoriques et vases en porcelaine, qui appartient aux collections du musée du Quirinale à Rome (illustrée dans A. Gonzales-Palacios, Il Patrimonio artistico del Quirinale, Gli Arredi Francesi, Milan, 1996, p.274-275, catalogue n°72)