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Auktionsarchiv: Los-Nr. 4

HENRI LE ROUX (1872 - 1942)

Schätzpreis
500 € - 700 €
ca. 554 $ - 776 $
Zuschlagspreis:
500 €
ca. 554 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 4

HENRI LE ROUX (1872 - 1942)

Schätzpreis
500 € - 700 €
ca. 554 $ - 776 $
Zuschlagspreis:
500 €
ca. 554 $
Beschreibung:

Ma femme lisant, 1936 Huile sur panneau Signée et datée en bas à droite Olie op paneel Rechts onderaan getekend en gedateerd 60 x 50 cm HENRI LE ROUX 1872 -1942 Peindre un “intérieur” est une autre manière de faire de la peinture pure, même si c'est un sujet déjà moins insignifiant qu'une nature morte; mais peindre un intérieur ne suffit pas pour être intimiste: un paysage peut être intimiste (Corot) tout comme un intérieur peut ne pas l'être (Matisse); l'authentique intimiste porte un regard ému sur sa vie quotidienne, simple et tranquille, il nous la fait partager quoi qu'il peigne; émotion, simplicité, quotidienneté: ces 3 mots disent assez que l'intimisme est mal vu (Criticamus, qui paradoxalement s'extasie quand on redécouvre un Hammershøi, expédie ça de quelques mots, même pas bien sentis: sage, mièvre, timide, anémique, vieillot, désuet, dépassé; bref: bourgeois, donc, aïe aïe, réactionnaire); la musique de chambre est estimée la plus haute: pourquoi pas la peinture de chambre ? est-ce, tout simplement, parce qu'elle est accessible au grand public ?... ou est-ce, plus fondamentalement, parce que l'émotion est devenue tabou ? quoi qu'il en soit, si l'intimisme n'est pas la peinture la plus grande ou la plus forte, c'est la plus délicate, la plus frémissante et la plus humaine; c'était donc la plus menacée; elle a effectivement disparu. Le Roux n'a pas le génie du Vuillard nabi, ni l'humour; mais l'humour introduit une distance entre le peintre et son sujet; le plus étonnant chez Le Roux, c'est qu'il n'est pas devant son sujet: il est dedans, il fait corps avec ce qu'il voit, supérieur au meilleur Léon De Smet (celui de La pergola, que le musée d'Ixelles dissimule soigneusement), supérieur aux Salons du grand Ensor même; intimiste, Le Roux l'a toujours été, que ce soit au cours de sa période impressionniste (1907), nabi (1909) ou fauve (de 1914 à 1919, quand il est même le seul fauve à pouvoir être qualifié de doux; paradoxalement, ce père tranquille est aussi le seul ex-fauve à ne jamais s'être assagi). Lui aussi pourtant développe son style tard, aux environs de 1933: premièrement, une touche immédiatement reconnaissable, plus exactement un tapotement, tantôt menu, tantôt prolongé, toujours léger, dont on dirait qu'il se contente de frôler le support en tous sens, le hachurant avec une grande liberté, déposant la plus infime quantité (tellement peu que, par endroits, ce support transparaît) d'une huile très fluide et allongée (dans notre peinture, les “petites touches” n'ont pas manqué; mais elles n'ont guère de personnalité; les seules à être immédiatement reconnaissables sont chez Léon De Smet Fernand Lantoine et surtout Constantin Meunier qui pourrait du reste avoir mis Le Roux sur la voie); cette touche fait littéralement frémir, bourdonner la toile. Deuxièmement, une gamme à la fois riche et austère de couleurs discrètes, mates et assourdies, camaïeux de bruns (mordoré, rouille, cuivre, ocre) et de gris (bleu, blanc, rose, argenté), de tons presque neutres, si subtilement ton sur ton qu'au premier regard on dirait des tableaux monochromes, tellement chauds qu'on les croirait peints au miel; il n'y a jamais aucun contraste. Troisièmement, les valeurs, si finement modulées, si proches qu'on passe de l'une à la voisine sans solution de continuité. La lumière enfin, jaunâtre ou argentée, douce et fixe, sans source précise, diffuse, plus évoquée que décrite; sans aller jusqu'à parler de phosphorescence faible, disons que l'objet rayonne plus qu'il n'est éclairé (toute vraie lumière est mentale, créée par le peintre). Ces 4 ingrédients conjugués confèrent à chaque tableau une unité exceptionnelle: on dirait que ce monde est fait d'une seule et unique matière. Le Roux est avant tout le peintre de son intérieur: sa maison à Bruxelles, avenue d'Auderghem; il a pris le pouls de ce monde immobile, replié sur lui-même, presque ensommeillé; ce monde du silence, il l'a peint sans relâche, sous toutes les coutures, tous les an

Auktionsarchiv: Los-Nr. 4
Auktion:
Datum:
06.03.2016
Auktionshaus:
Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
Frankreich
info@cornette-saintcyr.com
+33 (0)1 47271124
Beschreibung:

Ma femme lisant, 1936 Huile sur panneau Signée et datée en bas à droite Olie op paneel Rechts onderaan getekend en gedateerd 60 x 50 cm HENRI LE ROUX 1872 -1942 Peindre un “intérieur” est une autre manière de faire de la peinture pure, même si c'est un sujet déjà moins insignifiant qu'une nature morte; mais peindre un intérieur ne suffit pas pour être intimiste: un paysage peut être intimiste (Corot) tout comme un intérieur peut ne pas l'être (Matisse); l'authentique intimiste porte un regard ému sur sa vie quotidienne, simple et tranquille, il nous la fait partager quoi qu'il peigne; émotion, simplicité, quotidienneté: ces 3 mots disent assez que l'intimisme est mal vu (Criticamus, qui paradoxalement s'extasie quand on redécouvre un Hammershøi, expédie ça de quelques mots, même pas bien sentis: sage, mièvre, timide, anémique, vieillot, désuet, dépassé; bref: bourgeois, donc, aïe aïe, réactionnaire); la musique de chambre est estimée la plus haute: pourquoi pas la peinture de chambre ? est-ce, tout simplement, parce qu'elle est accessible au grand public ?... ou est-ce, plus fondamentalement, parce que l'émotion est devenue tabou ? quoi qu'il en soit, si l'intimisme n'est pas la peinture la plus grande ou la plus forte, c'est la plus délicate, la plus frémissante et la plus humaine; c'était donc la plus menacée; elle a effectivement disparu. Le Roux n'a pas le génie du Vuillard nabi, ni l'humour; mais l'humour introduit une distance entre le peintre et son sujet; le plus étonnant chez Le Roux, c'est qu'il n'est pas devant son sujet: il est dedans, il fait corps avec ce qu'il voit, supérieur au meilleur Léon De Smet (celui de La pergola, que le musée d'Ixelles dissimule soigneusement), supérieur aux Salons du grand Ensor même; intimiste, Le Roux l'a toujours été, que ce soit au cours de sa période impressionniste (1907), nabi (1909) ou fauve (de 1914 à 1919, quand il est même le seul fauve à pouvoir être qualifié de doux; paradoxalement, ce père tranquille est aussi le seul ex-fauve à ne jamais s'être assagi). Lui aussi pourtant développe son style tard, aux environs de 1933: premièrement, une touche immédiatement reconnaissable, plus exactement un tapotement, tantôt menu, tantôt prolongé, toujours léger, dont on dirait qu'il se contente de frôler le support en tous sens, le hachurant avec une grande liberté, déposant la plus infime quantité (tellement peu que, par endroits, ce support transparaît) d'une huile très fluide et allongée (dans notre peinture, les “petites touches” n'ont pas manqué; mais elles n'ont guère de personnalité; les seules à être immédiatement reconnaissables sont chez Léon De Smet Fernand Lantoine et surtout Constantin Meunier qui pourrait du reste avoir mis Le Roux sur la voie); cette touche fait littéralement frémir, bourdonner la toile. Deuxièmement, une gamme à la fois riche et austère de couleurs discrètes, mates et assourdies, camaïeux de bruns (mordoré, rouille, cuivre, ocre) et de gris (bleu, blanc, rose, argenté), de tons presque neutres, si subtilement ton sur ton qu'au premier regard on dirait des tableaux monochromes, tellement chauds qu'on les croirait peints au miel; il n'y a jamais aucun contraste. Troisièmement, les valeurs, si finement modulées, si proches qu'on passe de l'une à la voisine sans solution de continuité. La lumière enfin, jaunâtre ou argentée, douce et fixe, sans source précise, diffuse, plus évoquée que décrite; sans aller jusqu'à parler de phosphorescence faible, disons que l'objet rayonne plus qu'il n'est éclairé (toute vraie lumière est mentale, créée par le peintre). Ces 4 ingrédients conjugués confèrent à chaque tableau une unité exceptionnelle: on dirait que ce monde est fait d'une seule et unique matière. Le Roux est avant tout le peintre de son intérieur: sa maison à Bruxelles, avenue d'Auderghem; il a pris le pouls de ce monde immobile, replié sur lui-même, presque ensommeillé; ce monde du silence, il l'a peint sans relâche, sous toutes les coutures, tous les an

Auktionsarchiv: Los-Nr. 4
Auktion:
Datum:
06.03.2016
Auktionshaus:
Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
Frankreich
info@cornette-saintcyr.com
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