Beschreibung:

Bagatelles pour un massacre. Denoël Paris 1938. E.O. en S.P. Précieux exemplaire personnel de Louis-Ferdinand, avec corrections autographes de l'auteur. Exemplaire du «Service de presse» (marqué au dos) destiné à corriger les nombreuses coquilles qui émaillaient l'édition originale. À l'été 1938, Louis-Ferdinand Céline vide ses comptes en banque en France, et son coffre à la Lloyds banque de Paris pour mettre ses économies à l'abri de la guerre avec l'Allemagne qu'il pressent. À l'été 1938, il se rend à Londres avec son ami Henri Mahé puis au Danemark, où il cachera son or à la Privat bank. Au cours du voyage en bateau entre l'Angleterre et Copenhague, Céline relit son pamphlet et corrige les nombreuses fautes et erreurs typographiques. Une fois sur place, il dépose son or dans un coffre à la Privat bank, et en donne la clef à Karen Marie Jensen, son amie danoise. Pour la remercier, il lui donne cet exemplaire personnel de Bagatelles pour un Massacre, mais en arrachant les premières pages, celles du ballet, avec l'espoir que Karen Marie Jensen, qui était danseuse, puisse le monter un jour. Sans succès. L'exemplaire ne reviendra pas en France, et ne servira donc jamais à corriger le pamphlet de Céline (le Clémenceau (p.50) corrigé par Céline, restera avec son accent fautif dans les éditions suivantes). En 1942, pour échapper à la saisie de l'or par les Allemands, Karen Marie Jensen vide le coffre de Céline, et confie l'or à sa cousine Ella Johansen, qui le fera enterrer par son fils dans leur maison de campagne de Strøby Egede (21, Jacobs Allée comme il l'indique une mention manuscrite sur la première page du livre) à 70 km au sud de Copenhague. En 1947, une violente brouille éclatera à propos de cet or, entre Lucette, la femme de Céline et Karen Marie Jensen, ancienne maîtresse de Céline, qui espérait peut-être évincer Lucette et récupérer Céline. Suite à cette brouille, Céline récupère son or, renouvelle sa confiance à sa femme, tandis que Karen Marie Jensen rompt avec le couple Destouches et reprend une carrière de danseuse internationale. Régulièrement absente du Danemark, elle revend ses propriétés et biens au Danemark, qui seront pour la plupart rachetées par sa cousine Ella Johansen. À la mort de cette dernière, c'est sa fille Bente Kharilde qui hérite des biens de sa mère, dont les éditions originales de Céline (qu'elle a bien connu pendant son exil danois) ainsi que cet exemplaire de Bagatelles pour un massacre, qu'elle revend à un libraire français en 2002, et qui revient en France, 60 ans après son départ. Exemplaire dans son état d'origine, passablement malmené par Céline lui-même, avec les premières pages, arrachées