Beschreibung:

Carnet autographe, [1891-1904]; carnet in-12 d'environ 93 pages (plus ff. blancs, couverture moleskine noire (dos et charnières usagées, qqs ff. détachés). Précieux carnet contenant le manuscrit de premier jet des FUNÉRAILLES DU NATURALISME, et des notes préparatoires aux DERNIÈRES COLONNES DE L'ÉGLISE. Manuscrit de premier jet et ébauches des conférences données par Bloy à Copenhague en mars-avril 1891 sur la littérature française et contre le naturalisme, sous le titre Les Funérailles du Naturalisme, longtemps restées inédites à l'exception de la «séance préliminaire» du 20 mars publiée alors en plaquette à Copenhague, et des fragments du premier entretien sur Zola dans La Plume (15 mai 1891) [voir Les Funérailles du Naturalisme, éd. Pierre Glaudes (Les Belles Lettres, 2001)]. Le carnet comprend les manuscrits complets de la 1ère Conférence (la «séance préliminaire») où Bloy se présente comme «l'antagoniste des plus puissants coryphées du naturalisme», dont il annonce le déclin (17 p.), et de la 2e Conférence, consacrée à Zola, datée en fin 29 mars 1891 (13 p.). Pour les autres conférences, Léon Bloy en rédige le début, suivi d'un plan: la 3e conférence sur Huysmans, la 4e sur Baudelaire, la 5e (et 6e) sur Barbey d'Aurevilly, la 7e sur Villiers de l'Isle-Adam... Suivent des notes (notamment sur Huysmans), des listes d'objets et livres à acheter; des notes de lecture sur Le Comte de Bismarck de Moritz Busch (5 p.); un «Projet de poème»: «Le soleil (communion) qui tombe dans un gouffre (l'âme)»; des références bibliques (Conversio Judæorum) et 3 notes de lecture d'après le Docteur Sepp; 4 notations du Journal (inédites) du 17 au 25 mars 1897. En retournant le carnet, après des notes diverses du Danemark (certaines de la main de Jeanne Bloy), un répertoire des lettres écrites du 9 juin au 28 septembre [1891], on trouve d'intéressantes «Notes sur le livre de Grelé», Jules Barbey d'Aurevilly, sa vie et son oeuvre d'Eugène Grelé (1902), notes de lecture agrémentées de réactions personnelles sur Barbey d'Aurevilly: «La pire infortune pour un grand écrivain, c'est l'admiration d'un imbécile. [...] B. d'A. 15 ans avant sa mort me disait: Je compte sur vous, mon cher Bloy, pour me faire respecter quand je serai mort. Sa volonté de me faire son héritier»... «D'A. devenu vieux "est toujours indépendant, mais il comprend mieux que l'indépendance de tout écrivain des limites & que cette rare vertu ne doit pas se confondre avec l'esprit d'intransigeance" (356). Sans doute, il n'y aurait plus de bordel possible. [ ] "D'A. voulait mourir la plume à la main". Idiot» Les notes qui suivent préparent Les Dernières Colonnes de l'Église (1903); ce sont des notes de lecture agrémentées de réactions critiques, souvent violentes, d'abord sur trois livres de J.K. Huysmans, citations à l'appui, certaines entrées signalées ou barrées aux crayons de couleur: La Cathédrale (1898): «Absence totale d'esprit qui distingue l'école naturaliste [...] Manque absolu, monstrueux de toute générosité d'esprit. Haine extrême de la mélodie dans la phrase. Quand une phrase pourrait finir éloquemment, Huysmans la mutile brusquement, lui coupe la queue méchamment, perversement»... «488 pages sans rencontrer une idée, c'est atterrant. Ah ! son succès s'explique. Mais je pense qu'on l'achète par mode, sans le lire. Il faut être comme moi, un galérien de la critique ou un enragé pour avaler ça»...; Sainte Lydwine de Schiedam (1901): «Horrible besoin de rapetisser, d'avilir [...] H. a fait un grand pas, me semble-t-il ? Qu'il en fasse encore un autre, alors devenu chrétien, il demandera pardon à ceux qui ont tant fait pour lui & qu'il a odieusement abandonnés»...; L'Oblat (1903): «H. est un caricaturiste pharisien. [...] H. ne pense à personne, ni aux vivants ni aux morts, il ne pense qu'à lui. [...] Insupportable pédantisme de la conférence sur les oblats. [...] "Les catholiques ont tout mérité." Oui & leur misère est si effrayante qu'il faut encore leur savoir gré d'accuei