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Auktionsarchiv: Los-Nr. 12

FELIX, prince Youssoupoff (1887-1967)

Art Russe
13.11.2014
Schätzpreis
300 € - 500 €
ca. 374 $ - 623 $
Zuschlagspreis:
2.800 €
ca. 3.492 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 12

FELIX, prince Youssoupoff (1887-1967)

Art Russe
13.11.2014
Schätzpreis
300 € - 500 €
ca. 374 $ - 623 $
Zuschlagspreis:
2.800 €
ca. 3.492 $
Beschreibung:

L.A.S.: «Félix», adressée à sa belle-mère, la grande-duchesse Xénia Alexandrovna de Russie (1875-1960), datée du 2 avril 1924, envoyée de New York, 12 p., in-8. Texte en russe. Traduction: «Chère Mamasha [terme familier qu'il employait pour sa bellemère], je ne t'ai pas écrit depuis longtemps et Irina non plus. C'est horrible. J'ai honte, et je te demande de m'excuser. Et voilà nous sommes déjà depuis cinq mois à New York ! Je déteste l'Amérique, le pays du cauchemar. New York est une fabrique énorme, sale, pourrie, et bruyante. Les immeubles écrasent par leur taille, tout ici me fâche. Les gens sont comme des machines, sans âme, «business people» et snobs. Tout leur cerveau est au service de l'argent et ils ne pensent qu'à ça et rien d'autre. Quand nous sommes arrivés, tout le monde s'est jeté sur nous et nous a mis en pièces. Chaque jour nous avons des déjeuners, thés, dîners, théâtres etc., en notre honneur. Au début, Irina était timide, puis elle s'est habituée et maintenant elle aime ça sans l'avouer. La quantité de lettres et de télégrammes a été gigantesque et nous avons été obligés de faire venir notre secrétaire. Sinon nous pourrions devenir fous. Finalement, nous étions tellement fatigués qu'on a quitté l'hôtel pour un petit appartement, very cosy. Nous avons dit à tout le monde que nous avons déménagé au «Village. Irina s'occupe de la maison, prépare les déjeuners, s'occupe du linge et fait le ménage dans les chambres. Nous n'avons pas de serviteurs ni de femmes de ménage, et nous sommes obligés de tout faire nous-même. C'est assez amusant mais c'est fatiguant. Nous nous sommes liés d'amitié avec le baron et la baronne Solovieff. Ils sont très charmants et la baronne aide beaucoup Irina. Nous passons les week-ends dans le domaine du général Filipoff. Nous nous y reposons parmi les cochons et les poules. Nos affaires avancent très lentement à cause de différentes complications, difficultés et beaucoup de contrariétés. Ici, le «ring» a été fait contre tous nos bijoux. Les journaux ont publié des articles annonçant que ce ne sont pas les nôtres mais qu'ils appartiennent au Trésor impérial russe. Le gouvernement américain a été interpellé par Moscou sur ce sujet, ils ont souhaité saisir nos biens. J'ai réussi à sauver avec grande difficulté la perle noire et la collection de tabatières. Le reste se trouve encore à la douane et je ne peux les recevoir que dans deux semaines. Nous avons vendu la perle noire pour 190 000 dollars net. On a payé toutes nos dettes en Europe. J'ai assuré mes parents pour un an et le reste je l'ai placé dans une affaire qui doit m'apporter 11 % par an. Dès que nous aurons tout vendu, nous rentrerons en Europe, d'abord à Rome puis à Paris ensuite. Mon père va un peu mieux. Hier j'ai reçu une lettre de sa part. C'était éprouvant de la lire. Il écrit comme un petit enfant, des phrases sont sans sens et liaison. On voit qu'il veut mais il n'est pas capable de s'exprimer. J'ai grande pitié pour ma mère, elle est complétement seule et c'est terrible pour elle de voir une personne étrangère à la place de mon père, qui a tellement changé. Nous ne pouvons pas partir de toute façon avant l'aboutissement de nos affaires. A part cela, le projet de la Croix-Rouge russe prend beaucoup de temps aussi. C'était assez triste avant notre arrivée, maintenant cela a pris un nouveau souffle. Ces quatre derniers mois, nous avons organisé deux grands bals, beaucoup de concerts, soirées, spectacles. Grâce à l'argent reçu, nous avons aidé plein de gens. On va publier bientôt 5000 lettres écrites par Irina grâce à un riche américain. Nous espérons en recevoir une bonne récolte. Je dois être en tournée américaine pour ramasser de l'argent pour les réfugiés russes, je vais faire des conférences publiques. J'ai la trouille, je n'ai jamais fait de choses pareilles. Les réfugiés vont ici beaucoup mieux qu'en Europe, et finalement ils s'installent tous. On a fait un accord avec les grandes usines et compagnies pour qu'ils prop

Auktionsarchiv: Los-Nr. 12
Auktion:
Datum:
13.11.2014
Auktionshaus:
Etude Coutau-Begarie
60 av de la bourdonnais
75007 Paris
Frankreich
information@coutaubegarie.com
+33 (0)1 45561220
+33 (0)1 45561440
Beschreibung:

L.A.S.: «Félix», adressée à sa belle-mère, la grande-duchesse Xénia Alexandrovna de Russie (1875-1960), datée du 2 avril 1924, envoyée de New York, 12 p., in-8. Texte en russe. Traduction: «Chère Mamasha [terme familier qu'il employait pour sa bellemère], je ne t'ai pas écrit depuis longtemps et Irina non plus. C'est horrible. J'ai honte, et je te demande de m'excuser. Et voilà nous sommes déjà depuis cinq mois à New York ! Je déteste l'Amérique, le pays du cauchemar. New York est une fabrique énorme, sale, pourrie, et bruyante. Les immeubles écrasent par leur taille, tout ici me fâche. Les gens sont comme des machines, sans âme, «business people» et snobs. Tout leur cerveau est au service de l'argent et ils ne pensent qu'à ça et rien d'autre. Quand nous sommes arrivés, tout le monde s'est jeté sur nous et nous a mis en pièces. Chaque jour nous avons des déjeuners, thés, dîners, théâtres etc., en notre honneur. Au début, Irina était timide, puis elle s'est habituée et maintenant elle aime ça sans l'avouer. La quantité de lettres et de télégrammes a été gigantesque et nous avons été obligés de faire venir notre secrétaire. Sinon nous pourrions devenir fous. Finalement, nous étions tellement fatigués qu'on a quitté l'hôtel pour un petit appartement, very cosy. Nous avons dit à tout le monde que nous avons déménagé au «Village. Irina s'occupe de la maison, prépare les déjeuners, s'occupe du linge et fait le ménage dans les chambres. Nous n'avons pas de serviteurs ni de femmes de ménage, et nous sommes obligés de tout faire nous-même. C'est assez amusant mais c'est fatiguant. Nous nous sommes liés d'amitié avec le baron et la baronne Solovieff. Ils sont très charmants et la baronne aide beaucoup Irina. Nous passons les week-ends dans le domaine du général Filipoff. Nous nous y reposons parmi les cochons et les poules. Nos affaires avancent très lentement à cause de différentes complications, difficultés et beaucoup de contrariétés. Ici, le «ring» a été fait contre tous nos bijoux. Les journaux ont publié des articles annonçant que ce ne sont pas les nôtres mais qu'ils appartiennent au Trésor impérial russe. Le gouvernement américain a été interpellé par Moscou sur ce sujet, ils ont souhaité saisir nos biens. J'ai réussi à sauver avec grande difficulté la perle noire et la collection de tabatières. Le reste se trouve encore à la douane et je ne peux les recevoir que dans deux semaines. Nous avons vendu la perle noire pour 190 000 dollars net. On a payé toutes nos dettes en Europe. J'ai assuré mes parents pour un an et le reste je l'ai placé dans une affaire qui doit m'apporter 11 % par an. Dès que nous aurons tout vendu, nous rentrerons en Europe, d'abord à Rome puis à Paris ensuite. Mon père va un peu mieux. Hier j'ai reçu une lettre de sa part. C'était éprouvant de la lire. Il écrit comme un petit enfant, des phrases sont sans sens et liaison. On voit qu'il veut mais il n'est pas capable de s'exprimer. J'ai grande pitié pour ma mère, elle est complétement seule et c'est terrible pour elle de voir une personne étrangère à la place de mon père, qui a tellement changé. Nous ne pouvons pas partir de toute façon avant l'aboutissement de nos affaires. A part cela, le projet de la Croix-Rouge russe prend beaucoup de temps aussi. C'était assez triste avant notre arrivée, maintenant cela a pris un nouveau souffle. Ces quatre derniers mois, nous avons organisé deux grands bals, beaucoup de concerts, soirées, spectacles. Grâce à l'argent reçu, nous avons aidé plein de gens. On va publier bientôt 5000 lettres écrites par Irina grâce à un riche américain. Nous espérons en recevoir une bonne récolte. Je dois être en tournée américaine pour ramasser de l'argent pour les réfugiés russes, je vais faire des conférences publiques. J'ai la trouille, je n'ai jamais fait de choses pareilles. Les réfugiés vont ici beaucoup mieux qu'en Europe, et finalement ils s'installent tous. On a fait un accord avec les grandes usines et compagnies pour qu'ils prop

Auktionsarchiv: Los-Nr. 12
Auktion:
Datum:
13.11.2014
Auktionshaus:
Etude Coutau-Begarie
60 av de la bourdonnais
75007 Paris
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+33 (0)1 45561220
+33 (0)1 45561440
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