Beschreibung:

Quant à moi, je t’aime sans entrecoupe et à plein cœur. Je ne puis dire à pleins draps mais ça n’est pas faute d’envie. DROUET, Juliette (1806-1883). 3 lettres autographes, dont deux adressées à Victor Hugo et une à propos de ce dernier. - 4 pages sur un bifeuillet in-8 (192 x 124 mm), à l’encre brune. Pliures anciennes. Petite déchirure au premier feuillet. L’encre a traversé le papier. Probablement incomplète. "11 août, vendredi matin Bonjour, tout ce que j’aime, bonjour, je te baise depuis un bout jusqu’à l’autre et je t’adore depuis l’orteil jusqu’à la racine de tes doux cheveux. En te quittant hier je suis allée voir ce fameux appartement de la rue Hauteville, 49 au lieu de 39 comme l’avait dit la mère Lanvin. C’est, au jardin près, qui n’est que le pendant du mien, la répétition de celui que nous avons vu ensemble rue du Rocher. Il serait bon que tu le visses cependant, parce qu’il y a beaucoup de logement, un salon octogone en dôme dont on pourrait peut-être tirer un bon parti. Du reste, aucune vue, que le petit jardin qu’on a devant soi et dans lequel aucun voisin ne peut voir. Le propriétaire demeure dans la maison et s’appelle Mr. Carroux. Le jardin n’aurait besoin que d’une visite de Duval tout [sic] les mois ou tout [sic] les quinze jours, ce qui ne serait pas une grande dépense. Il y a une magnifique treille de chasselas et de raisin muscat qui rompt sous le poids du raisin. Un petit pavillon caché sous les arbres qui pourrait te servir de cabinet de travail l’été. Une galerie extérieure comme au passage avec laquelle on peut communiquer de pièce en pièce. Trois escaliers, deux de service, un principal. Trois étages et même quatre étages, y compris les greniers et rez de chaussée. Le tout se fait 2000f." - 4 pages sur un bifeuillet in-8 (184 x 120 mm), à l’encre noire. Pliures anciennes. "29 mai, mardi soir, 5h 3/4 Je ne me tiens pas encore pour battue, mon petit homme, et j’espère que tu vas venir tout à l’heure. Je serais bien désappointée et bien triste si tu ne venais pas ce soir. Déjà chez la mère Sauvageot, j’ai été assez camouflée en voyant que j’étais obligée de m’en aller sans toi. Tâche qu’il n’en soit pas de même ce soir, et que je ne sois pas forcée de me coucher sans t’avoir embrassé. Je t’assure que cela me ferait passer une très mauvaise nuit. J’ai ici toutes tes affaires dont le total se monte à 266 F. J’avais oublié de te demander si ce serait au comptant, et dans le doute je me suis risquée à lui dire que tu paierais tout de suite pour qu’elle la fasse au boni sur ce que tu achetais et aussi parce que ton habitude est de payer tout ce que tu achètes rubis sur l’ongle. Il faut avouer que j’aurais une drôle de chance si tu avais eu une autre intention pour cette fois seulement. Quant à ce qu’il faut d’étoffe pour chaque chose que tu veux faire faire je l’ai par écrit, seulement, en coupant les chemisiers, les gilets et les caleçons un à un, il y aura de la perte, tandis que l’ouvrage est pris pour six, y compris le bénéfice de l’entrecoupage. La toile elle-même est en deux coupons de six chemises. Enfin, tu verras à décider cela dans ta sagesse. L’important est que toutes ces choses soient bien faites et aillent bien. Quant à moi, je t’aime sans entrecoupe et à plein cœur. Je ne puis dire à pleins draps mais ça n’est pas faute d’envie. Juliette." - 1 page sur un bifeuillet in-8 (180 x 112 mm), à l’encre noire. Pliures anciennes. Infime manque de papier en marge intérieure. "Guernesey 16 août, 20 Hauteville Street Madame, La santé de Monsieur Victor Hugo un peu fatiguée par ses grands travaux de l’année se repose et se raffermit chaque jour davantage depuis qu’il est ici. Je suis chargée par lui de vous remercier ainsi que monsieur votre mari, de votre gracieuse sollicitude, ce que je fais avec bonheur pour lui, personnellement, et pour moi, Madame, qui ai gardé de vous le meilleur et le plus aimable souvenir. J. Droüet." Three autograph letters signed, including two sent to Victor Hugo and one abou