Beschreibung:

Sanson Nazareno, Poema heroico. Rouen, Laurent Maurry, 1656. In-4, reliure veau, encadrement dentelle, dos à cinq nerfs. 6 ff. n.ch. pour le titre, la préface et la notice de l'imprimeur. 338 p. ornées de 14 figures gravées sur cuivre par Dacquet, à pleine page et comprises dans la pagination. Reliure frottée, mouillures, restaurations angulaires sur les dernières pages. L'une des dernières oeuvres d'Antonio Enriquez Gomez, imprimée en espagnol à Rouen: l'auteur qui séjournait en France depuis 1636 avait publié son premier livre à Bordeaux en 1642. Ce Samson Nazareno est un long poème héroïque mettant en scène le combat de Samson contre les Philistins. L'influence de Gongora y est sensible tout au long des 14 chants formés de huitains: Enriquez Gomez cite d'ailleurs dans sa préface le grand poète espagnol et son Polyphème. Antonio Enriquez Gomez (ou Henriquez Gomez ou Henriques Gomes, ou encore Enriquez de Paz) est né en 1600 à Segovia de parents juifs portugais. Ayant embrassé la carrière des armes, il venait d'être nommé capitaine lorsqu'il fut contraint de s'enfuir en France en raison de soupçons concernant ses croyances religieuses. Il se rendit d'abord à Bordeaux et à Rouen, puis à Paris, où il fut nommé secrétaire de Louis XIII. C'est en France qu'Enriquez Gomez entreprit une carrière de poète, romancier et dramaturge. Son premier livre, Academias morales (Bordeaux, 1642) contient plusieurs pièces en vers et 4 comédies. Deux ans après, il publia El siglo pitagorico, poème satyrique en stances régulières dans lequel on trouve un morceau réaliste dans le genre picaresque particulièrement bien venu et formant un tout à l'intérieur de l'ouvrage: La vida de Don Grégorio Guadana. L'oeuvre d'Enriquez Gomez comprend encore La culpa del Primero peregrino (publiée à Rouen la même année qu'El siglo pitagorico), deux douzaines de comédies écrites dans le style de Calderôn, et peut-être un certain nombre d'ouvrages publiés sous le pseudonyme de Fernando de Zarate. L'inquisition (dont il eut à souffrir) fut l'une des cibles préférées d'Enriquez Gomez, particulièrement dans la seconde partie de sa Politicaa Angélica (Rouen, 1647) où il propose différentes réformes parmi lesquelles la plus importante concerne la suppression de la notion de Limpieza de sangre qui avait sans doute, dix ans plus tôt, provoqué son départ pour La Rance. Brulé en effigie lors d'un Autodafé à Séville en 1660, Enriquez Gomez retourna malgré cela en Espagne. Il fut arrêté par l'inquisition et mourut à Séville, peutêtre en prison en 1663.