Beschreibung:

[HELVETIUS (Claude-Adrien)]. De l’Esprit. Paris, Durand, 1758. (Relié avec) [HELVETIUS (Claude-Adrien)]. Lettre au révérend père ***jésuite. S.l.n.d. (1758), 4 pp. In-4 de (2) ff., xxii, 643, (1) pp. ; 4 pp., reliure de l’époque en veau marbré, armes au centre des plats, chiffre au dos, tranches rouges. Edition originale, exemplaire de seconde émission appartenant au retirage clandestin effectué par Durand en août 1758 sur les formes originelles. C’est l’ « édition C », telle que décrite par Smith (The publication of Helvétius’s De l’Esprit), avec le texte corrigé conformément à la censure. Matérialiste résolu, Helvétius s’efforce ici d’élaborer une morale sans fondement religieux, définie comme une morale de l’intérêt, au sens le plus élevé, c’est-à-dire dans la conjonction de l’intérêt individuel et du bien-être collectif. Empiriste radical, il proclame l’égalité naturelle des esprits et en déduit le rôle décisif de l’éducation, qu’il veut publique. Cette critique violente du despotisme apparut comme une forme de subversion à un moment où le pouvoir et l’Eglise se débattaient dans de graves difficultés et le livre fut condamné au feu. Les circonstances rocambolesques qui entourèrent sa publication et sa condamnation lui assurèrent un considérable succès de scandale. Le pouvoir réagit notamment en arrêtant la publication de l’Encyclopédie, qui ne reprit qu’en 1765. Cette affaire pesa sur le mouvement philosophique dans le sens d’une radicalisation. Lu dans l’Europe entière, Helvétius exerça, directement ou indirectement une influence profonde sur le courant positiviste et utilitariste du XIXe siècle. Le premier tirage, non censuré, de l’édition originale est extrêmement rare. La lettre ajoutée ici est une rétractation signée d’Helvétius, vraisemblablement adressée au R.P. Blesse, le second censeur nommé officiellement par Malesherbes. Elle fut jugée insuffisante. Très bel exemplaire aux armes d