Beschreibung:

Félix Moulin (attribué à) Deux femmes interdites, c. 1851. Daguerréotype, 1 / 4 de plaque (une des deux vues d’un daguerréotype stéréoscopique) dans un montage moderne avec cadre rapporté. 7,3 x 6,5 cm Exposition : Splendeurs et misères : images de la prostitution en France 1850-1910, Musée d’Orsay, Paris, sept. 2015 - janv. 2016. Bibliographie : Marie Robert et alii, Splendeurs et misères : images de la prostitution en France 1850-1910, cat. expo., Paris, Musée d’Orsay, 2015, Cabinet pornographique, ill.I. Audrey Campion, Deux femmes prodigues. Du profane au sacré, Paris, 2015. Par ses propriétés d’homothétie et son rapport spécifique à la réalité, la photographie est très tôt devenue le médium par excellence de diffusion d’images érotiques et pornographiques. La puissance évocatrice de la photographie s’est imposée dès l’invention du daguerréotype chez les opérateurs spécialisés en y ajoutant parfois des procédés optiques supplémentaires tel que la stéréoscopie. En juillet 1851, Félix Moulin, Jules Malacrida et Marguerite Bonvallot sont condamnés à des peines de prisons après la saisie à leur domicile de daguerréotypes licencieux. Moulin produisait vraisemblablement les plaques vendues par Malacrida et Bonvallot. «On a saisi un grand nombre de sujets tellement obscènes, que l’énonciation même des titres que leur donne l’arrêt de renvoi serait un délit d’outrage à la morale publique». «Ventes d’images obscènes daguerréotypées», Annales de l’imprimerie, Paris, 1851, p. 167. « […] des milliers d’yeux avides se penchaient sur les trous des stéréoscopes comme sur les lucarnes de l’infini. L’amour de l’obscénité, qui est aussi vivace dans le cœur naturel de l’homme que l’amour de soi-même, ne laissa pas échapper un si belle occasion de se satisfaire. » Charles Baudelaire Salon de 1859.