Beschreibung:

Le remorqueur dans le port de Marseille, 1904-1906 Huile sur toile, rentoilée (restaurations) Signée en bas à droite Camoin 65 x 81 cm Même si le décès de son père, en 1885, l'a amené à quitter Marseille, Charles Camoin est toujours resté fidèle à sa ville natale, et y séjournait régulièrement jusqu'au début des années 1930. Son nom même est lié à l'histoire de la ville et de la région, un village datant du XVe siècle portait ce nom dont il reste actuellement un quartier dans le 11e arrondissement marseillais. Paul Cézanne qu'il adulait, s'était pris de sympathie pour lui et l'appelait «Carlo le vaillant Marseillais». Il n'est donc pas étonnant qu'il ait, à plusieurs reprises, posé son chevalet devant le port de Marseille. En 1904, il peint cinq tableaux, dont quatre sont exposés au Salon d'Automne de 1906. Notre tableau est à rapprocher Du Vieux port de Marseille, 1904, conservé au Musée du Havre, et du Vieux Port aux tonneaux, 1904, Musée de Gelsenkirchen, par l'angle adopté: au premier plan des bateaux fuyant en perspective vers Notre Dame de la Garde en arrière-plan, mais ici il renforce la couleur, et la lumière est intense et vibrante, faisant de ce tableau une oeuvre éclatante. Bernard Dorival considérait Camoin comme «le plus impressionniste des fauves». Une note manuscrite de Maurice Laffaille décrivant le tableau sera remise à l'acquéreur: «...J'estime que c'est le plus beau Camoin qu'il m'a été donné de rencontrer en quarante ans de métier». Bibliographie: Charles Camoin 1879-1965 - Rétrospective, Lausanne, Fondation De L'hermitage, - 27 Juin-5 Octobre 1997 - Marseille Musée Cantini, 25 octobre-18 janvier 1998, RMN, 1997, reproduit page 18.Charles CAMOIN Peintre français né à Marseille en 1879, mort à Paris en 1965. Encouragé par un père décorateur, il part pour Paris étudier, dès 1896 dans l'atelier de Gustave Moreau où il se lie d'amitié avec Marquet. A la recherche du motif, il fréquente alors les musics-halls et les cafés-concerts de la capitale. En 1902, il fait la connaissance de Cézanne, avec lequel il entretiendra une correspondance suivie. Nombre de ses oeuvres sont influencées par l'art du grand maître: Le portrait d'Albert Marquet, 1904-1905. Camoin n'est pas un fauve convaincu, mais sa participation au sein du groupe lui permet de bénéficier des services de Berthe Weill, chez laquelle il expose chaque année entre 1904 et 1907. En 1905, il prend part au Salon d'automne. A la différence de ses camarades, Camoin procède moins par l'exaltation des couleurs que par l'interprétation suggestive du coloris: Le Moulin rouge, 1904. Par la suite il ne participera plus à aucun mouvement d'avant-garde. Au cours d'une permission en 1918 il rend visite à Renoir à Cagnes. Cette rencontre a immédiatement de grandes répercussions sur son style. Sa peinture s'adoucit: La coupe bleue, 1930. De 1940 à 1943, il se fixe dans le Midi. La bonne vente de ses nus, de ses intérieurs et de ses paysages méditerranéens aux tons nacrés lui assure une vie paisible entre Paris et Saint-Tropez. En 1958 une rétrospective de son oeuvre a lieu à la galerie Bernheim. En 1962 il sera le seul survivant de l'atelier Moreau à assister à l'inauguration de l'exposition «Gustave Moreau et ses élèves». In Jean-Louis Ferrier. Les Fauves, Le Règne de la couleur. Paris, Terrail, 1992