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Auktionsarchiv: Los-Nr. 46

Céline, Louis-Ferdinand

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.801 $ - 5.069 $
Zuschlagspreis:
4.000 €
ca. 5.069 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 46

Céline, Louis-Ferdinand

Schätzpreis
3.000 € - 4.000 €
ca. 3.801 $ - 5.069 $
Zuschlagspreis:
4.000 €
ca. 5.069 $
Beschreibung:

Céline, Louis-Ferdinand LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DEST. À ANDRÉ DÉZARROIS, COPENHAGUE, LE 24-4 [1947], 2 PAGES SUR UN FEUILLET IN-4, ÉCRITES RECTO-VERSO À L’ENCRE NOIRE, C/O K. MIKKELSEN, 45 A BREDGADE, COPENHAGUE, SOUS CHEMISE DEMI-MAROQUIN NOIR MODERNE. TRÈS BELLE LETTRE AUTOBIOGRAPHIQUE D'EXIL, INÉDITE. Elle est adressée à André Dézarrois, haut fonctionnaire et notable, que Céline appelle ici cher Seigneur. Il le connaissait depuis 1934 et avait été son hôte à Saint-Malo. Rappelons que Céline, après son odyssée à Sigmaringen, se trouvait alors emprisonné à Copenhague, où il ne sera admis en résidence surveillée que deux mois plus tard. On retrouve dans cette lettre au style haletant tout le petit monde de Céline : ses ennemis (l'Ambassade, G. de La Charbonnière) et surtout ses amis (Mikkelsen, Me Naud, Henri Mahé Daragnès, Marcel Aymé, Marie Bell, Gen Paul). Sa mère, aveugle, est morte de chagrin pendant qu'il était à Sigmaringen… Quant à lui : j'ai été bien étrillé ! martyrisé par tous les bouts… Le martyr comporte l'outrage et le glaviot des imbéciles. J'ai été gâté. Et puis 17 mois de cellule. J'en sors enfin. J'en émerge rompu. J'ai perdu 47 kilos. Et puis 2 ans de travail perdus ! On m'a tout brûlé à Paris. Et puis l'Allemagne. On ne peut plus être malheureux. Plus malchanceux… Je végète à l'hôpital. Mais traqué ici même par la presse communiste… Il parle ensuite de son avocat Mikkelsen, admirable défenseur, puis lui demande de mettre Me Naud en relations avec son ami Henri Mahé : Là je compte un admirable ami… Cependant il doute : Mais que peuventils ? Vous recevrez là l'inepte réquisitoire qui me condamne à je ne sais quel supplice en vertu de je ne sais quels crimes ! Toute la seconde partie de la lettre est occupée par une longue évocation émue des deux êtres qui partagaient son exil et lui étaient le plus chers : sa femme Lucette et son chat, le fameux Bébert. Ma femme Lucette est admirable. … C'est de plus une magnifique artiste. Il n'y a pas 3 danseuses comme elle en Europe. Elle réussirait ça à l'Opéra à merveille… Suit un étonnant portrait de son chat, que nous citons en entier : Quant à Bébert ex-chat de Le Vigan, c'est le seul bien que nous ayons conservé de tout notre naufrage. Il nous a été fidèle loyal et si mignon et si profondément intuitif et intelligent. Une admirable bête. Mieux, une âme - une poésie - notre seule douceur pour 3 années de supplice. Il vient d'être opéré. Mais il va mieux. Il a passé avec nous entre les 4 armées furieuses en pleine bataille, dans le plus grand cataclysme imaginable, sans jamais se plaindre ni avoir peur comme un chien. Mieux qu'un chien. Sans manger sans boire sans uriner pendant 17 JOURS dans un sac et puis trottinant. D'ailleurs il a fini par apprendre à parler… Il termine tristement : Bébert est né à la Samaritaine. Lucette dans l'île Saint-Louis. Moi à Courbevoie. Et tous trois si loin si misérables… Cette lettre inédite, de tout intérêt, évoque admirablement Céline en exil, ses souffrances, ses hantises et ses consolations.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 46
Beschreibung:

Céline, Louis-Ferdinand LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DEST. À ANDRÉ DÉZARROIS, COPENHAGUE, LE 24-4 [1947], 2 PAGES SUR UN FEUILLET IN-4, ÉCRITES RECTO-VERSO À L’ENCRE NOIRE, C/O K. MIKKELSEN, 45 A BREDGADE, COPENHAGUE, SOUS CHEMISE DEMI-MAROQUIN NOIR MODERNE. TRÈS BELLE LETTRE AUTOBIOGRAPHIQUE D'EXIL, INÉDITE. Elle est adressée à André Dézarrois, haut fonctionnaire et notable, que Céline appelle ici cher Seigneur. Il le connaissait depuis 1934 et avait été son hôte à Saint-Malo. Rappelons que Céline, après son odyssée à Sigmaringen, se trouvait alors emprisonné à Copenhague, où il ne sera admis en résidence surveillée que deux mois plus tard. On retrouve dans cette lettre au style haletant tout le petit monde de Céline : ses ennemis (l'Ambassade, G. de La Charbonnière) et surtout ses amis (Mikkelsen, Me Naud, Henri Mahé Daragnès, Marcel Aymé, Marie Bell, Gen Paul). Sa mère, aveugle, est morte de chagrin pendant qu'il était à Sigmaringen… Quant à lui : j'ai été bien étrillé ! martyrisé par tous les bouts… Le martyr comporte l'outrage et le glaviot des imbéciles. J'ai été gâté. Et puis 17 mois de cellule. J'en sors enfin. J'en émerge rompu. J'ai perdu 47 kilos. Et puis 2 ans de travail perdus ! On m'a tout brûlé à Paris. Et puis l'Allemagne. On ne peut plus être malheureux. Plus malchanceux… Je végète à l'hôpital. Mais traqué ici même par la presse communiste… Il parle ensuite de son avocat Mikkelsen, admirable défenseur, puis lui demande de mettre Me Naud en relations avec son ami Henri Mahé : Là je compte un admirable ami… Cependant il doute : Mais que peuventils ? Vous recevrez là l'inepte réquisitoire qui me condamne à je ne sais quel supplice en vertu de je ne sais quels crimes ! Toute la seconde partie de la lettre est occupée par une longue évocation émue des deux êtres qui partagaient son exil et lui étaient le plus chers : sa femme Lucette et son chat, le fameux Bébert. Ma femme Lucette est admirable. … C'est de plus une magnifique artiste. Il n'y a pas 3 danseuses comme elle en Europe. Elle réussirait ça à l'Opéra à merveille… Suit un étonnant portrait de son chat, que nous citons en entier : Quant à Bébert ex-chat de Le Vigan, c'est le seul bien que nous ayons conservé de tout notre naufrage. Il nous a été fidèle loyal et si mignon et si profondément intuitif et intelligent. Une admirable bête. Mieux, une âme - une poésie - notre seule douceur pour 3 années de supplice. Il vient d'être opéré. Mais il va mieux. Il a passé avec nous entre les 4 armées furieuses en pleine bataille, dans le plus grand cataclysme imaginable, sans jamais se plaindre ni avoir peur comme un chien. Mieux qu'un chien. Sans manger sans boire sans uriner pendant 17 JOURS dans un sac et puis trottinant. D'ailleurs il a fini par apprendre à parler… Il termine tristement : Bébert est né à la Samaritaine. Lucette dans l'île Saint-Louis. Moi à Courbevoie. Et tous trois si loin si misérables… Cette lettre inédite, de tout intérêt, évoque admirablement Céline en exil, ses souffrances, ses hantises et ses consolations.

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