Premium-Seiten ohne Registrierung:

Auktionsarchiv: Los-Nr. 33

Gaston CHAISSAC (1910-1964)

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.398 $ - 4.531 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 33

Gaston CHAISSAC (1910-1964)

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.398 $ - 4.531 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

3 L.A.S. à Raymond Cogniat, du journal Arts. 1948-1949. 7 pp. in-4 et 1 p. ½ grand in-folio (37 x 27 cm). Avec une linogravure originale. Magnifique correspondance sur son oeuvre et son art. «Ma gouache à 32 ronds du 22.11.48 me fait penser que Dubuffet m'avait parlé d'airs arabes sur une seule note. Elle a quelque chose des colliers et des chapelets. Voilà quelque temps j'en étais aux crucifixions et ma femme trouve mon décapité crucifié fort tragique. Ce qui est curieux c'est que j'ai fait ce décapité sans le vouloir. C'est deux cercles l'un dans l'autre que j'ai fait sans motif qui le rende ainsi. Et à la place de la tête il y a comme l'image d'une tête». Il pense faire une exposition dans quelques mois: «rétrospective de mes tableaux sans attaches terrestres et certains seront peut-être assez étonnés que je fais des choses comme ça depuis 1938. J'ai d'ailleurs exposé au salon des réalités nouvelles. Albert Gleizes qui connait mon existence depuis 1938 m'y avait fait inviter. Sur feuille de papier de verre je n'ai peint que mon «Croisé» ça use beaucoup les pinceaux de peindre sur des feuilles de papier de verre». Un journaliste de province l'avait alors baptisé «Le Picasso en sabots». «A mon exposition à l'arc-en-ciel j'avais surtout des choses exécutées en tenant compte des conseils de Monsieur André Lhote et j'avais dû très mal comprendre ses explications. J'aime surtout les produits de l'artisanat, les oeuvres d'artistes me laissent assez indifférent même les chefs d'oeuvre». Puis il parle longuement de Maurice Charrieau, un jeune paysan: «J'en suis donc à ma gouache à 32 ronds et il en a coulé de l'eau sous le pont depuis qu'apprenti bourrelier de 14 ans mon patron m'apprenait à peindre les attelles de colliers de chevaux». Il pense aussi à: «tenter de décorer des statuettes genre Saint Sulpice pour voir ce que la transformation serait au juste. Et je trouve que des artistes devraient tenter de décorer des statuettes mal foutues, caricaturales, en s'efforçant de les arranger avec de la couleur, ceci à l'exemple des femmes laides qui usent d'artifices». Il participe aussi au concours de père Noël: «mon père Noël est peint sur une pierre plate et il est expédié d'hier au foyer de l'Art Brut». Il l'entretient ensuite, pour finir, des tableaux de Mlle Bochereau qui: «ont été vus par un Mr Bernard dentiste à Juan-les-Pins et grand ami de Picasso». L'oncle de cette femme sculpteur animalier avait: «construit une cathédrale magnifique dans une bonbonne de verre et la montrait dans les foires». Puis, dans sa deuxième lettre: «Je suis content car ce que je viens de peindre tombe dans l'artisanat me semble-t-il. Il n'y a que des ronds assemblés et ça figure un personnage qui semble être en perles. Il a un peu l'expression de Bécassine mais celui qui penserait que j'ai voulu m'inspirer de cette héroïne me croirait bien plus habile que je suis». Il se propose de lui adresser quelques dessins de ce type. Il a vu un tableau de Magnelli accompagné d'un article défavorable. «Comme vocation j'avais plutôt celle du travail que celle d'une profession particulière mais j'aurai toutefois assez été attiré par le bâtiment. Je pense aux sculptures en graisse de phoque des esquimaux et je me dis que certains paysans n'auraient pas été poursuivis pour vente de beurre au-dessus de la taxe s'ils l'avaient présenté sous la forme de statuettes pétries de leurs mains». Et il suggère alors toutes formes d'oeuvres de la sorte. Il regrette que les fraudeurs n'aient pas d'imagination. «Ne pourriez-vous pas me présenter comme un mystificateur de 1ère classe, ça pourrait me valoir la protection des gens qui encouragent les mystifications [...] peut-être en existe-t-il et peut-être qu'avec leur argent je pourrai créer une brillante entreprise d'artisanat». Dans une troisième lettre, très grande et graphique, il s'exprime de nouveau sur son art: «Vers 27 ans, je me suis mis à mettre de la couleur à mes graffitis d'adultes incultes. Ce n'était pas sans précéd

Auktionsarchiv: Los-Nr. 33
Auktion:
Datum:
25.01.2019
Auktionshaus:
Tessier-Sarrou & Associés
8 rue Saint-Marc
6ème étage gauche
75002 Paris
Frankreich
mail@tessier-sarrou.com
+33 (0)1 40130779
+33 (0)1 42336194
Beschreibung:

3 L.A.S. à Raymond Cogniat, du journal Arts. 1948-1949. 7 pp. in-4 et 1 p. ½ grand in-folio (37 x 27 cm). Avec une linogravure originale. Magnifique correspondance sur son oeuvre et son art. «Ma gouache à 32 ronds du 22.11.48 me fait penser que Dubuffet m'avait parlé d'airs arabes sur une seule note. Elle a quelque chose des colliers et des chapelets. Voilà quelque temps j'en étais aux crucifixions et ma femme trouve mon décapité crucifié fort tragique. Ce qui est curieux c'est que j'ai fait ce décapité sans le vouloir. C'est deux cercles l'un dans l'autre que j'ai fait sans motif qui le rende ainsi. Et à la place de la tête il y a comme l'image d'une tête». Il pense faire une exposition dans quelques mois: «rétrospective de mes tableaux sans attaches terrestres et certains seront peut-être assez étonnés que je fais des choses comme ça depuis 1938. J'ai d'ailleurs exposé au salon des réalités nouvelles. Albert Gleizes qui connait mon existence depuis 1938 m'y avait fait inviter. Sur feuille de papier de verre je n'ai peint que mon «Croisé» ça use beaucoup les pinceaux de peindre sur des feuilles de papier de verre». Un journaliste de province l'avait alors baptisé «Le Picasso en sabots». «A mon exposition à l'arc-en-ciel j'avais surtout des choses exécutées en tenant compte des conseils de Monsieur André Lhote et j'avais dû très mal comprendre ses explications. J'aime surtout les produits de l'artisanat, les oeuvres d'artistes me laissent assez indifférent même les chefs d'oeuvre». Puis il parle longuement de Maurice Charrieau, un jeune paysan: «J'en suis donc à ma gouache à 32 ronds et il en a coulé de l'eau sous le pont depuis qu'apprenti bourrelier de 14 ans mon patron m'apprenait à peindre les attelles de colliers de chevaux». Il pense aussi à: «tenter de décorer des statuettes genre Saint Sulpice pour voir ce que la transformation serait au juste. Et je trouve que des artistes devraient tenter de décorer des statuettes mal foutues, caricaturales, en s'efforçant de les arranger avec de la couleur, ceci à l'exemple des femmes laides qui usent d'artifices». Il participe aussi au concours de père Noël: «mon père Noël est peint sur une pierre plate et il est expédié d'hier au foyer de l'Art Brut». Il l'entretient ensuite, pour finir, des tableaux de Mlle Bochereau qui: «ont été vus par un Mr Bernard dentiste à Juan-les-Pins et grand ami de Picasso». L'oncle de cette femme sculpteur animalier avait: «construit une cathédrale magnifique dans une bonbonne de verre et la montrait dans les foires». Puis, dans sa deuxième lettre: «Je suis content car ce que je viens de peindre tombe dans l'artisanat me semble-t-il. Il n'y a que des ronds assemblés et ça figure un personnage qui semble être en perles. Il a un peu l'expression de Bécassine mais celui qui penserait que j'ai voulu m'inspirer de cette héroïne me croirait bien plus habile que je suis». Il se propose de lui adresser quelques dessins de ce type. Il a vu un tableau de Magnelli accompagné d'un article défavorable. «Comme vocation j'avais plutôt celle du travail que celle d'une profession particulière mais j'aurai toutefois assez été attiré par le bâtiment. Je pense aux sculptures en graisse de phoque des esquimaux et je me dis que certains paysans n'auraient pas été poursuivis pour vente de beurre au-dessus de la taxe s'ils l'avaient présenté sous la forme de statuettes pétries de leurs mains». Et il suggère alors toutes formes d'oeuvres de la sorte. Il regrette que les fraudeurs n'aient pas d'imagination. «Ne pourriez-vous pas me présenter comme un mystificateur de 1ère classe, ça pourrait me valoir la protection des gens qui encouragent les mystifications [...] peut-être en existe-t-il et peut-être qu'avec leur argent je pourrai créer une brillante entreprise d'artisanat». Dans une troisième lettre, très grande et graphique, il s'exprime de nouveau sur son art: «Vers 27 ans, je me suis mis à mettre de la couleur à mes graffitis d'adultes incultes. Ce n'était pas sans précéd

Auktionsarchiv: Los-Nr. 33
Auktion:
Datum:
25.01.2019
Auktionshaus:
Tessier-Sarrou & Associés
8 rue Saint-Marc
6ème étage gauche
75002 Paris
Frankreich
mail@tessier-sarrou.com
+33 (0)1 40130779
+33 (0)1 42336194
LotSearch ausprobieren

Testen Sie LotSearch und seine Premium-Features 7 Tage - ohne Kosten!

  • Auktionssuche und Bieten
  • Preisdatenbank und Analysen
  • Individuelle automatische Suchaufträge
Jetzt einen Suchauftrag anlegen!

Lassen Sie sich automatisch über neue Objekte in kommenden Auktionen benachrichtigen.

Suchauftrag anlegen