Beschreibung:

Cabinet formant bonheur du jour en laque de Chine à fond noir et décor doré de différents tons et argent. La partie supérieure surmontée d'une corniche "brisée et festonnée" ouvre à deux vantaux moulurés de médaillons ovales ornés d'architectures et animées de chinois sur fond de paysage et au revers de branchages et bambous avec des oiseaux et des papillons sur fond de laque noire. Ils découvrent deux casiers, six tiroirs et deux petits vantaux dont un orné d'un miroir ovale. Il présente un tiroir latéral sur toute la largeur du meuble La partie inférieure amovible forme coffre avec deux poignées latérales, à deux battants ornés de scènes en réserve dans un entourage polychrome de motifs stylisés avec au revers un décor de bambous, oiseaux, papillons et feuillages comparables à l'intérieur des vantaux supérieurs et démasque deux boitiers latéraux et des petits compartiments. Il ouvre à un tiroir en ceinture formant pupitre ornée de pagodes sur fond de paysage, et repose sur des pieds en volutes décorés de rinceaux feuillagés et terminés par des griffes. Angleterre, XIXe siècle (accidents, usures, restaurations et fentes) H: 163 cm - L: 63,5 cm - P: 63,5 cm Ce cabinet est à rapprocher d'un exemplaire tout à fait comparable par son architecture et son décor conservé dans les collections du patrimoine canadien à Ontario. A partir de la fin du XVIIe et pendant le XVIIIe siècle, les produits importés d'Extrême Orient influencent largement les Arts Décoratifs européens tant sur le plan technique que sur le plan décoratif. L'exotisme est à la mode et l'on voit fleurir de nombreux salons et cabinets " chinois ou japonais " aux murs couverts de panneaux de laque et agrémentés d'objets et de mobilier dans le goût chinois. Les techniques du laque restent longtemps secrètes incitant les artisans européens à rivaliser d'inventions. La forme et l'architecture de ce meuble sont directement inspirées des modèles anglais de la fin du XVIIème et du début du XVIIIème siècle, les meubles recouverts de laque connaissent un grand succès, et séduisent alors les cours d'Europe du Nord dont le Danemark, les Pays -Bas, la Saxe... Ces meubles exécutés à Londres sont exportés dans le reste de l'Europe continentale. Le meuble en lui-même n'a rien de chinois, on décèle dans le décor l'influence des gravures représentant des scènes chinoises et celle des panneaux de laque1. Le nom des peintres laqueurs ont pour la plupart été oublié, on se souvient de certains: comme Grendey (1693- 1780), il existe aussi des spécialistes très habiles chargés de réparer les meubles en laque tels Rob Nash, et William Fleece pour les meubles de Lord Irwin2. (1) Lacquer of the West, Chicago 1971, Hans Huth Fig. 10a (2) Chinoiseries, le rayonnement du goût chinois sur les Arts Décoratifs des XVIIe et XVIIIe siècles, Madeleine Jarry Fribourg 1981, Office du livre Ed., p. 142.