L.A., Coppet 15 août 1815, à Astolphe de Custine; 4 pages in-8 (lég. piq., et trace de colle à la dernière page). Superbe lettre sur la chute de Napoléon.{CR}... «Vous me demandez ce que je pense des événements actuels je ne sais quune chose au monde cest la douleur de la situation de la France. Je suis pour ce pays comme une mère et toutes ses fautes ne peuvent me faire supporter son humiliation et son malheur. Je dis avec vous que larrestation de Bonap. ne ma rien fait et jaurois frappé le ciel de mon front si elle étoit arrivée dans un autre tems. Mais nest-il pas affreux quil tombe avec la France et que nous ayons en commun avec ses partisans de dater nos larmes du même jour. Ah la France na pas assez de vertus pour que ladversité lui soit honorable. Il lui falloit des lauriers pour tout faire oublier à présent la haine tombe à plomb sur elle, maintenant Genève lui déclare la guerre, la Suisse lui envoye ses guerriers pour la tuer quand elle est à terre, enfin chacun sessaye contre elle comme contre le lion qui na plus ni ses griffes si ses dents. Il y a des provinces davis divers il ny a plus de France»... Elle se désole tout le long du jour et ne peut se résoudre à revenir à Paris. Elle envisage daller en Italie «et dy rester jusquau départ des étrangers si jamais ils partent». En Grèce sévit un autre fléau, la peste; mais elle ira peut-être en Sicile « à cause du séjour que Richard Coeur de Lion y a fait». Elle attend des nouvelles de son fils qui est reparti en France, elle écrit son ouvrage «sur la révolution de France. Sans loccupation on se dévoreroit à force de penser». Elle parle dAlexis de Noailles qui aurait refusé dêtre secrétaire des Affaires étrangères: «il se met du parti de la cocarde blanche et verte cest à dire des ultra-royalistes. Vous avez beau ladmirer il lui manque quelque chose et quelque chose de nécessaire». Elle sintéresse à la santé de Custine, tout comme sa fille Albertine, et ajoute quelle aime ce quil dit «sur lidentité. Cent fois jai pensé que la mienne tenoit au souvenir de mon père je ne vaux la peine dêtre ressuscitée que par là».{CR}Ancienne collection Robert Gérard (1996, n° 461)
L.A., Coppet 15 août 1815, à Astolphe de Custine; 4 pages in-8 (lég. piq., et trace de colle à la dernière page). Superbe lettre sur la chute de Napoléon.{CR}... «Vous me demandez ce que je pense des événements actuels je ne sais quune chose au monde cest la douleur de la situation de la France. Je suis pour ce pays comme une mère et toutes ses fautes ne peuvent me faire supporter son humiliation et son malheur. Je dis avec vous que larrestation de Bonap. ne ma rien fait et jaurois frappé le ciel de mon front si elle étoit arrivée dans un autre tems. Mais nest-il pas affreux quil tombe avec la France et que nous ayons en commun avec ses partisans de dater nos larmes du même jour. Ah la France na pas assez de vertus pour que ladversité lui soit honorable. Il lui falloit des lauriers pour tout faire oublier à présent la haine tombe à plomb sur elle, maintenant Genève lui déclare la guerre, la Suisse lui envoye ses guerriers pour la tuer quand elle est à terre, enfin chacun sessaye contre elle comme contre le lion qui na plus ni ses griffes si ses dents. Il y a des provinces davis divers il ny a plus de France»... Elle se désole tout le long du jour et ne peut se résoudre à revenir à Paris. Elle envisage daller en Italie «et dy rester jusquau départ des étrangers si jamais ils partent». En Grèce sévit un autre fléau, la peste; mais elle ira peut-être en Sicile « à cause du séjour que Richard Coeur de Lion y a fait». Elle attend des nouvelles de son fils qui est reparti en France, elle écrit son ouvrage «sur la révolution de France. Sans loccupation on se dévoreroit à force de penser». Elle parle dAlexis de Noailles qui aurait refusé dêtre secrétaire des Affaires étrangères: «il se met du parti de la cocarde blanche et verte cest à dire des ultra-royalistes. Vous avez beau ladmirer il lui manque quelque chose et quelque chose de nécessaire». Elle sintéresse à la santé de Custine, tout comme sa fille Albertine, et ajoute quelle aime ce quil dit «sur lidentité. Cent fois jai pensé que la mienne tenoit au souvenir de mon père je ne vaux la peine dêtre ressuscitée que par là».{CR}Ancienne collection Robert Gérard (1996, n° 461)
Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!
Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.
Suchauftrag anlegen