Beschreibung:

ESPENCE, Claude d' (1511-1571). De coelorum animatione ex theologis et philosophis collectanea. Paris: Michel Sonnius, 1571. In-8 (169 x 106 mm). Exemplaire réglé. Marque typographique de Sonnius gravée sur bois sur le titre et quelques lettrines à fond azuré. (Quelques rousseurs, dernier feuillet consolidé à la charnière, petit manque à la marge supérieure du titre, restauré, dû à la présence d'un ex-libris anciennement gratté.) RELIURE PARISIENNE EN VéLIN DORé DE L'éPOQUE: vélin ivoire frappé aux angles de plaques à fond azuré et décor d'entrelacs, au centre grand fer ovale de même style à cartouche central en réserve, rehaussé sur l'extérieur d'un fer "en bulbe", le champ recouvert d'un semé de trèfles, dos lisse orné en long d'une chaîne d'anneaux à fond azuré composée d'un fer à trois anneaux répété, traces d'attaches, tranches dorées. PROVENANCE: Initiales B.S. tracées à l'encre au bas du titre, à l'époque. EDITION ORIGINALE. Professeur au Collège de Navarre, puis recteur de la Sorbonne, précepteur de Charles de Guise, cardinal de Lorraine, Claude d'Espence représenta le roi de France au concile de Trente en 1547, et y participa dans un pur esprit érasmien de conciliation et compromis, intimement convaincu qu'une voie médiane existait pouvant réunifier et réconcilier catholiques et protestants; campé sur des positions traditionalistes au colloque de Poissy contre Théodore de Bèze, il fut néanmoins plusieurs fois rappelé à l'ordre par l'Eglise, et sommé d'expliquer ses positions ou de les rétracter. AGRÉABLE RELIURE DE VÉLIN DORÉ, ornée d'un décor losangé à cartouche central et larges écoinçons rappelant les décors orientaux importés via Venise dans les ateliers de reliure de l'Europe entière. Le dos est ici décoré longitudinalement d'une chaîne d'annelets que l'on retrouve le plus souvent poussée horizontalement en tête ou pied de reliures nord-européennes de la même époque (voir le lot 39 du présent catalogue) ; on la trouve cependant en encadrement des plats d'une reliure exécutée sur un livre d'Heures imprimé par Plantin un an auparavant, reproduit au catalogue de la bibliothèque Otto Schäfer, Europäische Einbandkunst aus sechs Jahrhunderten , 1992, n° 56, qui l'attribue à un atelier anversois d'après une supposition de Georges Colin conservateur honoraire à la Bibliothèque royale de Bruxelles, et spécialiste des reliures plantiniennes. Les plats ont été dorés à l'aide de trois plaques dont deux larges écoinçons gravés en miroir et un cartouche central. Le champ semé de très petits fers à trèfles queutés évoque les larmes semées sur les reliures de deuil. On doit la rapprocher de la reliure conservée à la bibliothèque Braidense à Milan, en veau fauve, exécutée sans aucun doute dans le même atelier, sur un livre d'heures parisien de 1542. La structure du décor est strictement identique : elle est ornée des mêmes plaques au centre et aux angles; bordée de trois filets disposés de même et reliés aux angles; on y trouve également le petit fer bulbeux, ici placé sur une pointe. Le fond est semé de fleurettes et non de trèfles tigés. Le dos, plus large, est décoré de la même palette annelée, ici horizontale. Exposée par la Bibliothèque Braidense en 2002, elle est reproduite au catalogue, Arte della legatura a Brera , sous le n° 106, où elle est attribuée sans certitude à un atelier anglais. Il est également intéressant de pouvoir rapprocher notre reliure d'un autre volume de la collection Michel Wittock, les Heures de Simon de Colines imprimées en 1543 à Paris, recouvertes à l'époque d'une reliure en veau brun à décor similaire, faisant usage du même large fer d'angle à entrelacs. Voir le lot 26 du présent catalogue. EDITION: Cioranescu 9525, p. 301.